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Un commentaire sur les internats d’excellence déposé sur le site de l’OZP

5 novembre 2009

Message déposé par "Jean" le 04.10.09 sur le site OZP (sur une page extérieure à ce thème) :

Quels moyens nouveaux ces internats d’excellence offrent-ils ? Pour qui et pour en attendre quoi ? « mesure phare du plan Espoir-Banlieues », appelées à intégrer et dépasser les internats de réussite éducative initiés en 2005, ces nouvelles vitrines de la réussite « ont vocation à accueillir les élèves issus des établissements des zones d’éducation prioritaire et des quartiers de la politique de la ville » selon la circulaire du 28 mai 2009.

Leurs auteurs affirment : « Le bilan de la première étape est encourageant. Ce sont près de 700 élèves qui bénéficient de ce dispositif depuis septembre 2008, ce qui a [...]ainsi permis de répondre à de nombreuses demandes d’élèves issus de l’éducation prioritaire ou habitant en zone urbaine sensible ». 700 élèves, cela représente 0,57% de tous les élèves scolarisés dans les collèges des réseaux ambition réussite, 0,13 % de tous les élèves scolarisés dans les collèges relevant de l’éducation prioritaire, telle que revue à la baisse en 2006 avec les RAR et les RRS (*), à peu près 0,1 % de tous les élèves des collèges ZEP en 2000 avant ce démantèlement. Il est vrai que « l’objectif fixé dans le cadre de la dynamique « Espoir banlieues » est de 4 000 places labellisées d’ici 2012 » ; 4000 places, cela représente respectivement 3,26%, 0,76% et 0,6% des trois catégories de collèges en éducation prioritaire. Ces proportions rendent compte de la réalité de l’effort consenti. Derrière ces capacités d’accueil marginales, la part d’élèves issus de milieux modestes supposés bénéficier de ces internats d’excellence est prévue pour être plus insignifiante encore.

La circulaire indique que « dans un objectif de mixité sociale, le nombre d’internes relevant de la dynamique Espoir banlieues ne peut dépasser 20 par établissement ». Cette nouvelle offre éducative n’est donc pas faite pour améliorer la réussite scolaire du plus grand nombre d’élèves de milieux modestes. Elle est faite pour sélectionner , parmi 0,3 ou 0,5% d’entre eux, des jeunes dont le premier magistrat de la république décrète qu’ils ont « le goût de l’étude », tous les autres enfants tombant sous le même décret dans les oubliettes du « goût de l’étude ». A 12 ans, 13 ans, 14 ans, comment discerner qu’une personnalité en formation dispose du « goût de l’étude » ou n’en disposerait pas ? Est-ce, dans la pensée présidentielle, un effet de la grâce ? Inscrit dans le capital génétique ?

Au bout de la chaîne d’exécution de cette philosophie, on y voit plus clair : alors que la circulaire assure aux heureux élus qu’ils pourront dans ces internats « exprimer tout leur potentiel », les critères de recrutement communiqués par exemple par le rectorat de Créteil sont : « des élèves à bon potentiel des quartiers »... « l’envie, la volonté et la motivation de réussir »... « la gratuité totale sera envisagée au regard du mérite... » Pour quelles raisons le mérite et le bon potentiel de tel élève, mis en avant par son collège, n’a pas suffit à l’élire à tel internat d’excellence ? On ne sait pas.

Les internats d’excellence offrent une infime minorité de places à une infime minorité d’élèves triés selon leurs performances scolaires, que l’on saupoudre d’une encore plus infime minorité d’élèves issus des quartiers défavorisés.

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