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Le programme Clair est un "détournement de l’éducation prioritaire", estime le Sgen-CFDT, qui demande la suspension de sa généralisation à la rentrée 2011

6 décembre 2010

Programme Clair : la généralisation à l’ensemble des ZEP serait un contre-sens dangereux

Le ministre de l’Éducation nationale a décidé la création du programme Clair et sa mise en œuvre précipitée à cette rentrée 2010, à partir d’une circulaire élaborée sans concertation et sortie en catimini durant l’été. Cette politique du fait accompli est génératrice de mécontentements et d’inquiétudes dans les établissements.

L’entrée dans le programme Clair a trop souvent été imposée, y compris contre l’avis des personnels, voire des conseils d’administration. Les objectifs de ce programme sont parfois jugés contradictoires avec le projet d’établissement de zone existant localement. Il n’intègre d’ailleurs pas les écoles.

Faire vivre l’article 34 de la loi Fillon de 2005 sur l’innovation est certes intéressant, mais l’absence de moyens pour soutenir les initiatives et projets des personnels n’en fait qu’un alibi. Il n’était d’ailleurs pas utile de créer Clair pour permettre l’innovation.

Le recrutement de tous les personnels par les chefs d’établissement est contesté partout. La présence de préfets des études affublés d’un patronyme aussi désuet que rétrograde, comme la liste à la Prévert de leurs missions qui empiètent sur celles de nombreux collègues, est très mal ressentie, notamment par les CPE. Ce nouveau fonctionnement aggrave les tensions dans les établissements concernés.

Pour le Sgen-CFDT, prendre en compte les besoins et les droits à mutation des personnels ne s’oppose pas obligatoirement à la prise en compte des besoins de l’établissement. Les missions dévolues aux préfets des études doivent être limitées à la coordination de l’accompagnement personnalisé et au suivi des élèves décrocheurs.

Enfin, la mise en place de ce dispositif suscite de nombreuses interrogations très concrètes des personnels dans les établissements Clair et RAR, sur leurs possibilités, voire leur obligation de mutation, sur la prise en compte dans leur barème de mutation de leurs années de service en ZEP, sur le devenir des enseignants référents en RAR, sur l’éventualité d’une sortie du dispositif Clair..., etc.
Centré sur la violence, le concept de Clair, met en danger les véritables finalités de l’Éducation prioritaire : favoriser la réussite des élèves dans les territoires qui concentrent des difficultés liées aux inégalités sociales et économiques.

Pour le Sgen-CFDT, ce détournement n’est pas acceptable : l’éducation prioritaire n’est pas soluble dans le programme Clair ! Un bilan après quelques mois du fonctionnement des établissements Clair ne peut suffire à décider de sa généralisation, tenue d’ores et déjà pour acquise par le ministère.

Le Sgen-CFDT demande :

 la suspension de l’extension du programme Clair à la rentrée 2011,

 la possibilité pour les établissements de sortir de ce qui n’est officiellement qu’une expérimentation,

 un bilan public et concerté, suivi d’une adaptation du dispositif sur les points les plus controversés.

Le gouvernement serait mieux inspiré de procéder à une relance indispensable de l’éducation prioritaire en lui donnant les moyens de son efficacité et de sa réussite plutôt que de s’entêter à promouvoir un dispositif qui, à ce jour, a fait apparaître beaucoup plus de problèmes qu’il ne semble en capacité d’en résoudre.

Extrait du site du Sgen-CFDT le 03.12.10 : Programme Clair : la généralisation à l’ensemble des ZEP serait un contre-sens dangereux

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