> Vie scolaire : Climat, Décroch., Internats, Santé > Climat scolaire, Harcèlement > Climat, Harcèlement (Etudes) > Benjamin Moignard sur le climat scolaire : le problème n’est pas que les (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Benjamin Moignard sur le climat scolaire : le problème n’est pas que les enseignants nommés dans les établissements les plus difficiles soient jeunes mais qu’ils ne restent pas (Le Jdd)

23 mai 2022

Benjamin Moignard, professeur en sciences de l’éducation : « La France est un des pays qui punissent le plus »

Le chercheur de l’Université de Cergy Paris Benjamin Moignard vient de lancer avec le spécialiste Éric Debarbieux une vaste enquête auprès des enseignants du second degré sur le climat scolaire et sur les faits dont ils auraient pu être victimes.

​De quoi parle-t-on quand on évoque le climat scolaire ?​
On parle du vécu au sein d’une communauté scolaire. Il y a d’abord une dimension relationnelle, entre adultes et entre enfants. Puis le sentiment de justice, ou non, ressenti par les enseignants et les élèves, notamment sur la question des notes et des punitions. Enfin, une notion d’accompagnement : est-ce un établissement où l’on m’aide à travailler, où l’on me soutient en cas de difficulté ?​

La cohésion de l’équipe éducative, la bienveillance à l’égard des élèves sont loin d’aller de soi dans notre culture

Lire aussi - À l’école, les violences sont reparties à la hausse

[...] Il faut réussir à stabiliser les équipes éducatives dans les établissements les plus difficiles

Le climat scolaire en France est donc mauvais ?​
Il faut relativiser : l’immense majorité des enseignants se sentent bien avec leurs élèves et avec leurs collègues. En revanche, ils sont plus défiants à l’égard de l’institution. Un sentiment qui se renforce depuis une quinzaine d’années. Parce qu’en France on demande beaucoup à l’école. On est convaincu que la lutte contre les inégalités passe avant tout par l’éducation. On est un des pays où le diplôme a le plus d’incidence sur l’avenir des individus. Et les enseignants, sous pression, ont le sentiment que leur métier n’est pas reconnu à sa juste valeur.​

Que faudrait-il faire ?​
Il faut réussir à stabiliser les équipes éducatives dans les établissements les plus difficiles. En France, on y nomme les enseignants débutants. Le problème n’est pas qu’ils soient jeunes mais qu’ils ne restent pas. Dans un collège où 50 à 70% des professeurs changent chaque année, les directions tous les trois ans, on ne peut pas bâtir de projets pour accompagner les élèves. Dans ce cas, il est plus facile de punir les enfants que de travailler collectivement entre adultes.

Extrait de lejdd.fr du 22.05.22

Répondre à cet article