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Eric Orsenna projette d’écrire, avec les enseignants d’une école de Montreuil, le portrait d’une classe de primaire en ZEP.

20 avril 2005

Extrait du « Figaro » du 20.04.05 : Erik Orsenna, écrivain multicoque

Passionné de mer, l’académicien a voulu percer les mystères du Gulf Stream qui a baigné de douceur son enfance bretonne

[...] Notre « écrivain de marine », son dernier titre de gloire, louvoie ainsi entre la règle et le plaisir, la passion et la raison. Alors, est-il une montagne de contradictions ou un monument d’équilibre ? Il ne se prononce pas mais cite son psychiatre de frère qui reconnaît dans sa capacité à jongler avec les contraires un grand talent d’équilibriste. En cela, il est bien fils des trois siècles qu’il chérit, quand de la Renaissance aux Lumières, « l’ivresse de la diversité », « l’ébriété de l’esprit » étaient indissociables de l’exercice d’une méthode et d’une « nostalgie d’unité ».

Comme les humanistes et les encyclopédistes, Orsenna « aime le travail » - n’évoqua-t-il pas un jour « sa gourmandise pour le devoir » ? Et n’a de cesse de continuer à déchiffrer l’univers, ce grand livre, d’apprendre et d’écrire pour transmettre. « Je suis un pédago, résume celui dont la mère passa le bac à 40 ans et devint professeur d’université à 70 ans, un passeur », qui rêve de s’adresser au « petit Luis qui est en CP aussi bien qu’à Claude Lévi-Strauss ».
Il s’emporte : « Je hais les cloisonnements ! Quelques-uns me reprochent d’être un touche-à-tout ? Oui, évidemment, et je vous emm... », avouant alors dans un accès d’humilité mâtinée de mégalomanie : « Certains écrivains ont un univers bien à eux. Moi, je n’en ai pas besoin, l’univers me va très bien. »

Il l’arpente tous azimuts, et au pas de charge. Il y a six mois, il publiait un conte sur les conjugaisons, « Les Chevaliers du subjonctif », suite de « La grammaire est une chanson douce » qui fut un succès phénoménal (500 000 exemplaires vendus). En décembre, il présentait un beau livre sur les métiers d’art - à ce propos, il ne résiste pas au plaisir de faire voir les broderies de son habit vert. Il disputera une régate du 27 avril au 10 mai, puis les championnats d’Europe Dragon à partir du 16 juin. La veille, aura paru « Dernières nouvelles des oiseaux », une fable qui lui fut commandée par Airbus pour accompagner la mise en service de son nouvel avion - « J’adore travailler avec l’industrie, expliquer comment marche le monde réel ! » Il oeuvre aussi à un film et à un livre sur la géopolitique du coton - terrain familier puisqu’avant d’être écrivain, ce conseiller d’Etat « en disponibilité » était économiste, spécialiste des matières premières. Il projette enfin d’écrire, avec les enseignants d’une école de Montreuil, le portrait d’une classe de primaire en ZEP. D’autres idées ? Ecrire des chansons pour Henri Salvador, accompagner une mission de 70 jours dans un sous-marin nucléaire...
(...)
Astrid de Larminat
« Portrait du Gulf Stream, Eloge des courants » d’Erik Orsenna. Seuil, 252 p., 18 euros.

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