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La conférence de presse de rentrée du Snpden (Le Café, ToutEduc)

14 septembre 2022

Les personnels de direction inquiets du rythme des réformes
« On a l’impression que l’on doit être devant la télévision tous les soirs pour connaitre la feuille de route du lendemain ». Le SNPDEN, premier syndicat de personnels de direction, marque ses distances avec les annonces d’E Macron qu’il juge toujours tardives. Qu’il s’agisse du calendrier du bac ou de la réforme du lycée professionnel, le syndicat demande de la concertation et des éclaircissements. Il invite même le ministère à faire le bilan de la réforme précédente avant d’en entamer une nouvelle…

Deux établissements sur trois en manque d’enseignants

« La rentrée n’a pas été autant réussie que les années précédentes », estime Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du Snpden. « Dans 2 établissements sur trois il manque au moins un enseignant après la rentrée ». C’est exactement la proportion avancée par le Snes Fsu qui signale 62% d’établissements où il manque au moins un enseignant à la rentrée. Le Snpden indique des différences importantes selon les disciplines et les académies.

Le Snpden pour les épreuves de spécialité en juin

Autre préoccupation des personnels de direction : le calendrier du bac, précisément la date des épreuves de spécialité. « Cela aurait déjà du être décidé », estime B Bobkiewicz, « car c’est un paramètre très important pour l’organisation de l’année ». Selon le Snpden la majorité des personnels de direction estime que les épreuves de spécialité doivent être fixées en juin pour lutter contre l’absentéisme des élèves. « Les trois quarts juge qu’il n’est pas utile de venir en classe quand ils ont déjà les 3 quarts des notes du bac ». Le syndicat souligne aussi l’inquiétude des lycéens qui attendent la décision du ministre. La date est contrainte par Parcoursup qui imposerait de positionner les épreuves avant les vacances d’avril. Une réunion sur le bac a lieu au ministère le 14 septembre et le Snpden espère qu’une décision soit prise.

Inquiétudes sur la réforme du lycée professionnel

L’autre sujet phare c’est la réforme de la voie professionnelle. Le Snpden « n’est pas complètement rassuré » par les annonces présidentielles qui semblent favoriser l’apprentissage. Le syndicat souligne que la réforme précédente n’est toujours pas évaluée et surtout l’absence d’informations sur la future réforme particulièrement sur l’organisation de l’année , le statut des enseignants, la place des enseignements généraux et le volume horaire des disciplines.

Les stages qui vont être doublés vont-ils remplacer les enseignements professionnels ? Quelles conséquences du dédoublement sur les horaires des disciplines ? Autant de questions sans réponse pour le moment. Des questions liées à la finalité du LP : « on ne forme pas à court terme mais on donne des savoirs globaux pour que les élèves s’insèrent et se construisent comme citoyens », dit le Snpden.

Quelle marge de manœuvre pour doubler les stages ? Le Snpden entend parler des vacances. « Mais ces jeunes travaillent sur les vacances scolaires. Cela les mettrait en difficulté » Le Snpden souligne le caractère « anxiogène » de cette réforme dans les établissements. « Les professeurs nous en parlent depuis la rentrée. Or on ne connait ni le cahier des charges ni le calendrier ».

La généralisation de la mise en place des demi journées avenir dans les collèges, expérimentée cette année, est un autre motif d’inquiétude. « Les professeurs principaux ne portent pas aujourd’hui une demi journée orientation par semaine et ne le souhaitent pas. La généralisation va poser problème. Quels partenaires, quelles ressources pour la mise en place ? » En mai dernier le Snpden demandait « la pause ». Mais le décrochage entre le calendrier politique et celui de l’Ecole, une des caractéristiques du quinquennat précédent, est toujours là.

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 14.09.22

 

Une rentrée "un peu plus positive", mais beaucoup d’inquiétudes pour les personnels de direction (SNPDEN)

Une rentrée "un peu plus positive" que l’an dernier (mais il était difficile de faire pire), estiment les adhérents du SNPDEN. Le syndicat UNSA des personnels de direction a reçu quelque 2 600 réponses à son enquête de rentrée. C’est ainsi que 11 % d’entre eux entament cette année avec enthousiasme (contre 7 % l’année dernière) et 41 % d’entre eux sont satisfaits de la gestion des examens. Mais 44 % sont "perplexes voire inquiets", contre 41 %, il manque au moins un enseignant dans 62 % des collèges et lycées, et une fois la rentrée faite, seuls 37 % des établissements avaient tous leurs personnels, enseignants et non-enseignants, avec des disparités académiques considérables, 88 % des établissements dans l’académie de Limoges sont dans une situation satisfaisante contre 23 % dans celle de Créteil.

La moitié des personnels de direction rencontrent des difficultés dans la gestion des PIAL. Les deux tiers des établissements font état d’un très fort absentéisme après les épreuves des enseignements de spécialité. "Nous avions déjà perdu le mois de juin, nous sommes en train de perdre le mois de mai", commente Bruno Bobkiewicz, le secrétaire général du syndicat.

Et les personnels de direction ont d’autres sujets d’inquiétude. Les Départements et Régions auront-ils les moyens de faire face à l’inflation qui pèse sur les budgets des établissements, 82 % des répondants "ne savent pas" si les collectivités prendront en charge, ou savent qu’elles ne prendront pas en charge les surcoûts, du moins avant le vote du budget 2023.

Comment les remplacements pourront-ils être assurés ? Pour les remplacements de longue durée, les enseignants remplaçants seront en nombre insuffisant, et la gestion des remplacements de courte durée sera complexe. C’est une des missions qui pourraient figurer dans "le pacte" proposé aux enseignants. Ceux qui se seront engagés sur cette mission seront, de fait, rémunérés de manière forfaitaire tandis que ceux qui accepteront ponctuellement un remplacement le seront en heures supplémentaires défiscalisées. Pour ceux qui auront signé, l’emploi du temps doit être conçu de telle façon que l’on sache par avance sur quelles plages de temps ils sont disponibles... Encore une tâche de gestion qui s’ajoute à l’emploi du temps déjà chargé des "perdir".

De même au collège, les deux heures de sport supplémentaires suppose que le chef d’établissement noue toute une série de partenariats avec les clubs et associations locales, beaucoup de temps en perspective pour les rencontrer, discuter. Il en va de même pour la demi-journée de découverte des métiers dans les collèges, qui suppose des accords avec les représentants de l’économie locale, sans que personne ne sache s’il s’agit d’une demi-journée par an, par mois, par semaine ! Quant aux internats (un dispositif phare de la politique initiée par J-M Blanquer, ndlr), ils comptent bien des places vides...

La réforme annoncée de la voie professionnelle inquiète également les personnels de direction. "Il faut arrêter de considérer l’apprentissage comme l’alpha et l’oméga de la formation professionnelle." Outre la difficulté qu’il y aura à mettre en place des semaines supplémentaires de stage, sachant qu’il est impossible de prendre sur les vacances scolaires puisque les élèves travaillent sur ces périodes, le SNPDEN constate qu’il sera impossible de ne pas envisager l’annualisation du temps de travail et la révision du statut d’enseignants dont les élèves seront en stage pratiquement la moitié de l’année.

Quant au métier de personnel de direction, il n’attire pas. Le nombre des candidats aurait chuté de 30 % en un an. Se pose évidemment la question des rémunérations, mais aussi des conditions de travail. Bruno Bobkiewicz évoque pourtant "une bonne nouvelle" en cette rentrée, les débats voulus par E. Macron dans chaque école ou établissement sont "facultatifs". Il est probable que les personnels de direction ne se précipiteront pas pour les organiser...

Extrait de touteduc.fr du 13.09.22

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