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« École : la fragilité scientifique d’études qui font un bilan positif des expérimentations »
Par Marion Oury
TRIBUNE - « Les études établissent que… », aime à déclarer tout ministre de l’Éducation nationale pour justifier les décisions de son administration. Mais certaines des études invoquées, présumées scientifiques et donc fiables par l’opinion, ne le sont guère, démontre Marion Oury.
L’universitaire Marion Oury est maître de conférences en sciences économiques à Paris Dauphine-PSL.
L’expérimentation est à la mode aujourd’hui en matière d’école. Certains considèrent en effet, en se référant à la médecine, que cette méthode est la démarche « scientifique » par excellence : celle des petits pas prudents, celle également qui permet le triomphe de la raison sur l’idéologie. Si cette vision n’est pas bien sûr entièrement infondée, il faut cependant l’accueillir avec ce qu’il convient d’esprit critique. Quand une expérimentation est complexe (et y a-t-il sujet plus délicat, plus subtil, où l’esprit de finesse cher à Pascal est plus nécessaire que l’école ?), il peut être extrêmement difficile de dresser une liste exhaustive des points à examiner pour juger de ses effets. Autrement dit, en cas d’omission d’une dimension ou d’une autre, on peut ignorer son ignorance. Ne pas en avoir conscience : les économistes utilisent le terme d’unawareness pour cette sorte de situation.
Extrait de lefigaro.fr du 02.12.22
Note du QZ :
Cette mise en cause, reposant sur des arguments dont nous laissons nos lecteurs évaluer la pertinence, s’appuie sur 3 exemples :
- la refonte en en 2021 de la plate forme d’affectation des collégiens dans les lycées publics parisiens, baptisée "Affelnet" ;
- l’expérimentation d des secteurs multi-collèges menée dans la capitale depuis 2017 ;
- un autre rapport réalisé par le même cercle d’économistes de l’éducation [Sciences -Po] qui devrait être publié en 2023 et analyser l’impact de cette expérimentation sur les "compétences cognitives et non cognitives" des élèves.