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Une réflexion du QDZ sur la difficulté d’expliquer au grand public l’organisation actuelle des réseaux d’éducation prioritaire

12 avril 2010

Cette réflexion a pris pour prétexte un article relatif à un REP de Perpignan

"Dans le quartier Saint-Martin, trois écoles, Blaise-Pascal, Jean-Zay / Marie-Curie, et Ludovic-Massé, sont associées au collège Madame de Sévigné dans un zonage type ZEP, appelé Réseau d’éducation prioritaire. Ces REP sont géographiquement répartis dans les quartiers, en l’occurrence Saint-Martin, sur des critères qui sont la catégorie socioprofessionnelle des parents des élèves concernés, et le taux de foyers défavorisés. C’est ainsi que le Réseau Saint-Martin d’éducation prioritaire se trouve constitué de trois écoles et un collège."

Extrait de midilibre.com du 11.04.10 : Trois écoles et le collège Sévigné se mettent en réseau éducatif

 

Note du QDZ :
La présentation du réseau par le principal du collège, reprise par le journaliste du "Midi libre", a le mérite de la simplicité : un "réseau" d’éducation prioritaire, proche de l’organisation d’une ZEP, et constitué d’un collège et de 3 écoles proches géographiquement. Le titre de l’article, lui, est plus ambigu et donne l’’impression que ce réseau vient de se créer.

Le QDZ ne sait pas si le REP Saint Martin a été constitué officiellement depuis en Réseau de réussite scolaire, mais, si cela était le cas, il nous semble que le principal a eu raison de ne pas s’accrocher à des dénominations administratives un peu absconses pour le commun des mortels, et même pour des journalistes (l’OZP peut le constater lorsqu’il est contacté par la presse...).

Après la création des REP lors de la relance de 1999, l’organisation de l’éducation prioritaire paraissait encore compréhensible, même si cet élargissement a paru assez vite discutable sur le fond. Mais par la suite, les différentes appellations ont contribué à semer la confusion.

La volonté gouvernementale à partir de 2005 de faire reposer désormais l’éducation prioritaire sur la notion de réseau et non plus de zone a abouti à la disparition "officielle" du terme de ZEP (au moins dans les circulaires) et à la création des "Réseaux Ambition réussite" dont l’appellation a été relativement acceptée peu à peu par les médias.
L’autre entité administrative, les "réseaux de réussite scolaire", n’a pas eu la même chance, parce que le terme de "réussite" scolaire" entrainait une confusion avec d’autres dispositifs de réussite (dont les PRE et les PPRE) et aussi parce que le sigle RRS était quasiment imprononçable sans un minimum d’entraînement.

Résultat : si on trouve souvent dans la presse le terme d’"Ambition réussite", on trouve très peu le sigle RAR et pratiquement jamais le sigle RRS, ce qui prouve une fois de plus que les objectifs idéologiques (volonté d’en finir avec le terme de zone qui, disait-on, enfermait dans un territoire), ou politiques (volonté de chaque ministre de marquer "sa" réforme par un changement des appellations), ou administratives (souci de distinguer les dispositifs) ne sont pas nécessairement compatibles avec les nécessités d’une communication grand public.

Autre conséquence : le terme politiquement incorrect de "ZEP" a continué à être couramment utilisé dans le langage courant et les médias. On le trouve même parfois dans la bouche des ministres (lorsqu’il s’adressent au grand public).
La Cour des compte elle-même, dans un récent rapport, a délibérément choisi de retenir le terme "ZEP" en justifiant son choix par une note.

Le Quotidien des ZEP (QDZ) de son côté, qui dans un premier temps s’était montré légitimiste en employant le terme d’"éducation prioritaire", s’est vite rendu à l’évidence que le terme de ZEP était plus court (cela compte dans un titre), plus compréhensible par tous et aussi beaucoup plus apprécié par les moteurs de recherche.
C’est pourquoi il utilise indifféremment le terme de ZEP ou l’expression "éducation prioritaire".

Quant aux catégories de EP2 et EP3, qui n’ont pas été abrogées mais dont on ne parle plus, combien de jeunes enseignants nouvellement nommés savent de quoi il s’agit ?

La confusion introduite récemment dans le discours de Luc Chatel à l’issue des états généraux de la sécurité à l’école à propos de la création du programme CLAIR (!) entre sites et réseaux violence et réseaux Ambition réussite ne va sans doute pas contribuer à arranger les choses. Un certain bon nombre d’organes de presse et de radios ont d’ailleurs annoncé de bonne foi la suppression prochaine des RAR.

Et si la politique d’éducation prioritaire avait besoin avant tout de transparence et de clarté ?

 

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1 Message

  • En effet, l’éducation prioritaire est un gros mot.... . Avec la masteurisation, les nouveaux entrants dans le métier n’auront jamais entendu parlé de celle-ci et seront pourtant affectés d’office sur un poste dans un quartier relevant de l’éducation prioritaire. Même lorsqu’on y travaille, aucune information n’est donnée sur ce qu’elle recouvre, les moyens supplémentaires qui sont apportés, sauf en terme de prime ZEP ou AED supplémentaires. A chaque rentrée, il serait de la compétence des chefs d’établissement et des directions d’école de faire un récapitulatif des moyens octroyés dans les établissements en fonction du classement EP1, 2 ou plus....
    Cela permettrait de donner des pistes de travail collaboratif entre associations de quartier, écoles et collèges, de se connaître et reconnaître pour mieux travailler ensemble à l’accompagnement des élèves.

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