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Un exemple à La Réunion de déclassement de EP2 ("en grande difficulté") en EP3 ("en difficulté") qui entraîne un changement de catégorie d’effectifs maxima et la fermeture d’une classe dans une école en ZEP (1 long commentaire)

1er avril 2010

La nouvelle, annoncée le 5 mars dernier par le rectorat, a surpris enseignants et parents, alors que l’école est reconnue “en grande difficulté”, le degré le plus élevé dans la classification des ZEP. En passant dans la catégorie “en difficulté”, l’établissement se doit donc d’obtenir une moyenne de 26 élèves par classe, contre 24 actuellement. Un changement qui nécessite pour le rectorat la suppression de cette classe.
La manœuvre déplaît aux enseignants, d’autant plus que cette fermeture résulterait d’une erreur informatique. Le classement d’un établissement en ZEP dépend en effet d’une série de critères, au rang desquels figurent les évaluations de CM2.

Extrait de clicanoo.com du 31.03.10 : Ecole Jean-Macé (La Réunion) : protestations contre la fermeture d’une classe

 

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  • Depuis décembre 2005, les ministres de l’Education nationale successifs ont annoncé ou confirmé le partage des ZEP en 3 catégories. Seule la première (les RAR ou EP1) a été précisée. Le partage entre la deuxième (EP2 maintenue en éducation prioritaire) et la troisième (EP3 retournant dans la situation commune) n’a jamais été fait.

    Ce partage devait être annoncé fin juin 2007. Depuis, on attend. De fait, il semble que le partage a été bien fait, chaque recteur et chaque IA ayant sa liste EP2 et sa liste EP3. Mais il ne faut pas le dire, il ne faut pas de vagues sur ce thème. Donc on fait sortir de temps à autres une ZEP par-ci, un REP par-là, quand on sent que c’est possible : en fait le nombre de RRS diminue sans bruits.

    La revue de presse quotidienne de l’OZP montre régulièrement ces départs depuis deux années : il y a un article de presse, parfois un communiqué syndical local, jamais de niveau national. La FCPE locale proteste, quelques profs disent vouloir conserver les moyens de l’éducation prioritaire et on n’en parle plus. Parfois, l’IA laisse quelques temps encore les moyens mais enlève le RRS de la liste des territoires prioritaires.

    Cette manière de faire est-elle la bonne ? Certains diront oui, estimant qu’il vaut mieux y aller doucement et ne pas exciter les foules. D’autres, parmi lesquels je me trouve, estiment que ce n’est pas honnête et surtout que ça entretien une illusion.

    Ce n’est pas honnête : les politiques publiques se doivent d’être claires, annoncées, appliquées, évaluées, elles doivent être l’objet de débats publics. C’est une obligation constitutionnelle.

    Cette manière de faire entretien l’illusion selon laquelle les enseignants et les parents d’élèves sont tous très attachés au dispositif d’éducation prioritaire. En fait dans toute une partie des RRS, enseignants et parents constatent que l’apport de l’éducation prioritaire est faible et que l’étiquetage « ZEP » est pénalisant. J’aimerais pouvoir appuyer cette affirmation sur le résultat d’une recherche mais je n’en connais pas sur ce thème.

    Curieusement, il y a des peurs absurdes dans l’administration de l’Education nationale : du cabinet du ministre aux IA, on croit qu’on ne peut rien bouger en matière de RRS à cause des « primes ZEP ». L’expérience montre qu’on peut tout à fait avancer dans ce domaine : il suffit que le problème soit exposé clairement et que des négociations s’engagent. Il suffit de surmonter ses peurs absurdes et de négocier les modalités de départ. Plusieurs recteurs ont mené ce genre de négociations depuis 1990 avec plein succès. Le bilan précis des départs depuis 20 ans serait utile à faire : quels ont été les chemins utilisés et quel en a été le prix ? On peut au moins affirmer qu’aucune ZEP disparue n’a cherché à retrouver ensuite son statut de zone prioritaire.

    Le but fondamental est celui-ci : ne conserver dans le dispositif prioritaire que les territoires qui en ont absolument besoin, un système dérogatoire ne pouvant être efficace que s’il est extrêmement limité et que s’il est considéré par tous comme évidemment nécessaire. Il faut donc se débarrasser de tous ces RRS qui constatent chaque jour les inconvénients de l’appartenance à ce que l’opinion publique appelle « ZEP » sans bénéficier d’avantages suffisants. Ce toilettage de la carte prioritaire, nécessaire depuis l’inflation imbécile et démagogique de 1999, demande un esprit républicain, un tout petit peu de courage et beaucoup de lucidité.

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