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En 2021, les inégalités et la pauvreté augmentent. 9 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté (Insee, nov. 2023)

15 novembre 2023

Additif du 28.11.23

DONNÉES
La pauvreté en hausse
La France compte cinq ou neuf millions de pauvres, selon la définition adoptée. La part de la population pauvre a augmenté depuis le milieu des années 2000.

La France compte 5,3 millions de pauvres si l’on fixe le seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian [1] et 9,1 millions si l’on utilise le seuil de 60 %, selon les données provisoires 2021 (dernière année disponible) de l’Insee. Dans le premier cas, le taux de pauvreté est de 8,3 % et, dans le second, de 14,5 %. Quel que soit le seuil utilisé, la pauvreté augmente en France depuis le milieu des années 2000.

Pour comprendre l’évolution de la pauvreté, il faut prendre du recul. La remontée de la pauvreté constatée en 2021 n’est pas très significative : elle fait suite à une baisse en 2019 et 2020. Par ailleurs, l’Insee estime que les données pour 2020 et 2021, établies avec une nouvelle méthode, sont fragiles. D’une manière générale, les variations annuelles, pourtant très commentées, n’ont pas beaucoup d’intérêt [2] compte tenu des marges d’erreur de ce type d’enquête.

Sur longue période, après une baisse importante dans les années 1970 et 1980, le taux de pauvreté s’est stabilisé jusqu’au milieu des années 2000. Il s’est remis à progresser ensuite. À son point le plus bas, le taux était de 6,8 % au seuil de 50 % et de 12,4 % au seuil de 60 % en 2004. En 2021, il se situe donc à 1,5 et deux points de plus selon le seuil, une progression importante. Au cours de la même période, le nombre de personnes pauvres a augmenté de 1,3 million (+ 33 %) selon le premier indicateur et de 1,9 million (+ 26 %) d’après le second, pour partie du fait de la hausse de la population totale.

En proportion de la population, la pauvreté n’explose pas en France. Notre pays est l’un de ceux qui parviennent le moins mal à contenir le phénomène en Europe. En revanche, comme pour les inégalités de revenus en général, la tendance à la baisse s’est retournée : depuis le milieu des années 2000, la pauvreté repart à la hausse. Le seuil de pauvreté est calculé par rapport au niveau de vie médian. La hausse du taux de pauvreté ne veut pas dire que les plus pauvres s’appauvrissent, mais qu’une part croissante de la population la plus modeste s’éloigne du niveau de vie des classes moyennes. La fracture sociale n’est pas seulement le fait des plus aisés de notre société, elle se creuse aussi par le bas.

Que s’est-il passé depuis 2021, année des dernières données disponibles de l’Insee ? La baisse du chômage depuis 2015 devrait avoir un impact positif : une partie des personnes pauvres voient leurs revenus augmenter en ayant accès à l’emploi. En même temps, l’inflation menace le pouvoir d’achat. Il est impossible de prédire l’évolution du taux de pauvreté, mais les populations les plus modestes sont aussi celles qui subissent le plus la hausse des prix des produits de base, comme l’alimentation et l’énergie [3]. Beaucoup dépendra des revalorisations de salaires et des prestations sociales. La hausse du smic devrait protéger au moins en partie ceux qui sont au niveau de ce minimum salarial, mais pas au-delà. Des inquiétudes existent quant à la revalorisation des minima sociaux et des allocations [4].

Extrait de inegalites.fr du 22.11.23

 

En 2021, les inégalités et la pauvreté augmentent

En 2021, en France métropolitaine, le niveau de vie médian annuel des personnes vivant dans un logement ordinaire est de 23 160 euros. 9,1 millions de personnes vivent au‑dessous du seuil de pauvreté monétaire, soit 1 158 euros par mois pour une personne seule en 2021.

La reprise de l’activité en 2021 s’est accompagnée d’une hausse des revenus du travail et des dividendes reçus par les ménages, plus marquée pour les ménages les plus aisés dont le niveau de vie augmente. À l’opposé, la non-reconduction des aides de solidarité exceptionnelles versées en 2020 en lien avec la crise sanitaire a pesé sur les niveaux de vie des ménages les plus modestes qui diminuent en 2021. Le taux de pauvreté augmente de 0,9 point en 2021, passant de 13,6 % à 14,5 %. L’intensité de la pauvreté s’accroît aussi, passant de 18,7 % en 2020 à 20,2 % en 2021.

Même si les évolutions entre 2019 et 2020 restent incertaines, du fait des conditions de collecte particulières des enquêtes en 2020 et de la fragilité des indicateurs cette année atypique, la France sort de l’épisode Covid en 2021 avec un taux de pauvreté supérieur à celui qu’elle avait quand elle y est entrée.

[...] En 2021, la hausse du taux de pauvreté est plus marquée pour les familles nombreuses et les chômeurs
En 2021, le taux de pauvreté des chômeurs augmente de 1,9 point pour atteindre 35,1 %, alors que celui des personnes en emploi croît de 0,5 point et s’établit à 7,4 % (figure 4). Ces évolutions interviennent dans un contexte de reprise de l’activité économique avec l’assouplissement des restrictions sanitaires, mais également de fin des mesures de prolongation des droits d’assurance chômage en milieu d’année. Parmi les personnes en emploi, le taux de pauvreté des indépendants baisse (-0,9 point), alors que celui des salariés augmente (+0,7 point). Le taux de pauvreté des indépendants reste toutefois nettement supérieur à celui des salariés (14,6 % contre 6,3 %). Cette approche monétaire de la pauvreté présente cependant des limites dans le cas des indépendants, dans la mesure où ils peuvent intégrer une partie de leurs dépenses de consommation (dépenses d’énergie ou de logement par exemple) dans les comptes de leur société ou de leur exploitation [Azouguagh, Delmas, 2022].

Extrait de insee.fr du 14.11.23

 

La pauvreté repart à la hausse depuis 15 ans

Extrait de observationsociete.fr du 15.11.23

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