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Avant-propos

juin 2006

Des fiches pour tout savoir sur l’éducation prioritaire

Arrêts sur images

 

La politique d’éducation prioritaire, initiée en 1981 par Alain Savary, a pour objet de « ...renforcer par des moyens sélectifs (...) l’action éducative dans les zones où se concentrent les plus grandes difficultés. » (circulaire n° 81-238 du 1er juillet 1981). Son objectif est de réduire l’impact des inégalités sociales sur la réussite scolaire des élèves.
Pour la première fois se met en place à l’école une stratégie inégalitaire dans un objectif d’équité. Pour la première fois aussi, la prise d’initiatives est laissée au terrain - mise en place d’actions éducatives adaptées, expérimentation, évaluation, prospective - afin d’ajuster les nouvelles actions à des élèves se trouvant regroupés dans des territoires en grande difficulté sociale.

Comment fonctionne l’éducation prioritaire ? Comment se met-elle en place ?

Les différents acteurs de l’éducation prioritaire travaillent en synergie. En effet, les collectivités locales sont partie prenante du dispositif : politique de la Ville et politique de l’éducation prioritaire sont en constante concertation, en constante coordination, tant au niveau ministériel que localement. Chaque action mise en place par les partenaires est un élément qui entre dans un ensemble organisé de moyens tendant vers la même fin : renforcer l’action éducative pour réduire l’impact des inégalités sociales sur la réussite scolaire des élèves.

Tel est le sens des instructions officielles.

Or cette approche systémique n’est pas dans la culture de l’Éducation nationale. Comment en effet favoriser des liaisons horizontales dans une organisation jacobine essentiellement dominée par des relations verticales ? L’adaptation à de nouveaux objectifs, l’invention de nouvelles manières de travailler avec de nouveaux partenaires alimentent la créativité, la dynamique mais aussi l’incertitude de l’éducation prioritaire depuis plus de vingt cinq ans. C’est la raison pour laquelle, régulièrement, des acteurs de terrain, des responsables, des chercheurs, s’inquiètent d’une baisse de régime du « système éducation prioritaire » et souhaitent qu’on lui conserve ou qu’on lui redonne tout son sens, d’où le souhait constant que le ministère le « relance ».

Les initiatives issues de la créativité des acteurs locaux constituent autant de facteurs qui contribuent à dégripper le système et à l’adapter à des situations nouvelles. Ce système, résultante des actions de tous ses membres, est ouvert et en constante évolution.

Complexité du dispositif, complexité de sa mise en place : il faudrait pouvoir utiliser un macroscope [1] pour suivre le mouvement. En effet, chacune des entrées qui suivent isole un élément mais cet élément ne prend tout son sens que s’il est relié aux autres dans une interaction nécessaire. De plus, isoler un élément le fige aussitôt. Or ce qui fait l’intérêt du dispositif est au contraire sa souplesse, son mouvement et son adaptabilité aux situations locales, le tout en fonction de l’objectif défini ci-dessus.

Pour que l’œil puisse voir cet infiniment complexe, le macroscope devrait donc opérer une double opération :
 1. restituer de manière analytique ce qui s’imbrique et peut difficilement s’isoler.
 2. restituer de manière statique ce qui est en mouvement.

C’est cette dynamique que cet ouvrage essaye de formaliser, à travers les entrées qui suivent et qui sont autant d’arrêts sur image.

 

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Notes

[1Macroscope : Outil symbolique imaginé par Joël de Rosnay il y a une trentaine d’années dans l’ouvrage : Le macroscope : Vers une vision globale (Le Seuil, 1975). Sur le modèle du microscope qui permet de voir l’infiniment petit et du télescope qui permet de voir l’infiniment loin, il permet de voir l’infiniment complexe.

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