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Les ZEP dans un entretien avec un délégué syndical champenois

17 février 2005

Extrait de « L’Union de Reims » du 16.02.05 : Albert Gauvin est le secrétaire académique du SGEN-CFDT qui représente, en Champagne-Ardenne, entre 15 et 20 % des personnels de l’Éducation nationale.

Question : Quel regard portez-vous sur le projet de loi sur l’école présenté aujourd’hui à l’Assemblée par François Fillon ?

Albert Gauvin : Il n’est pas inutile de rappeler qu’il est l’aboutissement d’un long processus de débats dont est né le rapport Thélot. Il y avait dans ce rapport des propositions qui méritaient considération. François Fillon l’a vidé de sa teneur, alors que les fédérations de parents le soutenaient. Récemment, le conseil supérieur de l’Éducation a quasi unanimement rejeté le projet de loi et, dans les rangs de la majorité, des voix s’élèvent pour en dénoncer les insuffisances. Le ministre n’a tenu compte de rien tout cela.

Que reprochez-vous au projet ?

A.G. : Sur les principes généraux - 100 % de réussite, 80 % d’une classe d’âge au bac - tout le monde ne peut être que d’accord. Mais que dire de la restauration des redoublements dont le haut conseil de l’évaluation de l’École, lui-même, met en doute l’efficacité ? Selon lui, la moitié des redoublants en CP sortent sans diplôme à 16 ou 17 ans du système éducatif. Le redoublement flatte les conservatismes. Il est populaire mais inefficace. Idem pour les heures de soutien aux élèves en difficulté qui nous font retourner à la réforme Haby, dans les années 70. Rien, en revanche, sur les moyens accordés aux établissements ZEP ou sur la redéfinition du métier.

L’idée de socle commun de connaissances est-elle si mauvaise ?

A.G. : C’est une vieille idée que M. Fillon a habilement détournée de sa vocation première. L’objectif devrait être de donner aux élèves le goût d’apprendre et de poursuivre leurs études. Il n’est plus qu’une accumulation disciplinaire qui évacue la transdisciplinarité, le travail en commun, la pédagogie différenciée au profit d’un retour au bon vieux schéma : une classe, un prof. On retourne 25 ans en arrière.

Recueilli par G.G.

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