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Bénisti, l’auteur du rapport sur la délinquance et l’immigration, cite les ZEP

16 mars 2005

Extrait du site « Afrik.com » du 15.03.05 : "La délinquance est le fait des immigrés"

Le député-maire français J-A Bénisti s’explique sur son pré-rapport controversé

La commission Bénisti a remis son prérapport en novembre dernier au ministre de l’Intérieur. Le rapport définitif est à venir sous peu, synthèse de propositions de lois sensées mettre un terme à la délinquance par la suppression du bilinguisme avant 12 ans, le placement en structures spécialisées, parallèles, des sanctions, etc. « Les jeunes immigrés n’ont qu’a bien se tenir », semble annoncer cet inquiétant rapport...

Le bilinguisme est le lit de la délinquance chez les populations immigrées. Voilà en teneur la saisissante équation théorisée par Jacques-Alain Bénisti, député UMP du Val de Marne et maire de Villiers-sur-Marne. Le député-maire français est également président d’une Commission parlementaire chargée d’enquêter sur les moyens à mettre en œuvre pour prévenir la délinquance et qui a à cet effet présenté un prérapport très controversé, dans lequel elle affirme que le bilinguisme des populations immigrées est à l’origine de leur délinquance. Afrik ne pouvait que réagir à la parution du prérapport, mais la démarche ne suffisait pas. Pour mieux comprendre, nous sommes allés à la rencontre du principal intéressé. C’est un député affable et cordial qui nous a reçu dans son cabinet de l’Assemblée nationale, mercredi 9 mars. Affable, certes, mais toujours aussi convaincu du bien-fondé de son prérapport. Près de deux heures d’entretien pour une conclusion toujours aussi dérangeante au final.

(...)

Afrik.com : Votre prérapport a été très décrié dans la presse et sur Internet. On vous reproche notamment de stigmatiser les populations étrangères et d’origine étrangère. Quelle est votre position concernant ces accusations ?

J-A. Bénisti : Soyons clairs. La délinquance est majoritairement le fait des immigrés. Selon l’Observatoire national de la délinquance, il y a une augmentation impressionnante des délits commis par les jeunes issus de l’immigration. Je n’invente rien, les chiffres sont là. Sachant cela, deux solutions s’offrent à nous : soit on n’en parle pas, soit on règle le problème.
Afrik.com : A quoi est dû cet état de fait selon vous ?
J-A Bénisti : En fait, la politique française de l’immigration a échoué. Toutes les solutions n’ont pas été données aux immigrés et, aujourd’hui, on en paye le prix. C’est dans cette optique que la proposition de loi intervient.

Afrik.com : Supprimer le bilinguisme pour supprimer la délinquance... ?

J-A Bénisti : Il ne s’agit en aucun cas de supprimer le bilinguisme. Mais le schéma est le suivant : sur une semaine complète, soit 168 h, un jeune d’origine étrangère entendra parler 28 h de français à l’école et 140 h du dialecte de son pays à la maison. Forcément, il va finir par connaître des difficultés scolaires et au bout du compte, décrocher, se replier sur lui-même. Ce qui entraînera encore une augmentation de son retard. Plus grave encore, non seulement ce jeune en difficulté fait des bêtises, mais il nuit aux autres élèves, les faisant même régresser. Mais à force de fustiger le cancre, de l’isoler, son besoin d’exister va trouver son épanouissement dans la délinquance. On peut d’ailleurs le constater par l’augmentation de la délinquance mineure depuis 1996. En ce qui concerne la langue, le jeune ne doit toutefois pas perdre de vue ses origines et son dialecte maternel, comme l’arabe par exemple ou le “ gambara ” (regardant sa collaboratrice), comment dit-on déjà ? Cependant, et j’insiste sur ce point, son apprentissage ne doit se faire qu’à partir de 12 ans, lorsque l’on est sûr que le jeune maîtrise parfaitement notre langue, le français.

Afrik.com : Vous voulez certainement parler du bambara, Monsieur Bénisti. Toutes les études convergent pourtant vers la même conclusion : la langue, comme élément de l’identité, reste fondamentale dans la construction d’un individu. Alors plus encore qu’une question de langue, la délinquance ne tiendrait-elle pas à d’autres facteurs plus notables, comme les difficultés économiques ou la démission des parents ?

J-A. Bénisti : Il y a, bien entendu, divers facteurs qui interviennent dans le parcours d’un délinquant et ceux-ci en font partie. La principale raison reste néanmoins la difficulté d’apprendre la langue, à laquelle s’ajoutent des problèmes d’éducation, notamment chez les Maghrébins et les Africains. En fait, les problèmes se cumulent et les difficultés se manifestent de manière concrète. Par exemple, bon nombre de jeunes ne peuvent passer le permis de conduire à cause de la barrière linguistique et ont donc plus de mal à trouver un travail.

Afrik.com : Dans ce cas, concrètement, quelles sont les solutions que vous proposez d’apporter ?

J-A. Bénisti : Il ne s’agit pas de jeter la pierre aux écoles, mais dans toutes les ZEP (Zones d’enseignement prioritaires, ndlr), on envoie des jeunes enseignants qui finissent par saturer de trop de problèmes. Dans ce prérapport, nous proposons la création d’une structure au sein de l’école, qui offrirait un programme d’alphabétisation et d’accompagnement des élèves difficiles par un personnel professionnel et adapté : pédopsychiatres, psychiatres, médecins scolaires, professeurs, etc. L’acteur principal de cette structure, avec le jeune en difficulté, serait le référent, qui pourrait être un enseignant à la retraite, chargé de surveiller et de superviser un petit groupe d’élèves difficiles. Ce programme pourrait éventuellement concerner les jeunes dyslexiques, les jeunes en situation familiale difficile ou en échec scolaire, mais resterait essentiellement basé sur les jeunes immigrés car, comme je vous l’ai dit, la délinquance est causée par ces mêmes jeunes. Le maire doit être au cœur du dispositif car il connaît sa population et les problématiques qui la concernent. Il interviendrait en cas de danger de mort, d’inceste, de pédophilie, etc. Les travailleurs sociaux devraient en conséquence partager leur secret avec lui : c’est la notion de secret partagé. A partir de cela, le maire pourrait décider d’un placement par exemple.

Afrik.com : N’est-ce pas là le rôle d’un juge pour enfants ?

J-A. Bénisti
 : Non, pas spécifiquement. Bien souvent, les travailleurs sociaux hésitent à solliciter un juge. Le maire, qui connaît bien ses administrés, constitue un excellent intermédiaire et déciderait immédiatement de la marche à suivre, dans les cas graves uniquement. Car les familles africaines ne reconnaissant qu’une autorité : “ Le chef de la tribu ”, en l’occurrence, le maire, qu’ils écoutent. Ce système éviterait bien des procédures longues et fastidieuses.

(...)

Koceila Bouhanik

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