> IV- EDUCATION. GÉNÉRALITÉS (Types de doc.) > Education-Généralités (Positions de chercheurs et experts ou (...) > Interviewés par le SNUipp, Christian Baudelot et Roger Establet font (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Interviewés par le SNUipp, Christian Baudelot et Roger Establet font l’analyse de PISA, de même que Marie Duru-Bellat dans La Tribune. Dans l’Humanité, Baudelot critique l’élitisme républicain et le saupoudrage des mesures de soutien

17 décembre 2010

Les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet, auteurs en 2009 de « L’élitisme républicain : l’école française à l’épreuve des comparaisons internationales » analysent les premiers résultats de PISA 2009. Pour eux la situation de la France est grave, mais pas désespérée.

[...]

Chacun y va de son explication, c’est un problème de nombre de postes ou c’est la faute aux enseignants, mais tout le monde porte sa part de responsabilité. On se rend compte par exemple que les problèmes sociaux dans les zones urbaines sensibles génèrent des zones de non droits et que cela provoque des ravages dans les établissements. Pourquoi fait-on toujours le même constat, depuis bientôt 50 ans, sans que les choses ne changent ? C’est sans doute parce que finalement cette situation arrange tout le monde. Cette analyse que nous faisions dans L’élitisme Républicain reste valide, personne ne peut dire que c’est la faute du voisin.

[...]

[Il faut] se donner comme grand objectif politique, sur dix ans, de diminuer la part des enfants en grande difficulté. Pour cela, il faut revoir la philosophie de l’enseignement. Un bon exemple, c’est "La main à la pâte" : l’idée est de prendre les enfants comme ils sont et de trouver, par l’expérimentation, des moyens d’apprentissage qui leur conviennent. Ce que montre aussi Pisa, c’est que ce qui marche le mieux, c’est la mixité scolaire à tous les niveaux.

Extrait de snuipp.fr le 17.12.10 : « Ne plus opposer pédagogie et élitisme »

 

Aujourd’hui, le soutien individualisé et la discrimination positive ont droit de cité, mais de manière peu affirmée et peu ciblée ; ainsi, alors qu’en zone prioritaire, la taille des classes est réduite de 2 élèves, on sait qu’avec un public très défavorisé, ce n’est pas assez. On sait aussi que les enfants entrent à l’école déjà inégaux ; mais on rechigne à intervenir très tôt dans les familles, sans doute pour ne pas les « stigmatiser » ; alors que nombre de pays prévoient des « programmes d’éducation parentale » ou des modes de garde de qualité, nous laissons s’effondrer le taux d’accueil en maternelle à 2 ans et tentons sans grande efficacité et à coût bien plus élevé de rattraper ces difficultés plus tard.

Extrait de latribune.frdu 17.12.10 : En France l’école souffre d’un manque de régulation

 

Mis à part la création des ZEP par Alain Savary, la plupart des mesures prises, par la gauche comme par la droite, n’ont été que du saupoudrage, à l’image aujourd’hui de l’aide personnalisée, ce soutien scolaire bricolé entre midi et 14 heures. Au fond, beaucoup de décideurs ne veulent pas foncièrement remettre en cause ce système élitiste car ils en ont profité et en font profiter leurs enfants. Or, ce que montre Pisa, c’est que les pays qui ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps ont réussi à améliorer la situation. [...]

Extrait de humanite.fr du 16.12.10 : L’analyse du sociologue Christian Baudelot

Répondre à cet article