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Dans une tribune au Monde, Yannick Trigance (PS) répond à celle de Pap Ndaye. Les autres réactions (revue de presse des Cahiers)

2 janvier 2023

Yannick Trigance : « Pour que certains réussissent à l’école, il n’est pas nécessaire que d’autres échouent »

Démocratiser la réussite scolaire exige des mesures fortes concernant l’orientation des élèves, la formation des enseignants et la mixité sociale affirme, dans une tribune au « Monde », Yannick Trigance, secrétaire national du Parti socialiste, qui réagit aux propositions du ministre de l’éducation Pap Ndiaye.

Par Yannick Triganc e(secrétaire national du Parti socialiste, conseiller régional Ile-de-France)

Dans une tribune intitulée « Pourquoi nous devons réformer l’école » publiée par Le Monde le 22 décembre, le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse Pap Ndiaye expose ses « trois exigences » pour l’école : l’amélioration du niveau scolaire des élèves, l’égalité des chances et l’amélioration du fonctionnement de l’école.

Quand bien même ces objectifs peuvent être partagés, ils soulèvent une question à ce jour non résolue : l’école de la République peut-elle contribuer à limiter les inégalités entre les élèves pour mieux garantir la démocratisation de la réussite ?

Si cette question se pose aujourd’hui avec acuité, c’est à partir d’un diagnostic largement admis : de la maternelle à l’université, l’école est pensée par et pour les catégories sociales les plus favorisées. L’école ne creuse certes pas les inégalités mais, malgré le dévouement des enseignants, la France est encore l’un des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) où l’origine sociale pèse le plus sur les destins scolaires.

Si l’école ne peut, à l’évidence, être tenue pour responsable de cette situation, elle ne permet pas aux élèves des classes modestes de compenser les faiblesses de l’environnement social et familial dont on connaît l’impact majeur sur la réussite scolaire. Nous devons donc examiner comment elle peut être sa propre ressource afin de garantir une démocratisation de la réussite scolaire aujourd’hui réservée de fait à quelques-uns.

Une mise sous tutelle patronale
Trois leviers apparaissent comme essentiels et doivent faire l’objet de propositions : la question de l’orientation, avec notamment la question du lycée professionnel, la formation des enseignants et la mixité sociale.

L’aide à l’orientation reste insuffisante, peu efficace, pénalisante pour les élèves issus de milieu modeste et trop souvent vécue négativement par les jeunes et leurs familles. Le processus d’orientation doit s’inscrire dans un parcours éducatif et professionnel choisi, construit et accompagné quel que soit le milieu social d’où l’on vient. Or, à ce jour, les cinquante-quatre heures annuelles d’aide à l’orientation au lycée général et technologique relèvent plutôt de l’affichage, puisque non financées dans le cadre de la dotation horaire des établissements.

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Engagée à marche forcée par le président de la République, la réforme du lycée professionnel interroge quant aux principes d’égalité et de culture commune, car, en privilégiant l’employabilité au détriment des enseignements fondamentaux, elle se traduit par une mise sous tutelle patronale des élèves.

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Extrait de lemonde.fr du 01.01.23

 

Sur les réaction à la tribune Pap Ndiyae, voir aussi la revue de presse des Cahiers pédagogiques du 01.01.23

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