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"Séparatisme islamiste" : à Maubeuge, les propos de Jean-Michel Blanquer ont du mal à passer auprès des habitants
Interrogé au lendemain d’un déplacement d’Emmanuel Macron consacré à la lutte contre le "séparatisme islamiste", Jean-Michel Blanquer a estimé mercredi 19 février sur franceinfo qu’il était "normal aujourd’hui d’avoir du travail pour remonter cette pente-là". Selon lui, ce "séparatisme" s’est "fortement accentué dans certains quartiers" ou "certaines villes", comme Roubaix, Maubeuge ou encore Garges-lès-Gonesse. "Ce sont des endroits où certains ont, en quelque sorte, pris le pouvoir dans la rue, et ça se voit", a assuré le ministre de l’Éducation nationale.
[...] Rester vigilant et "ne pas banaliser"
Effectivement, "ça va mieux", concède la directrice de l’école du quartier, Laetitia Lerat. Elle se souvient qu’à son arrivée en 2016, c’était beaucoup plus compliqué.
Il y avait des enfants qui refusaient les cours d’histoire parce que la datation se fait par rapport à Jésus Christ.
Laetitia Lerat, directrice d’école
à franceinfo
"On avait également des enfants qui refusaient de chanter en chorale parce que ce n’est pas bien, se rappelle-t-elle. J’avais beaucoup de certificats médicaux pour la piscine, et quand on interrogeait les enfants, ils étaient allergiques à l’eau. C’est vraiment depuis cette année qu’il y a beaucoup moins de problèmes", ajoute la directrice.
Aujourd’hui, il y a toujours environ 40 enfants qui ne sont pas inscrits à l’école pour des raisons religieuses. Une douzaine, scolarisés, posent encore de sérieux problèmes, ajoute la directrice. Preuve que, si ça va mieux, tout n’est pas gagné dans cette lutte contre le communautarisme. C’est que rappelle Patrice Gaspard, inspecteur académique à Maubeuge : "Il faut rester vigilant, ne pas banaliser toutes ces remises en cause des valeurs de la laïcité parce que ça reste prégnant dans certaines familles, ça reste prégnant autour de certaines écoles. La meilleure réponse, c’est effectivement de continuer le travail qui est engagé, un travail de fond et de confiance."
Une confiance qu’il ne faut pas rompre, par exemple en tombant dans le piège de la stigmatisation. Un entre-deux sans doute compliqué, mais tous s’accordent à dire ici que c’est la seule solution pour éviter de faire le jeu des extrêmes, quels qu’ils soient.
Extrait de francetvinfo.fr du 20.02.20
Jean-Michel Blanquer assume ses propos sur l’islamisation à Roubaix
[...] Dans le sillage de l’édile de Roubaix, Arnaud Decagny, maire UDI de Maubeuge, avait lui aussi invité le ministre de l’Éducation "à venir sans escorte policière" dans sa ville, assurant qu’il n’y avait "pas d’espace de non-droit".