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Dans son guide de rentrée, le Café pédagogique développe longuement sa précédente réflexion sur le programme Clair et sur l’avenir de l’éducation prioritaire

6 septembre 2010

Note du QdZ : La première partie de ce dossier de synthèse reprend l’éditorial de Patrick Jarraud publié le 29 juillet et largement signalé par le QdZ

La seconde partie, intitulé "Questions" développe une analyse approfondie de la circulaire Clair et des interrogations sur l’avenir de l’éducation prioritaire.
Nous reproduisons de larges extraits de ce dossier.

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Questions…

Le recadrage de l’enseignement prioritaire interroge à la fois sur ses objectifs et son efficacité.

Répondre aux critiques de la Cour des Comptes ? Le 22 juin devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale, lors d’une audition sur le rapport de la Cour des Comptes, Luc Chatel [...] répondait aux vives critiques formulées par la Cour des comptes sur l’éducation prioritaire. La Cour estime que "la France est un des pays où les destins scolaires sont le plus fortement corrélés aux origines sociales". Elle recommande de "donner aux équipes des moyens dans le cadre de contrats d’objectifs pluriannuels" et de "systématiser les affectations sur profil des responsables et des enseignants". Elle dénonce l’éparpillement des moyens.

De fait où en est l’éducation prioritaire ? Un des grands moments de la présentation du rapport a sans doute été le commentaire de Jean Picq sur le coût de l’éducation prioritaire. Estimé à un milliard par le ministère, il précise que "ce chiffre n’est pas confirmé par la Cour". Compte tenu du profil des enseignants en zep, le coût pourrait aussi bien être inférieur de 10% à celui des autres établissements ! [...]

Une étude de la DEPP en 2009 montre que "trois quarts des élèves des collèges RAR sont issus des catégories sociales défavorisées et un tiers a un fort retard scolaire en début de sixième". [...] " Déjà l’appréciation des moyens était mise en accusation. Si " les collèges RAR se sont vus attribuer près de 23%d’heures d’enseignement par élève en plus par rapport aux autres collèges", concrètement sur le terrain cela se traduisait par 4 collégiens de moins par classe. Aujourd’hui on estime que les classes RAR ont 2 élèves de moins que les autres. [...]

Plus récemment Anne Armand, IGEN, lors de la journée organisée à Paris par la DGESCO le 8 juin 2010 sur le bilan national des réseaux Ambition réussite, faisait le point sur les réussites et les échecs des RAR. Elle estimait qu’il y avait des améliorations sur la compréhension des difficultés des élèves ("réflexion sur la construction des apprentissages et non plus par le déterminisme social") mais ciblait aussi les échecs pédagogiques : implication différente des enseignants par exemple. La formation spécifique annoncée par le ministre saur-t-elle résoudre ces difficultés ?

Le programme est-il si CLAIR ? Parmi les points noirs repérés des RAR il y a la fragilité des équipes pédagogiques : 36% des enseignants ont moins de deux ans d’ancienneté. Ce sont généralement des enseignants débutants , peu formés déjà hier à ces classes spécifiques, et qui n’ont qu’un objectif c’est quitter ces zones. A coup sur le recrutement , même étalé, d’enseignants volontaires ne va pas être facile d’autant qu’on ignore tout des avantages qu’on peut leur faire miroiter.

Pourra-t-on à coup de "super profs" compenser la détérioration crée par la destruction de la carte scolaire ? [...]

Le ministère a-t-il les moyens d’une éducation prioritaire ? Rappelons que la Cour des Comptes pense que le ministère dépense moins d’argent dans les établissements prioritaires que dans les autres. On peut douter de la détermination du ministre quand on lit sa réponse devant les députés.
[..] Au terme de cette divagation le ministre multiplie par 20 le coût de l’éducation prioritaire estimé par ses propres services et regardé avec un fort scepticisme par la Cour des Comptes. Comment alors faire confiance dans un réel effort financier ? La création des nouveaux réseaux CLAIR peut aussi bien permettre de diminuer fortement le nombre d’établissement prioritaires et de diminuer encore l’effort national.

Que deviennent les écoles ? Alors que la Cour des Comptes et de nombreux experts estiment qu’il faut mettre la priorité sur la maternelle et l’école, les réseaux CLAIR parlent des " collège et lycée pour l’ambition, l’innovation et la réussite". On ne sait pas trop dans cette perspective ce que deviennent les écoles mais on peut déjà dire qu’elles ne sont pas mises au cœur de l’effort. La réponse à cette question concerne à peu près un jeune sur cinq et l’avenir social et économique de la France. "L’école ou la guerre civile" a écrit un bon auteur…

Pour l’OZP c’est "inacceptable"

 

Déni d’insertion : Chatel ouvre les ERS

 

Extrait de cafepedagogique.net du 06.09.10 : L’Etat de l’Ecole. Guide de rentrée 2010 : Enseignement prioritaire : un recadrage contestable

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