Voir à gauche les mots-clés liés à cet article
Les textes des conférences qui ont été présentées lors du séminaire Education Prioritaire, le 18 octobre 2010 au collège Las Cazes de Montpellier
– L’école devant la grande pauvreté ; changer de regard sur le quart-monde.
Conférence introductive de Claude PAIR, ancien directeur des lycées au MEN, ancien recteur. M PAIR n’ayant pu, faute de train, se rendre à Montpellier pour le séminaire, il a toutefois eu l’amabilité de nous faire parvenir le texte de la conférence qu’il prévoyait e présenter.
[…] Nous avons surtout parlé des familles, des parents. Mais la responsabilité l’École est la
réussite des enfants, des élèves, second but de ce séminaire. Quel rapport entre les deux ?
L’École traditionnelle, disons celle de la Troisième République, tenait les parents à distance et
il y avait accord avec eux sur une séparation des domaines : ils confiaient leurs enfants à
l’École et lui faisaient confiance. Depuis, les idées ont changé et la réponse devenue classique
à la question que je posais est que l’action des parents apporte une aide indispensable à la
réussite des enfants. Ce n’est pas faux, mais une telle réponse conduit à l’accroissement des
inégalités parce que les parents ne sont pas égaux devant cette exigence. On peut alors se dire
qu’on va leur apprendre comment faire, que l’École va l’apprendre à ceux qui le savent le
moins. Cela se fait, mais ne réussit pas si on ignore la vie et les stratégies de ces familles.
Alors, à cette question du rapport entre la réussite scolaire des enfants et les relations de
l’École avec les parents, je propose une autre réponse : connaître les parents et apprendre
d’eux ce qu’ils savent apporte une aide indispensable à la réussite… celle des enseignants
auprès des enfants.
Cette seconde réponse est, par rapport à la première, un vrai renversement. Un renversement
maintenant nécessaire si on veut dépasser cette panne de l’école pour tous qui dure depuis 15
ans. Mais il se heurte à une tradition de l’École « qui sait », qui n’a donc rien à apprendre des
parents, plutôt considérés comme des gêneurs… lorsqu’on ne les qualifie pas de
démissionnaires.
Dans son principe, le programme est simple : connaître ce que vivent les familles,
comprendre leurs stratégies de résistance, reconnaître leurs attentes, leurs droits, leurs
savoirs, et par là les personnes : voilà les composantes du changement de regard qui permet
de surmonter les difficultés dont j’ai parlé. Il ne manque pas d’exemples où cela est déjà
réalisé (Pair, 1998), grâce à des groupes associant parents et enseignants, où on apprend à se
connaître et à se reconnaître, où on mène une co-formation (Ferrand, 2008) sur la manière de
faire mieux réussir les enfants.
Ce « croisement des savoirs », sur lequel j’ai insisté et que m’ont fait découvrir les pauvres, a
considérablement enrichi l’expérience que j’ai acquise comme responsable, et je l’ai utilisé
lorsque j’étais médiateur académique. […]
Il s’agit toujours, comme le dit le rapport de recherche dont j’ai parlé sur le croisement des
Savoirs, de « se reconnaître comme des personnes qui possèdent, chacune à partir de sa vie et
de sa perception des choses, un savoir propre que l’autre ignore, et qu’il lui faut apprendre ».
Lire (13 pages)
– Ecole et familles populaires, sociologie d’un différend.
Conférence de Pierre PERIER, sociologue, professeur de sciences de l’éducation à l’université de Rennes 2.
Lire (22 pages)
– Ecole/Familles : prendre le risque de la rencontre. Construction de l’identité et prise en compte du fait religieux par l’école.
Conférence de Frédérique SICARD, Professeur d’arabe, docteur en sociologie.
Lire (11 pages)
– Familles gitanes et école, une approche anthropologique.
Conférence de Pascale FAURE, anthropologue et enseignante formatrice à l’IRTS.
Lire (12 poages)
Extrait du site de l’Education prioritaire de l’académie de Montpellier : Conférences 2010