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"Habiter en famille dans un quartier sensible", un dossier de La Croix appuyé notamment sur des témoignages de chercheurs

17 février 2011

4,4 millions de personnes vivent dans un de ces quartiers où les familles nombreuses et monoparentales sont plus fréquentes. Comment vivent-elles ? Comment y grandissent leurs enfants ? [...]
Les plus insatisfaits sont souvent les jeunes qui y sont nés et ne peuvent plus supporter ce quartier. Ils ont l’impression qu’élever leurs enfants ici représente un handicap pour leur avenir », constate Jacques Barou, anthropologue, chercheur au CNRS à Grenoble.

[...] « Les parents se soucient de l’éducation de leurs enfants, mais se sentent souvent dépassés. Leurs adolescents sont parfois mieux adaptés qu’eux à la société française. Ils ne se jugent pas légitimes pour exercer leur autorité, ils ont plus de doutes. [...] Ils expriment souvent la peur que les services sociaux viennent prendre leurs enfants », observe Bénédicte Goussault, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Paris XII-Créteil, qui a suivi des groupes de parole à Aulnay-sous-Bois et à Pierrefitte-sur-Seine (2).

[...] Mais ce que je vois surtout à Marseille, ce sont les incompréhensions entre les générations, notamment chez les musulmans. Les plus jeunes sont souvent dans le rejet, la radicalisation. On assiste aussi à une ghettoïsation des cités. C’est dramatique, car la seule issue pour ces jeunes, c’est l’ouverture sur le monde. »

Selon le rapport 2010 de l’Onzus (Observatoire national des zones urbaines sensibles), le sentiment d’insécurité reste plus élevé qu’ailleurs, même s’il recule. Conséquence ? « Les familles cherchent à éviter le contact, par crainte que les enfants des voisins exercent une mauvaise influence sur les leurs. Elles ont souvent peur de l’espace public et qu’ils leur échappent »...

[...] « il existe une vraie communauté enfantine dans ces quartiers. Certains s’y trouvent bien, se constituent en bandes. Cependant, ceux qui appartiennent à un groupe minoritaire, social ou ethnique, peuvent aussi y être très malheureux ».

Extrait de lacroix.fr du 16.02.11 : Vivre en famille dans un quartier sensible

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