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Réflexions après trois Rencontres de l’OZP sur la politique de la Ville et les ZEP, par François-Régis Guillaume

5 mai 2005

Rénovation urbaine, mixité sociale et lutte contre l’échec scolaire

(réflexions après trois Rencontres de l’OZP sur la politique de la Ville et les ZEP)

Après trois Rencontres OZP sur la politique de la Ville (*) et son incidence sur l’éducation des plus défavorisés, il apparaît que la Rénovation urbaine, fondée sur des programmes lourds de démolition, est le moteur de la nouvelle politique : elle bénéficie de crédits importants et de procédures simplifiées grâce à la création d’une agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) et elle est corrélée avec la décentralisation qui donne un rôle capital aux maires qui rassembleront dans leurs projets les différentes sources de financement et coordonneront parmi les multiples dispositifs locaux créés par les différents ministères ceux qui voudront bien s’intégrer et apporter des moyens.

L’action sociale, y compris l’éducation, (en particulier les équipes de réussite éducative (ERE) et pourquoi pas les ZEP), est à la remorque de cette rénovation : à la limite, l’objectif de rendre les écoles et collèges de ces quartiers « présentables » pour que les classes moyennes acceptent d’y inscrire leurs enfants l’emporte sur la lutte contre l’échec scolaire. En tout cas, cette politique s’accommoderait facilement de l’exode des familles les plus « embarrassantes ».

On peut craindre que l’action publique hors zone de rénovation dépérisse, les moyens étant concentrés sur la rénovation. Or la carte des ZUS ne coïncide pas avec celle de la détresse sociale et éducative et l’objectif - honorable - de mixité sociale pourrait bien avoir des effets pervers puisqu’il aboutit à disperser et à envoyer plus loin les populations les plus fragiles qu’il n’est pas prévu de reloger sur place et qui sont identifiées comme des obstacles à l’arrivée dans ces quartiers des classes moyennes qui ne voudront pas forcément se mélanger avec n’importe qui.

Certes les scénarios les plus régressifs ne s’imposeront pas partout : le rôle des acteurs locaux sera décisif et les municipalités et les acteurs de la politique de la Ville peuvent réinjecter une action sociale et utiliser les dispositifs existants, fonder leurs projets sur des « diagnostics partagés », s’appuyer sur une réflexion forte sur le rôle de l’école. Mais ce n’est pas cette voie-là que les lois sur la Ville et la loi d’orientation de l’Education nationale privilégient.

FRG

(*) Ces trois rencontres successives, tenues en 2005, sont les suivantes :

. n° 52, février 2005, L’insertion professionnelle des jeunes de ZEP (avec une présentation du volet correspondant du Plan de cohésion sociale)

. n° 53, mars 2005 La politique de la Ville et l’application de la loi Borloo dans les ZEP

. 54, avril 2005 Les Zones Urbaines Sensibles (ZUS), compte rendu prochainement en ligne

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