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"Conditions de scolarisation et facteurs de réussite scolaire", deux études sur l’accroissement des inégalités scolaires depuis 40 ans et sur les effets de l’école maternelle à deux ans (revue Education & formations, déc. 2012)

24 décembre 2012

n° 82 [ décembre 2012 ]

Conditions de scolarisation et facteurs de réussite scolaire

Au sommaire, relevons particulièrement deux articles

 Performances scolaires, orientation et inégalités sociales d’éducation. Évolution en France en quatre décennies, Mathieu Ichou et Louis-André Vallet

Présentation : À un point de bifurcation (ou transition) donné du système
éducatif, par exemple en fin de troisième, les écarts sociaux qui s’expriment dans la plus ou moins grande fréquence d’une orientation – ici, la seconde générale et
technologique plutôt que la seconde professionnelle – tiennent à deux éléments : d’une part, l’écart des performances scolaires moyennes entre enfants des
différents milieux sociaux ; d’autre part, la variation des décisions
d’orientation, à performance scolaire similaire, entre milieux sociaux.
Cet article présente l’importance relative de ces deux composantes au fil des parcours
scolaires, dans le système scolaire de la France des années 1960 et dans celui des années 1990-2000.
Les résultats convergent pour montrer, à la fin du collège comme à la fin du lycée, une augmentation historique de l’importance des performances scolaires dans la
production des inégalités sociales de parcours. Cette augmentation est à mettre en lien avec le report intervenu dans la première sélection scolaire, de la fin de
l’école élémentaire hier à la fin du collège aujourd’hui.

- La scolarisation à deux ans,Linda Ben Ali

Présentation : Dans le système scolaire français, les enfants de deux à cinq ans
ne sont pas soumis à l’obligation scolaire. Ils sont, cependant, le plus souvent accueillis dans l’enseignement préélémentaire au nom du droit à l’éducation,
mais dans la limite des places disponibles pour les plus jeunes.
Dans ce cadre, la scolarisation des enfants de moins de trois ans pose plusieurs questions : toutes les écoles sont-elles égales face à cette politique ?
L’entrée précoce à l’école préélémentaire est-elle favorisée dans certaines
zones (éducation prioritaire, zones urbaines sensibles) comme le préconise la loi dans certains cas ? Dans quelle mesure cette scolarisation des plus petits influet-
elle sur leur réussite scolaire future ?

Autres articles du sommaire :
 Les difficultés de lecture en début de sixième. Évolution à dix ans d’intervalle (1997-2007), Thierry Rocher et Noémie Le Donné
 Caractéristiques des élèves redoublants et influence du redoublement sur les parcours au lycée général et technologique, Nicolas Miconnet
 Les familles monoparentales et l’école : un plus grand risque d’échec au collège ?,
Laurette Cretin
 Évolution et hétérogénéité académique des conditions d’accueil des collégiens dans leurs établissements, Ghislaine Cormier et Marguerite Rudolf

Hors thème
 L’éducation à la citoyenneté en Europe, Thierry Damour
 La territorialisation de la formation professionnelle initiale scolaire, Sylvère Chirache

Extrait de education.gou.fr : Conditions de scolarisation et facteurs de réussite scolaire

 

Les inégalités sociale en éducation peuvent avoir plusieurs origines, rappelle cette étude de M Ichou et LA Vallet, publiée par la revue Education Formations du ministère de l’éducation nationale. Il y a "d’une part, l’écart des performances scolaires moyennes entre enfants des différents milieux sociaux ; d’autre part, la variation des décisions d’orientation, à performance scolaire similaire, entre milieux sociaux". L’étude montre sur 40 ans , de 1960 à 2000, l’évolution de ces deux facteurs.

"Les résultats convergent pour montrer, à la fin du collège comme à la fin du lycée, une augmentation historique de l’importance des performances scolaires dans la production des inégalités sociales de parcours. Cette augmentation est à mettre en lien avec le report intervenu dans la première sélection scolaire, de la fin de l’école élémentaire hier à la fin du collège aujourd’hui", écrivent les auteurs. Alors qu’en 1960 une majorité de jeunes des milieux populaires avaient un destin scolaire différent des enfants de milieu défavorisé, aujourd’hui tous les enfants vont au moins jusqu’à la fin du collège.

Résultat, "À la fin du collège, l’écart des performances moyennes des enfants des classes supérieures et des enfants des classes populaires est nettement plus fort aujourd’hui (presque 0,7 écarttype) qu’il ne l’était hier (un peu plus de 0,1 écart-type). Il en va de même à la fin du lycée (presque 0,4 écart-type aujourd’hui contre moins de 0,1 écarttype hier). En d’autres termes et pour un même stade de la scolarité, l’écart de performance entre enfants de cadres et enfants d’ouvriers est plus ample dans la cohorte récente que dans la cohorte ancienne.".

"En quatre décennies", poursuivent les auteurs, "l’inégalité devant l’école a partiellement changé de nature et est devenue apparemment davantage « méritocratique », ce qu’exprimait déjà Antoine Prost « Avant la réforme, les victimes de la sélection pouvaient en rendre responsable le système, qui ne leur avait pas donné leur chance. En leur donnant apparemment leur chance, sans pour autant combattre efficacement les pesanteurs sociologiques, la réforme des collèges a rendu les élèves responsables de leur échec ou de leur succès. Elle a transformé en mérite ou en incapacité personnelle ce qu’on aurait auparavant imputé aux hasards de la naissance. La charge des inégalités devant l’école n’incombe plus à la société mais aux individus. »

Extrait de cafepedagogique/net du 21.12.12 : Une étude officielle montre l’aggravation des inégalités sociales d’éducation

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