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Le rapport de l’Igésr sur l’enseignement au cours moyen recommande notamment de faire "des formations spécifiques aux professeurs des écoles de REP+ [18 demi-journées libérées] une priorité de fin de pandémie" (le commentaire du Café)

10 mai 2022

Additif du 10.05.22
La grande misère des cours moyens
Il y a des rapports qui sont des bilans. Le rapport de l’Inspection générale sur "l’enseignement en cours moyen", dirigé par Olivier Hunault et Yves Poncelet, en est un. Il montre la grande misère de ces classes charnières entre le primaire et le collège. Il y a la misère matérielle. Les élèves de cours moyen n’ont très majoritairement pas de manuels, y compris pour les "fondamentaux" si prisés par le ministre. L’équipement numérique, même basique, manque aussi. Il y a la misère des programmes officiels. L’Inspection demande des modifications importantes dans ce rapport. Il y a la misère pédagogique. Après 5 années de pressions sur les fondamentaux, ceux ci ont avalé la plus grosse partie du temps d’enseignement. Mais même dans l’enseignement des fondamentaux, les prescriptions ministérielles répétées ont considérablement appauvri la pédagogie. Après cinq années de ministère Blanquer le bilan dressé par l’Inspection générale est dramatique.

Le cours moyen vu du terrain

Le rapport de Olivier Hunault et Yves Poncelet s’appuie sur la visite de 160 classes de cours moyen réalisées par une quinzaine d’inspecteurs généraux en 2021. Ces classes ont été prises dans 29 départements et reflètent l’hétérogénéité sociale des écoles. Le rapport offre ainsi une vision unique de la réalité de l’enseignement en cours moyen tel qu’il se pratique sur le terrain. Il apporte ainsi un éclairage unique à ceux qui s’intéressent aux facteurs expliquant le faible niveau des écoliers français.

Le cours moyen est un moment charnière dans la scolarité des jeunes français puisqu’il doit préparer l’entrée en collège et la réussite dans le second degré. Or quand on observe ainsi la réalité des cours moyens, on est frappé par la grande misère de ces écoles. On savait déjà que les classes du premier degré françaises sont nettement plus chargées que celles des pays voisins.

Des classes sans manuels...

On découvre que la majorité n’ont aucun manuel scolaire. Même dans les matières "fondamentales", qui sont l’obsession du ministère, les manuels manquent. Moins de 40% des classes visitées ont un manuel en français et à peine une sur trois en maths. Dans les autres disciplines les manuels sont pratiquement totalement absents : 8% des classes ont des manuels en histoire-géo, 3% en langues et aucune n’a de manuel scolaire en sciences et technologie. Le ministère peut d’un coté occuper les médias sur le thème des fondamentaux et laisser les écoles dans un dénuement quasi complet.

Et sans équipement numérique

Ce n’est pas mieux pour l’équipement numérique. Les salles numériques ont quasi disparu totalement. Mais elles n’ont pas été remplacées par d’autres dotations de matériel. " Des ordinateurs de fond de classe sont présents dans 19 % des classes observées par la mission. Un à cinq postes sont généralement disponibles, le cas le plus fréquent étant deux postes (8 % des classes). Dans 4 % des classes observées, plus de cinq postes sont disponibles ; il s’agit généralement d’ordinateurs portables placés sur un chariot partagé entre plusieurs classes. Les tablettes sont très rares dans les classes observées ; les inspecteurs généraux n’en ont vu que dans 9 % des classes où ils se sont rendus. Le plus souvent il s’agit d’un lot de six ou dix tablettes (6 % des classes observées) éventuellement partagé entre plusieurs classes. Les quelques séances où leur utilisation a été observée avaient nécessité un engagement très important des enseignants pour les préparer", précise le rapport. 80% des classes ont un vidéoprojecteur mais il ne pointe pas forcément sur une surface où on peut écrire. Seulement 8% des classes ont un visualiseur alors que ce matériel est pédagogiquement très utile et qu’il coute très peu cher.

Le coût de l’obsession des fondamentaux

Si cette misère dans l’équipement en manuels ou matériel numérique reflète le manque d’intérêt des municipalités et du ministère, la misère pédagogique que l’on va rencontrer relève du seul ministère.

Après 5 années de pression mis sur les fondamentaux, alors même que la France est la championne européenne du temps qui leur est consacré, le rapport montre que ceux ci ont largement débordé sur le temps des autres disciplines et cela bien au delà des prescriptions officielles. En moyenne, selon ce qu’ont constaté les inspecteurs, les écoliers de cours moyen ont 9% de français en plus de l’horaire officiel soit 8 heures hebdomadaires au lieu des 7h20 attendues. En maths ils ont 5 heures au lieu des 4h35 attendues (compte tenu des récréations). Cette heure supplémentaire gagnée par le couple français maths est prélevée sur les arts (1h30 au lieu d’1h50) et les sciences (1h15 au lieu de 1h50). C’est 20% de l’enseignement artistique et un tiers de celui de sciences qui disparaissent. Le rapport signale aussi que l’horaire d’EPS est amputé d’une heure en moyenne (1h45 au lieu de 2h45 attendues). Alors que le ministre inonde les médias de la "demi heure quotidienne de sport", l’horaire officiel d’EPS n’est respecté que dans 7% des écoles. Souvent on ampute pas les récréations sur les heures de français maths et on les répercute sur les autres disciplines.

La misère pédagogique se retrouve aussi dans l’enseignement des fondamentaux. Ainsi en français, " le temps consacré à la grammaire, l’orthographe et la conjugaison correspond à la moitié du temps consacré à l’enseignement du français. En revanche, le temps consacré à la production écrite est limité à une dizaine de minutes par jour en moyenne, c’est-à-dire une durée très en-deçà de ce qui est souhaitable pour une bonne préparation à l’entrée en sixième. Les inspecteurs généraux n’ont d’ailleurs repéré aucun travail spécifique sur la production écrite dans les outils des élèves de 21 % des classes où ils se sont rendus". Le travail su rla compréhension est aussi baclé alors que l’enquête PIRLS a montré une faiblesse des élèves français sur les processus interpréter et apprécier. " Dans 18 % des classes visitées, la mission n’a repéré aucun travail sur la compréhension dans les outils des élèves. le travail engagé sur la compréhension relève en réalité davantage de l’évaluation, par questionnaire à réponses courtes ou QCM le plus souvent, que de l’enseignement. Les traces écrites d’une « méthodologie » de la compréhension sont extrêmement rares".

On comprend bien que l’Inspection pointe ainsi les enseignants. Mais l’obsession mise sur la grammaire, l’orthographe, le lexique , la conjugaison dans les documents ministériels, l’effacement des travaux de R Goigoux dans les "guides" ministériels expliquent largement cette situation et valident en fait les pratiques signalées par l’Inspection.

Des programmes qui ignorent la réalité des classes

Un autre point de la misère de la pédagogie ministérielle est souligné dans le rapport. Il signale que la moitié des élève de cours moyen (42% précisément) sont dans des classes multiniveaux : 30% en Cm1 -CM2 et 12% sous d’autres organisations. " Cette situation est donc loin d’être anecdotique et mérite d’être prise pleinement en compte dans l’écriture des programmes", note l’Inspection. Or les programmes, largement revus sous le ministère Blanquer, ne prennent pas en compte cette réalité. L’Inspection souligne que le programme d’histoire n’est pas du tout adapté à une classe associant des Cm1 et Cm2. C’est le cas aussi en maths, par exemple pour l’enseignement des fractions. Et en période de pandémie les enseignants n’ont pas pu faire des regroupements interclasses pour compenser la faiblesse de la pensée ministérielle. L’Inspection générale, qui a été exclue de la rédaction des programme, ne manque pas de recommander des adaptations de programme assez importantes.

On retrouve encore les obsessions ministérielles dans l’enseignement de l’histoire géographie. Pour ces disciplines l’horaire officiel est respecté. Les affiches officielles issues de la loi école de la confiance sont bien dans les classes. Mais l’EMC et l’histoire avalent la géographie. Cette discipline ne pèse que 11% du total de ces enseignements.

Le travail à la maison

Le rapport pointe d’autres points intéressants de la vie quotidienne des classes. Ainsi il relève que la moitié des classes ont gardé une disposition en rangs. Un quart (26%) fonctionnent en ilôts avec à peu près une sur trois où les élèves ont une mauvaise visibilité du tableau.

" Presque tous les enseignants donnent du travail oral et écrit à faire à la maison", note le rapport, alors que celui ci est interdit depuis des décennies. Là dessus la pression sociale existe. Certes toutes les classes, en Rep+ comme dans les quartiers bourgeois, donnent du travail à la maison. Mais dans les beaux quartiers les inspecteurs soulignent qu’il y a un minimum plancher d’un travail par jour. 82% du travail à la maison est en français ou en maths. C’est aussi le cas pour les évaluations en classe. " En dehors des mathématiques et du français, les évaluations sont rares et le plus souvent limitées à un rôle d’évaluation bilan". On notera que dans moins de 10% des classes les évaluations en français comprennent des productions écrites.

Les recommandations

Les inspecteurs généraux font 7 grandes recommandations. Ils demandent de "renforcer la vigilance" sur les temps effectifs consacrés à certaines disciplines (sciences, arts, eps). Ils demandent "d’engager des discussions avec les responsables des collectivités territoriales pour faire évoluer la situation" sur l’équipement numérique. Ils veulent aussi "encourager" l’achat de manuels. Ils souhaitent que soit précisé aux parents le cadrage des devoirs à la maison en préconisant pas plus de 30 minutes par jour. Enfin il y a les modifications des programmes. Là l’Inspection point directement la politique ministérielle. Elle demande des modifications dans les programmes de maths en introduisant les fractions et la notion de probabilité en CE2. Ils veulent aussi une modification des programmes en sciences en identifiant ce qui doit être étudié en cours moyen sans distinguer cm1 et cm2. Enfin ils demandent la réécriture des programmes de géographie.

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 10.05.22

 

L’enseignement en cours moyen : état des lieux et besoins
Rapport Igesr, n° 2022-048, 81 p., avril 2022

L’état des lieux de l’enseignement en cours moyen s’appuie sur des observations et des entretiens menés au premier semestre de l’année 2021 dans des écoles élémentaires et primaires des douze régions académiques de la France hexagonale.

Le contenu du rapport
Dans la première partie du rapport, la mission établit un état des lieux de l’organisation générale de l’enseignement au cours moyen : les structures des classes, les salles de classes et leur équipement, l’organisation du temps d’enseignement et du travail à la maison, etc.

Cet état des lieux a conduit à émettre des recommandations sur le temps effectif consacré aux différentes disciplines, l’équipement numérique des salles de classes, le travail à faire à la maison par les élèves, l’exploitation des évaluations nationales de sixième, la formation continue des enseignants.

Dans une seconde partie, le rapport se centre successivement sur chacun des enseignements délivrés au cours moyen. Ce qui permet, d’une part, de faire un état des lieux et, d’autre part, d’émettre quelques recommandations relatives à ces enseignements.

Les auteurs
Auteurs : Ollivier Hunault, Yves Poncelet, pilotes
Bénédicte Abraham, Federico Berera, Jean-Michel Coignard, Ghislaine Desbuissons, Matthieu Lahaye, Françoise Mallet, Caroline Moreau-Fauvarque, Catherine Mottet, Fabrice Poli, Anne Szymczak, Lionel Tarlet, François Vandenbrouck, Christian Wassenberg

Télécharger le rapport

Extrait de education.gouv.fr du 22.04.22

 

EXTRAIT

SYNTHÈSE
Le programme de travail annuel de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche prévoit, pour l’année 2020-2021, dans le cadre des missions visant à l’amélioration de la qualité du service rendu à l’usager, une mission portant sur « l’enseignement en cours moyen : état des lieux et besoins »

Les deux dernières années de l’école primaire, le cours moyen, sont, pour les élèves, une étape clef de la scolarité obligatoire permettant de les préparer à l’entrée dans le second degré. Une mission composée de quinze inspecteurs généraux de la mission enseignement primaire de l’IGÉSR2 a été constituée pour établir un état des lieux de l’enseignement délivré pendant ces deux années scolaires. Cet état des lieux s’appuie sur des observations et des entretiens menés au premier semestre de l’année 2021 dans des écoles élémentaires et primaires. Les observations et les entretiens ont été conduits dans des conditions particulières en raison de la crise sanitaire mondiale : les déplacements, initialement prévus entre janvier et mars 2021, ont souvent dû être reprogrammés au second trimestre de 2021 et il n’a généralement pas été possible d’observer de séances d’éducation physique et sportive.
Les inspecteurs généraux se sont déplacés dans les douze régions académiques de la France hexagonale ; la Corse et les départements d’outre-mer n’ont pu être visités dans le cadre de cette mission, en partie à cause de la crise sanitaire. Les observations ont été faites dans 160 classes de 92 écoles réparties dans vingt-neuf départements. Dans chacune des classes observées, les inspecteurs généraux ont relevé des informations relatives à la salle de classe et aux outils pédagogiques présents dans la classe. Ils ont également demandé à l’enseignant de mettre à leur disposition l’ensemble des outils d’un élève. Les inspecteurs généraux ont généralement passé une heure et demie dans les classes, ce qui leur a aussi permis d’observer des séances d’enseignement dans différentes matières. Ces observations ont été complétées par des entretiens avec l’enseignant de chacune des classes observées ainsi qu’avec l’inspecteur de l’éducation nationale de la circonscription.

Dans la première partie du rapport, la mission établit un état des lieux de l’organisation générale de l’enseignement au cours moyen : les structures des classes, les salles de classes et leur équipement, l’organisation du temps d’enseignement et du travail à la maison, etc. Cet état des lieux a conduit à émettre des recommandations tout particulièrement sur les points suivants.

 Le temps effectif consacré aux différentes disciplines
Les inspecteurs généraux ont constaté des écarts fréquents entre les temps d’enseignement prescrits pour les différentes disciplines enseignées au cours moyen et les durées effectives consacrées à ces disciplines en classe, soit au travers des emplois du temps, soit en consultant les cahiers des élèves. Les disciplines pour lesquelles les durées sont particulièrement inférieures au temps prescrit sont : les sciences et la technologie, l’EPS, les arts plastiques et, dans une moindre mesure, les langues vivantes.
Par ailleurs, les emplois du temps ont conduit à constater des écarts considérables des durées hebdomadaires des récréations dans les emplois du temps élèves, allant d’une heure à plus de trois heures, selon les écoles, induisant des inégalités de traitement des élèves importantes.

 L’équipement numérique des salles de classes
Les inspecteurs généraux ont pu constater des progrès considérables concernant certains équipements numériques, ainsi 88 % des classes visitées sont équipées d’un vidéoprojecteur. Cependant, force est de constater que certaines classes ne disposent toujours pas de ce que la mission considère aujourd’hui comme l’équipement numérique minimal d’une classe de cours moyen :
– un moyen de vidéoprojection fixé au mur ou au plafond, projetant sur un support qui permet à l’enseignant ou aux élèves d’écrire (TBI ou simple tableau blanc pour feutres effaçables) et relié à un outil de type visualiseur permettant la vidéoprojection des écrits des élèves ;
– une connexion à Internet ;

 Le travail à faire à la maison
Dans presque toutes les classes observées, les enseignants donnent du travail à la maison. L’interdiction, renouvelée depuis plusieurs décennies, de donner du travail écrit à la maison, n’est pas respectée par la plupart des enseignants. En effet, 83 % des enseignants observés le font au moins une fois par semaine et 29 % en donnent tous les jours ou presque. La mission considère que la distinction entre travail écrit et travail oral n’est pas pertinente pour décider de ce qui peut ou ne doit pas être proposé en travail à la maison et invite à produire un texte plus précis et susceptible d’être acceptable pour tous les acteurs et respecté.

 L’exploitation des évaluations nationales de sixième
Les inspecteurs généraux ont constaté chez les enseignants une méconnaissance généralisée des résultats des élèves aux évaluations nationales de sixième au sein du collège où sont affectés les élèves de leur école,
voire de l’existence de ces évaluations. Les inspecteurs de l’éducation nationale (IEN) connaissent quant à eux l’existence de ces évaluations nationales, mais ont très souvent fait part de leurs difficultés à obtenir des résultats précis et exploitables des collèges se trouvant sur le territoire de leur circonscription. La mission invite les académies à fournir aux IEN les résultats de ces évaluations sous une forme appropriée, leur permettant d’apprécier le niveau de ces résultats en prenant en compte les spécificités des secteurs de collèges concernés et tout particulièrement l’indice de position sociale (IPS) du collège.

 La formation continue des enseignants
Les enseignants ont été interrogés sur les formations reçues, qu’il s’agisse des animations pédagogiques, des formations dans le cadre des plans français ou mathématiques, des formations statutaires ou spécifiques (directeurs d’écoles, stagiaires, enseignants débutants, enseignants en REP+, etc.) ou des formations
optionnelles proposées dans les plans de formation départementaux ou académiques. Les enseignants font part, de façon quasi unanime, de leur grande satisfaction quant aux formations en constellations délivrées dans le cadre des plans français et mathématiques. Ces formations sont appréciées en les opposant à certaines animations pédagogiques reçues et tout particulièrement en rejetant deux types de modalités : les
formations à distance et les formations en très grands groupes délivrées en amphithéâtres.
L’ensemble des formations, quel que soit le cadre, ont été fortement perturbées depuis le début 2020 avec la crise sanitaire. La plupart d’entre elles ont été annulées ou ont vu leur durée réduite. Ce constat conduit à recommander d’exercer une vigilance renforcée quant à l’ensemble des formations dispensées pendant les trois années scolaires à venir, en privilégiant des formations délivrées uniquement en présentiel et en petits groupes (20 personnes maximum).

Dans une seconde partie, le rapport se centre successivement sur chacun des enseignements délivrés au cours moyen. Ce qui permet d’une part de faire un état des lieux pour chacune des disciplines et d’autre part d’émettre quelques recommandations relatives à ces enseignements.
Les inspecteurs généraux n’ont observé des manuels de français, comme de mathématiques, que dans environ 40 % des classes de cours moyen, et pratiquement aucun manuel n’a été trouvé pour les autres disciplines dans les classes observées. La mission invite donc à un engagement fort sur ce point de tous les acteurs, tant pour accompagner les enseignants dans le choix de manuels que pour en renforcer les usages.
L’étude des structures des classes où sont scolarisés les 1 686 618 élèves de cours moyen, conduit à constater que près du tiers d’entre eux sont scolarisés dans des classes accueillant à la fois des élèves de CM1 et de CM2. Ceci doit conduire à une vigilance lors de l’écriture des programmes et des documents ressources, quand la mutualisation des enseignements de CM1 et de CM2 n’est pas possible.
Par ailleurs, quelques ajustements de programmes sont proposés par la mission en mathématiques, en sciences et technologie et en géographie.

 

Liste des principales préconisations
Le présent rapport contient de nombreuses recommandations concernant l’organisation et la mise en œuvre de l’enseignement en classe de cours moyen qui s’adressent tout particulièrement aux pilotes des circonscriptions que sont les inspecteurs de l’éducation nationale (IEN), aux formateurs (conseillers pédagogiques de circonscription - CPC, professeurs des écoles maîtres formateurs - PEMF, maîtres d’accueil temporaire - MAT, formateurs en éducation prioritaire, enseignants pour les ressources et les usages numériques - ERUN, etc.), aux directeurs d’école et aux enseignants. Ces recommandations ne sont pas reprises dans cette partie du rapport.
Le rapport contient aussi de nombreuses recommandations concernant le pilotage aux niveaux national, académique et départemental ; la mission fait le choix de ne retenir ci-dessous que les recommandations qui lui semblent les plus importantes et les plus urgentes.

Recommandation n° 1 : Le temps effectif consacré à certaines disciplines
– Renforcer la vigilance sur le temps effectivement consacré à chacune des disciplines enseignées et en particulier à l’enseignement des sciences et de la technologie (1 h 50 min / semaine), aux enseignements artistiques (1 h 50 min / semaine), à l’EPS (2 h 45 min / semaine) et aux langues vivantes (1 h20 min / semaine), en s’appuyant sur les emplois du temps et sur les outils des élèves.
– Cadrer plus précisément le temps des récréations en fixant à 15 minutes la durée des récréations à l’école élémentaire avec une durée hebdomadaire maximale de 2 heures, afin de garantir une meilleure équité en ce qui concerne le temps d’enseignement pour les élèves de l’ensemble du territoire national.

Recommandation n° 2 : L’équipement numérique des salles de classes
Soutenir l’installation dans toutes les classes :
– d’un moyen de vidéoprojection fixé au mur ou au plafond, projetant sur un support qui permet à l’enseignant ou aux élèves d’écrire (TBI ou simple tableau blanc pour feutres effaçables) et relié à un outil de type visualiseur permettant la vidéoprojection des écrits des élèves ;
– d’une connexion à Internet ;
– de quelques ordinateurs de fond de classe, fixes ou portables destinés à l’usage des élèves.
Faire un état des lieux précis, ou le tenir à jour s’il existe déjà, dans chaque circonscription, dans chaque département et dans chaque académie des classes de cours moyen ne disposant toujours pas d’un équipement numérique satisfaisant pour enseigner ; puis, là où les équipements ne sont pas encore satisfaisants :
– engager des discussions avec les responsables des collectivités territoriales pour faire évoluer la situation ;
– accompagner les enseignants des classes concernées à une utilisation pertinente et efficace des outils numériques.

Recommandation n° 3 : Le travail à faire à la maison
– Préciser dans un texte nouveau, abrogeant l’ensemble des textes antérieurs, la finalité et la nature du travail qui peut être demandé aux élèves en dehors de la classe.
– Éditer un document national à l’attention des parents précisant le cadre institutionnel du travail hors la classe.
– Préciser aux enseignants comme aux parents que le travail des élèves de cours moyen hors la classe ne doit pas dépasser 30 minutes par jour.

Recommandation n° 4 : L’exploitation des évaluations nationales de sixième
– Engager les services statistiques académiques à produire, en collaboration avec le collège des IEN, des outils permettant aux IEN de disposer des résultats des élèves de sixième aux évaluations nationales pour chacun des secteurs de collège de leur circonscription. Ces outils doivent soutenir le pilotage de la circonscription en fournissant des éléments de comparaison avec les secteurs de collège de l’académie socialement proches.
– Fournir à chaque école les résultats moyens des élèves du secteur de collège ou de l’école aux évaluations nationales de sixième.

Recommandation n° 5 : La formation continue des enseignants
Les formations des enseignants, qu’il s’agisse des animations pédagogiques, des formations dans le cadre des plans français ou mathématiques, des formations statutaires ou spécifiques (directeurs d’écoles, stagiaires, enseignants débutants, enseignants en REP+, etc.) ou des formations optionnelles proposées dans les plans de formation départementaux ou académiques, ont été fortement perturbées depuis le début 2020 avec la crise sanitaire. La plupart de ces formations ont été annulées ou ont vu leur durée réduite ; ce constat conduit à émettre les deux premières recommandations ci-dessous.
– Organiser les animations pédagogiques exclusivement en présentiel pendant les trois années scolaires à venir et limiter à 20 le nombre de participants à ces animations, pour compenser lesannulations de formations ayant eu lieu pendant la pandémie.
– Faire de la réalisation de l’intégralité des formations spécifiques aux professeurs des écoles de REP+ prévue dans le cadre des 18 demi-journées libérées une priorité de fin de pandémie.
– Encourager la participation d’enseignants de sixième aux formations destinées aux professeurs de cours moyen à chaque fois que cela est possible.
– Encourager le développement d’offres de formations à distance, via la plateforme M@gistère, pour les enseignants volontaires (hors animations pédagogiques).
– Inclure dans toutes les formations à destination des enseignants un volet concernant l’évaluation et en particulier l’importance de proposer de courtes évaluations fréquentes en cours de séquence pour soutenir les apprentissages des élèves en s’appuyant tout particulièrement sur les travaux de recherche en sciences cognitives sur le sujet.

Recommandation n° 6 : Les manuels
– Encourager l’achat de manuels pour les élèves.
– Développer des outils permettant d’accompagner les enseignants dans leur choix de manuels pour les élèves.

Recommandation n° 7 : Les programmes de cours moyen
– Préciser dans chacun des programmes de cycle 3, l’organisation ou les aménagements attendus dans le cadre d’un enseignement au sein d’une classe accueillant à la fois des élèves de CM1 et de CM2, comme cela est le cas pour plus de 30 % des élèves de cours moyen.
– Modifier les programmes de mathématiques de l’école élémentaire de la façon suivante :
o Introduire l’étude des fractions simples et des fractions décimales au CE2, afin de
permettre une introduction des nombres à virgule dès le début de CM1 et ainsi renforcer l’exposition des élèves aux nombres à virgule, en particulier dans les cours double CM1-CM2,
o Ajouter une introduction des probabilités à l’école élémentaire, champ qui permettrait de renforcer l’utilisation des fractions en contexte. La notion de probabilité pourrait être
introduite dès le CE2, avec un travail permettant de renforcer la maîtrise des fractions et
des décimaux en contexte tout au long du cours moyen. Il est à noter que, depuis plus de dix ans, les sujets de CRPE, de toutes les académies, contiennent un exercice de
probabilités, qui sont donc largement présentes dans la formation initiale des professeurs des écoles.
– Modifier les programmes de sciences et technologie du cycle 3 de la façon suivante :
o Identifier précisément ce qui doit être traité au cours moyen (sans distinguer le CM1 et le CM2, afin de faciliter l’adaptation nécessaire en cours double) et ce qui relève de la
sixième,
o Simplifier et rendre plus explicite la rédaction des programmes, en précisant les
connaissances attendues en fin d’école primaire et les compétences travaillées tout au
long du cours moyen,
o Recentrer les contenus des programmes sur les notions et concepts essentiels devant être abordés en réservant les pistes de travail pouvant être explorées aux documents
ressources.
– Modifier les programmes de géographie du cycle 3 de la façon suivante :
o Réécrire partiellement le programme de géographie, en dessinant plus fermement les
liens entre CE2 et CM1, en introduisant plus explicitement la connaissance du territoire de la France (croisée avec l’actuelle entrée notionnelle) et en rendant plus accessible le
contenu de la colonne « Démarches et contenus d’enseignement ».

 

Voir le mot-clé GRH. Concertation, Pondération (gr 3)/

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