il faudrait d’autres textes comme celui-là
il n’y a qu’ici qu’on peut on trouver
merci
"Nous aurions dû être attentifs à ces sirènes des bas fonds"
Ah ! les sirènes des bas fonds !
Maxime Gorki revient dans les ZEP !
Enfin un texte poétique dans ce forum !
et un texte sorti du coeur !
merci à l’auteur (auteure ?)
Sabah
J’ai lu attentivement votre lettre dans ce forum et je pense que la phrase la plus importante est : « Bref, voilà comment du traitement global d’un collectif on glisse vers la stigmatisation individuelle ». Voilà un objet de travail pour l’Observatoire des ZEP : la journée nationale de mai devrait traiter de cela car bien peu de collègues ont conscience de ce changement de fond.
Cher (chère ?) collègue,
Vous abordez la question du « recentrage sur les apprentissages », question essentielle il est vrai. Pour moi, c’était nécessaire en 1990, en 1997 et ça les reste aujourd’hui encore.
Qu’il y ait des instructions pour que les enseignants se centrent sur leur métier, je trouve cela nécessaire car, en ZEP plus qu’ailleurs, on est tenté de faire de l’action culturelle, de l’action sociale, de développer les loisirs après l’école ou le collège, d’assurer le fonctionnement de préventions sur la santé, la délinquance…
Pourquoi ? Parce qu’en ZEP on voit plus qu’ailleurs les ravages que font dans la scolarité les mauvaises conditions de logement, le manque de loisirs, les problèmes non réglés de santé, etc. Il faut donc rappeler aux enseignants leur devoir premier et les inviter à renvoyer sur les partenaires leurs responsabilités respectives.
Cela dit, je sais les ravages faits au nom du recentrage sur les apprentissages.
Mon ancienne IEN, par exemple, est intervenue brutalement pour faire stopper des projets culturels : c’était idiot puisque ces projets avaient été mis au point de façon très sérieuse, ils permettaient une ouverture nécessaire pour les élèves confinés dans une cité de relégation, ils étaient mis en œuvre de façon raisonnée et partenariale, ils étaient évalués avec l’aide d’une observatrice extérieure. Quand nous avons dû arrêter, pour des questions hiérarchiques et idéologiques donc, nous nous sommes trouvés en difficulté devant les élèves, leurs parents et les partenaires. Quant à l’IEN (surnommée « la tronçonneuse »), elle a obtenu rapidement sa mutation pour une zone plus bourgeoise.
Je ne vous suivrai donc pas dans le détail, mais je vous remercie pour ce cri qui fait tant de bien à lire.
Continuez votre travail dans votre ZEP : nous assurons aussi dans la nôtre, comme vous l’indiquez justement.
Merci
Pour moi, la question de terminologie « ZEP » ou « éducation prioritaire » n’a pas d’importance. Mais j’approuve la dénonciation des fluctuations des ministres successifs sur les ZEP alors que nous, nous avons fait continuer à vivre les ZEP.
très bien
bon texte écrit par quelqu’un qui travaille vraiment en ZEP : ça se sent.
on serait beaucoup à pouvoir écrire pareil
merci d’avoir écrit cela
Sandrine L.
Le site Internet dont parle l’article n’est pas, en fait, celui du lycée, comme la lecture le laisse entendre, mais le site du SNES de Seine-Saint-Denis là, vous trouverez les informations recherchées.
Bravo !
Enfin quelqu’un qui dit ce que beaucoup pensent ; ça fait du bein de lire ça.
Merci "xx" : je ne sais pas qui tu es, mais nous sommes nombreux derrière toi.
Faisons vivre les ZEP, le reste nous énerve : ne nous en occupons pas !
Jean-Claude,
avec Fathia, Georges et Hélène.
Merci pour cette information. dans l’article, un site internet est cité : je suis allé voir le site du lycée Paul Eluard de Saint-Denis (93) et n’y ai rien trouvé. La dernière information date de 2003 et on propose des inscriptions en classe préparatoire : "Osez une prépa à Elauard ! " lit-on. Alors ?
Ras le bol ! Va-t-on encore longtemps, nous, personnels de l’éducation nationale, acteurs de ZEP (et je dis à dessein de ZEP, c’est à dire de Zones d’Education Prioritaires et non de cette « éducation prioritaire » surgie il y a quelques années de la tête d’une ministre), va-t-on encore longtemps, disais-je, nous laisser évincer d’un dispositif que nous avons inventé, créé, porté à bout de bras depuis plus de 20 ans, fait vivre contre vents et marées, malgré les errances, les reculs ou les emballements médiatiques des ministères successifs.
Le dispositif n’a pas fait la preuve de sa pertinence, nous dit-on ; vous ne pouvez pas prouver qu’il a produit des effets positifs, etc. Las, de qui se moque-t-on et que veut-on nous faire croire ? Je peux témoigner que sur le terrain chacun a fait ce qu’il devait faire - et pouvait faire - au moment où il l’a fait.
Innovez, nous a-t-on dit, et aussitôt des projets ont vu le jour, des actions se sont mises en place, souvent impulsées, portées par des enseignants qui allaient au-delà de leurs prérogatives d’enseignants : mais ils y croyaient, ils voulaient que les actions se fassent, réussissent, vivent au bénéfice des élèves et des familles. Ils n’ont pour la plupart ni été accompagnés, ni guidés, ni conseillés. Ils étaient à la fois concepteurs et réalisateurs. Au mieux de temps à autre un coup de projecteur médiatique venait les conforter, les réconforter. Sans possibilité de recul ni d’analyse objectivée, certains se sont « pris les pieds dans le tapis » et ont perdu le sens de leur mission première : enseigner, apprendre aux élèves les règles de grammaire et les tables de multiplication. Cela leur a été rappelé en 1990. Le « recentrage sur les apprentissages » est devenu la devise des ZEP et pas question d’y échapper. Au rebut les actions d’ouvertures qu’il leur avait été demandé de mettre en place, au rebut l’innovation et même « A bas la pédagogie couscous ».
Dès cette époque nous aurions dû être attentifs à ces sirènes des bas fonds. Mais les uns comme les autres, vaillants fonctionnaires, nous avons obtempéré au gré des « relances », comme ils disent au ministère. Et là aussi nous avons laissé passer le terme de relance que le petit Robert définit comme « 1- action de relancer, de mettre un enjeu supérieur. 2 - reprise d’une idée, d’un projet, d’une activité en sommeil ».
« Un enjeu supérieur ? » : les ZEP n’ont jamais constitué un enjeu pour les enseignants. Elles représentent des écoles, des classes dans lesquels ils enseignent, du mieux qu’ils peuvent compte tenu des conditions extérieures, de leur formation et de l’absence de directives claires, cohérentes et suivies.
« La reprise d’une idée ...d’une activité ? » : les ZEP ne sont ni des idées, ni des activités - « en sommeil » : tiens ! le ministère là est réaliste et il a raison de s’appliquer à lui même, mais qu’à lui même, le terme de relance.
Bref nous avons fait avec les moments d’oublis hiérarchiques, l’absence de suivi institutionnel, d’analyses et d’évaluations objectives. Il a fallu écrire des projets, se justifier, sans cesse s’interroger et surtout, vaille que vaille, faire en sorte que les élèves de nos écoles progressent, deviennent des hommes et des femmes, des citoyens responsables.
Alors on nous a inventé un terme à laisser pantois un linguiste : l’éducation prioritaire. On nous a fait miroiter monts et merveilles : deux inspecteurs généraux s’étant penchés sur le travail effectué dans et au nom des ZEP et, ayant trouvé « les déterminants de la réussite scolaire », il ne restait plus qu’à appliquer la recette. Sauf qu’entre ce qu’écrivent des IG et ce que veut (peut ?) bien en comprendre une ministre, il y a comme non pas un petit décalage, mais un immense fossé. Là encore, vaillants fonctionnaires que nous sommes, nous avons fait avec...
Voilà maintenant que l’on nous demande de tourner la page. Trop de relances, trop d’argent dépensé pour des résultats que personne n’est capable d’évaluer. Il s’agit de mettre fin à cela. Et comme les enseignants sont par trop prompts à descendre dans la rue, à s’agiter, il faut les contourner. C’est le ministère de la ville qui va prendre les choses en mains en mettant en œuvre des équipes de réussite éducative « pour rendre plus effective l’égalité des chances entre les enfants » et qui, elles, pourront conclure des contrats avec les familles d’enfants en difficulté, mais aussi en créant des plates-formes de réussite éducative pour « les collégiens des quartiers les plus défavorisés », ainsi qu’en créant des « internats de réussite éducative ». Bref, voilà comment du traitement global d’un collectif on glisse vers la stigmatisation individuelle.
Aujourd’hui le réveil est brutal. Je me dis que je n’aurais pas dû faire tant confiance à mon ministère et au ministre. Qu’en dit-il ? Comment justifie-t-il ce changement radical d’orientation ? Que fait-il pour défendre ses fonctionnaires ? Point de discours, de déclaration ! Mais j’y songe tout à coup : existe-t-il encore un ministre de l’éducation nationale ? quoi qu’il en soit, je crois qu’il est temps de réaffirmer les principes de base des ZEP, de revenir à leurs fondamentaux et surtout de ne plus « faire avec ».
article qui appelle quelques réflexions :
Il faudrait préciser :la (les) filières qui y étaient proposées, une seule classe ou deux classes ? (math sup /math spe), c’est très important,car il faut pouvoir faire tout son parcours dans le même établissement, l’effectif des élèves par classe, le taux de réussite aux concours ces dernières années.
Quelle autre classe prépa est (sera) effectivement proposée aux candidats du 93 (à Paris, par exemple) ?une prépa scientifique nécessite de gros moyens matériels et financiers, une stabilité des enseignants, pour se maintenir au niveau et permettre à ses élèves de se présenter aux concours avec la même préparation et les mêmes chances de réussite que ceux ayant intégré des classes plus "prestigieuses".
Enfin, les élèves du 93, qui ont suivi très brillamment tout leur cursus en ZEP n’ont-ils pas l’envie d’intégrer une classe scientifique plus "parisienne" afin de se mesurer à leurs camarades hors ZEP ...dans ce domaine, la concurrence est rude, et le taux d’attractivité de la classe (les résultats) déterminant.
Il est regrettable que le département 93, en ZEP, n’ait pu se doter assez tôt de plusieurs classes préparatoires ; la situation serait peut-être différente aujourd’hui.
Que Fillon parle à l’occasion de la charte de l’enseignement supéreur à propos des élèves de ZEP (et assimilés), c’est très bien. Mais cela me fait penser à quelqu’un qui, pour parler d’un repas dans un restaurant, en reste à la description du pousse-café.
D’autre part, quand il part des CIRE (contrats individuels de réussite éducative) il ne s’agit pas d’un autre dispositif que celui de Borloo (cf. loi du 20 décembre 2004) : c’est bien que le ministre de l’Education nationale parle d’un dispositif établi, sans lui, par un autre ministre qui concerne des jeunes dont lui, minsitre de l’Education nationale, est responsable au premier chef. Cela me fait penser à quelqu’un qui, pour parler d’un repas dans un restaurant, explique tout le bien qu’il pense du menu du restaurant situé en face, de l’autre côté de la rue.
Mais, réjouissons-nous : nous avons enfin un ministre "politique" qui dit "ce qu’il faut".
Les maternelles à Paris, apparemment c’est spécial ! Les APV aussi, puisque seuls les enseignants parisiens se mobilisent : l’affaire des APV et la pétition
Alors, question d’un non-Parisien : qu’est-ce donc qui est donc différent dans les ZEP de Paris ?
Le ministre de l’Education parle des ZEP, c’est pas trop tôt !
Deux références aux ZEP dans le même discours (+ l’interview du Journal du Dimanche du 23.1 ), nous sommes gâtés : l’une à propos du partenariat avec le Supérieur et les Grandes écoles, l’autre à propos du contrat individuel de réussite éducative qui concernera tous les élèves, en ZEP ou pas, et comportera « trois heures de soutien par semaine ».
Mais je m’y perds un peu : y aurait-il la réussite éducative version Fillon et la réussite éducative version Borloo, ou s’agit-il de la même ?
15 novembre 2004 : Réponse de zelou à l’article Le tournant 2003-2004 : une prise en main des ZEP par d’autres ministères ?
En regroupement académique Poitou Charente ce jour, l’IA coordo educ prio a annoncé
1) que la préfecture du 17 demande des descriptifs précis d’actions vers les parents DANS les établissements
2) que le Recteur demande "pour hier" des projets imaginatifs sur la création d’equipes de réussite éducative en promettant grosses sommes à la clé (les 500 000 euros/ZEP ?)
La machine s’accélère plus vite encore qu’on osait l’imaginer le 11/11 ! Le tout à quelques mois d’une soi-disant loi d’orientation ... qui viendra lorsque les orientations seront fixées : Lequel des 2 ministères gagnera la course au mérite médiatique ?
Continuons à réfléchir, vite !
PS : si quelqu’un a des infos + précises sur ces équipes de réussite, je suis preneuse. Merci.