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"Clair : une subversion de l’école démocratique et républicaine", par la CGT Educ du 93

30 août 2010

Collèges et lycées « C.L.A.I.R. » : une subversion de l’école démocratique et républicaine
Article d’Educ’Infos 5
lundi 23 août 2010

Du bilan du new public management aux Etats-Unis au dispositif CLAIR en France

[...] Avant même la publication de cette circulaire, dans l’opacité la plus totale en toute fin d’année scolaire, sans aucune consultation régulière des représentants des personnels élus, 11 collèges , 2 LP et 2 LPO de l’académie de Créteil [5] se sont vus autoritairement désignés dans le dispositif CLAIR. En commission technique paritaire départementale [6] , la CGT Educ’Action 93 a fermement condamné cette remise en cause sans précédent du droit des personnels à être affectés, muter, évalués dans des conditions équitables et transparentes, et cette vision passéiste à contre-courant de l’amélioration du fonctionnement des collèges et des lycées.

Une subversion de la politique d’éducation prioritaire
La mascarade des « états-généraux sur la sécurité à l’école » aura servi de triple diversion à Luc Châtel alors que le gouvernement était de plus en plus acculé à la défensive par le mouvement revendicatif. Pour reprendre la main face aux critiques de plus en plus partagées sur les résultats désastreux de plus en plus manifestes des contre-réformes éducatives, pour escamoter en particulier une position de plus en plus intenable dans la défense du programme sarkozyste de suppression de la carte scolaire, et surtout pour franchir une nouvelle étape du remodelage néo-libéral, par la RGPP, du système éducatif, le dispositif CLAIR a aussitôt été rendu public, au milieu de gadgets de pure communication (le sport l’après-midi) ou de pure démagogie sécuritaire (les internats de réinsertion scolaire). Le ministre assure que le dispositif CLAIR « doit peu à peu se substituer à l’éducation prioritaire » et il ajoute « Il n’y aura donc que 10% des postes soumis au mouvement dans ces établissements qui seront concernés. Mais ce n’est qu’un début. » [7] Après un temps d’hésitation, peut-être dans le souci de s’assurer la docilité de tel ou tel chef d’établissement, le ministère vient de confirmer qu’ « une majorité des collèges RAR a vocation à rentrer dans le dispositif CLAIR » [8].

Une tribune sur le site de l’observatoire des zones prioritaires note justement que le programme CLAIR « vide l’éducation prioritaire de son contenu » [9]
Cette substitution a été décidée bien avant les états-généraux sur la sécurité : au cours d’une audience accordée à l’OZP en 2OO9, Châtel avait déjà dressé les contours du dispositif CLAIR [10], sans attendre l’évaluation prévue des réseaux ambition réussite. Le démembrement de la politique d’éducation prioritaire en 2006 a été le coup fatidique qui a rendu possible le rapport des forces conduisant à son abandon aujourd’hui .La remise en cause de l’étendue des ZEP d’alors et sa réduction à la peau de chagrin des RAR ont facilité leur débitage aujourd’hui. La dépréciation tendancieuse du bilan des ZEP au tournant des années 2000, la minoration de l’extension et de l’aggravation du chômage , de la précarité s »approfondissant sur trois générations dans les quartiers populaires, l’évitement de cette contrainte majeure par une fuite incantatoire dans le « pilotage », le « ciblage », le « fléchage » des moyens, le refus de reconnaître à tous les enseignants une diminution de leur charge de travail devant les classes pour échanger, accompagner, s »impliquer efficacement dans un projet d’établissement réellement collégial, c’est tout cela qui a fragilisé l’éducation prioritaire.

Rien, en cette rentrée de très fortes mobilisations sociales, ne doit donner à croire que le programme CLAIR est un fait accompli. Les transformations qu’il contient ne reposent sur aucune base législative. Le caractère subreptice avec lequel le ministère a voulu l’imposer au début de l’été témoigne qu’il reste sur ce sujet, comme sur les autres, sur la défensive. La CGT Educ’Action soutiendra les collègues qui s’y opposeront sur le terrain .

Extrait de cgteduc93.free.fr du 23.08.10 : une subversion

 

Voir également dans le même numéro (page 3 du document PDF) l’article "La Seine-Saint-Denis : un département privilégié ?" qui fait de nombreuses références à la situation locale de l’Education prioritaire dans le département.

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