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Dans une interview à Capital, Nathalie Elimas déclare vouloir développer des leviers contre les inégalités : bourses, "établissements de service" pour les familles, fonds sociaux, étudiants...

2 juin 2021

Inégalités à l’école : les actions que veut pousser la secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire
La crise sanitaire a mis en lumière et parfois même accru les inégalités sociales à l’école. Meilleure information aux familles sur les bourses, lutte contre la précarité alimentaire ou encore mobilisation des fonds sociaux, la secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire, Nathalie Elimas, détaille les dispositifs déployés pour soutenir les élèves et leurs familles.

Capital : Quels sont les leviers que vous souhaitez actionner pour lutter contre les inégalités sociales à l’école ?

Nathalie Elimas : Un premier levier concerne les bourses pour les collégiens et les lycéens. La lutte contre le non recours aux bourses est mon premier objectif. Nous savons que près de 20% des foyers éligibles n’en font pas la demande. Cela veut dire que nous avons encore des efforts à faire en matière d’information aux familles et pour les accompagner dans leurs démarches. Avec Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics, ndlr) je travaille à ce que les familles soient notifiées de leur éligibilité aux bourses au moment de leur déclaration de revenus en ligne à partir de 2022.

Capital : Et pour les familles qui ne font pas leur déclaration de revenus en ligne ?

Nathalie Elimas : Nous travaillons sur d’autres leviers, comme par exemple la mise en place d’établissements de service à la rentrée prochaine. L’objectif est de multiplier les lieux d’accueil, d’information et d’accompagnement des familles, à l’intérieur des établissements ou à la croisée de plusieurs d’entre eux, dans une maison de quartier par exemple. Nous avons lancé un appel à projets cette année pour que des établissements scolaires, en lien avec les collectivités et les acteurs locaux, puissent travailler à la mise en place de ces guichets uniques grâce à un financement de l’Etat. Chacun de ces établissements proposera un bouquet de services dans différents champs comme le social (notamment pour les bourses, ndlr), mais aussi la santé, l’emploi, la formation, l’orientation... Six millions d’euros ont été dédiés à cette nouvelle mesure, et une quinzaine d’établissements de service seront lancés à la rentrée prochaine.

[...] Capital : Quels sont les autres moyens financiers que vous souhaitez déployer ?

Nathalie Elimas : Les collèges et les lycées disposent de ce que l’on appelle des fonds sociaux, ce qui représente un budget total de 51 millions d’euros. Ce sont les chefs d’établissements, avec l’expertise de leur équipe, qui les attribuent aux familles dans le besoin. Ils peuvent par exemple être utilisés pour financer du matériel informatique, des fournitures, des sorties scolaires, aider au paiement de la cantine ou même un plein de courses pour une famille qui se trouverait dans un besoin vital. Pour différentes raisons, l’utilisation de ces fonds n’est pas toujours optimisée. J’ai invité à mener une politique volontariste dans ce domaine, afin que les fonds sociaux soient mobilisés de manière plus fréquente, plus souple et plus pragmatique pour les élèves et les familles en grande difficulté. Les freins existants aujourd’hui peuvent être liés au manque d’information, à des lourdeurs administratives, mais sont surtout d’ordre humain. Pour une famille fragile comme pour un enseignant ou un chef d’établissement, la question de la précarité peut être difficile à aborder. Cette question est centrale et mérite sans doute davantage de formation de la part des professionnels.

Extrait de capital.fr du 27.05.21

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