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Extrait du site du ministère de l’Education nationale, le 20 janvier 2005 : discours du ministre lors de la signature de la charte de l’accès à l’excellence pour les élèves de ZEP.
"Où va un pays dont une partie de la jeunesse n’a pas la perspective de faire mieux que ses parents ? !
Où va un pays qui dit à ses jeunes que la société est bâtie en leur nom, mais les laisse devant sa porte ? !
Mesdames et Messieurs,
Ce pays est condamné au déclin et à la révolte !
Cette perspective est inconcevable pour la République française... Car au cœur de son projet, il y a l’égalité des chances !
Pour beaucoup de jeunes, c’est devenu un slogan. Notre devoir est de leur démontrer que l’ascenseur social est encore une réalité !
L’Institution scolaire - du primaire à l’université - a la tâche de briser ce qui peut être vécu par certains comme une fatalité sociale. En fournissant les moyens intellectuels nécessaires à la réussite, en garantissant à chacun une formation et une insertion professionnelle, en refusant les discriminations, quelles soient raciales ou sociales : l’Ecole est fidèle à sa vocation républicaine.
Mais le constat est là : 15% d’élèves ont le plus grand mal à lire, écrire, compter ; 150.000 d’entre eux sortent, chaque année, du système scolaire sans diplôme, ni qualification ; trois fois moins d’élèves d’origine modeste accède aux grandes écoles aujourd’hui qu’il y a dix ans ; A plus de 80%, la trajectoire scolaire, professionnelle ou salariale des enfants issus de milieux ouvrier ou employé reste identique à celle de leurs parents.
Bien sûr, ces chiffres alarmants ne sauraient gommer l’immense progrès de la démocratisation du savoir... Mais ces chiffres sont là, sous nos yeux, comme une plaie ouverte au milieu de la société française.
Mesdames, Messieurs,
C’est elle - dans son ensemble - qui doit réagir !
En ce qui me concerne, j’ouvrirai à chaque fois qu’il le faudra les portes de l’Education nationale à toutes les volontés qui veulent s’engager, comme je le fais ce matin, avec vous, en signant cette convention.
Cette convention constitue le symbole d’une volonté collective. Conférence des Présidents d’Université, Conférence des Grandes Ecoles, Conférence des Directeurs d’Ecoles et de formations d’Ingénieurs, Ministère de l’Emploi, du travail et de la cohésion sociale, Ministère de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche : nous sommes tous partie prenante d’une initiative qui a vocation à être diffusée sur le terrain, et déclinée par les acteurs intéressés.
Ensemble, nous signons le refus du fatalisme social, mais aussi de blocages culturels et psychologiques, qui conduisent des jeunes à se détourner de filières ou de grandes écoles parce qu’ils considèrent qu’elles ne sont pas pour eux.
Par des partenariats entre lycées, Etablissements d’enseignement supérieur et Grandes Ecoles ; par des échanges concrets et directs avec les enseignants, les étudiants, les professionnels ; par une sensibilisation aux métiers et aux débouchés professionnels qu’offrent les études longues : vous contribuerez à une orientation plus ambitieuse des lycéens scolarisés en Zone d’éducation prioritaire ; vous aiderez ces jeunes à trouver confiance en eux.
C’est ce sentiment de confiance qui permet d’aller plus loin !
Cette idée de confiance, elle est au cœur de mon projet pour l’Ecole. C’est en amont qu’elle se cultive. J’entends donc donner à chaque élève -sans laisser sur le bord de la route les plus fragiles- suffisamment d’assurance en lui pour qu’il dessine son avenir en grand.
Pour atteindre cet objectif, j’estime qu’aucun enfant ne doit être écarté des savoirs essentiels sur lesquels se fondent tout parcours scolaire réussi. C’est l’idée du socle de connaissances et de compétences fondamentales que le système éducatif va s’engager à transmettre à tous les enfants et les adolescents.
A ceux d’entre eux qui éprouveront des difficultés dans la maîtrise des savoirs fondamentaux, nous apporterons à tout moment une aide spécifique et personnalisée : c’est le contrat individuel de réussite éducative qui comportera trois heures de soutien par semaine.
Ce contrat -et c’est une nouveauté !- est ouvert à tous les élèves, qu’ils soient en zone d’éducation prioritaire ou non... Car l’échec scolaire, comme le handicap social, existe ailleurs, comme a contrario l’excellence existe aussi en Zone d’éducation prioritaire.
Ce socle et cette pédagogie personnalisée autour du contrat individuel de réussite éducative, sont les outils de la justice sociale devant le savoir. Mais les choses ne peuvent s’arrêter là...
J’ai donc décidé d’un engagement exceptionnel au profit des élèves boursiers ayant manifesté par leur travail une volonté de progresser et de réussir. Ces bourses au mérite, attribuées sur critères sociaux, seront multipliées par trois.
Elles permettront ainsi à ces élèves de poursuivre leurs études dans les voies générale, technologique et professionnelle des lycées dans des conditions plus favorables.
Elle est là la méritocratie républicaine !
Là encore, le bac en poche, il faut faire tomber quelques barrières, et poursuivre la dynamique dans l’enseignement supérieur... Et c’est précisément l’ambition de cette convention.
Mesdames, Messieurs,
La réussite de ces jeunes qui bénéficieront de cette convention sera d’abord la leur... Mais elle aura aussi valeur d’exemple pour leur famille, pour leur lycée, pour leur quartier.
Ce qu’ils auront reçu de vous, ils pourront le partager avec tous ceux qui doutent et qui, parfois, abandonnent.
Ils incarneront la réussite possible. Ils porteront le message que la République est encore pour tous !"
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