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La gauche devra hisser le financement de l’école au niveau nécessaire, s’appuyer sur la contrainte de la carte scolaire, mais il lui faudra sortir des bricolages passés et présents (diversification des voies, revalorisation de l’enseignement professionnel, mesures d’accompagnement, par exemple). Car l’urgence est radicalement autre : elle est à la conception et à la mise en chantier d’une grande réforme scolaire, retrouvant l’ambition du plan Langevin-Wallon de 1947, en franche rupture avec la logique ségrégative qui domine aujourd’hui notre système éducatif.
Une telle rupture suppose à notre sens trois conditions :
* La mise en cause de la structuration concurrentielle du système éducatif, où la compétition entre établissements amplifie la compétition, sévère et précoce, entre élèves et catégories sociales, et où l’évaluation est moins formative que classificatoire.
* Le réexamen des dispositifs pédagogiques hérités de la modernisation des années 1970/80, qui semblent aujourd’hui avoir épuisé leur force propulsive ; et l’ouverture d’un grand chantier associant enseignants et chercheurs et visant à déterminer les moyens d’une amélioration massive des apprentissages, de l’école élémentaire à l’enseignement supérieur.
* La participation motrice à ce réexamen d’enseignants qui, mieux formés et dotés d’une capacité d’expérimentation autonome, pourraient collectivement reprendre la main sur leur métier.
Extrait de democratisation-scolaire : Pour une grande réforme démocratique de l’école->http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article85]