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« Sans prof, une ZEP ne sert à rien » selon une lycéenne de Garges (95)

10 février 2005

Extrait du « Parisien » du 10.02.05 : trop de professeurs absents

Des lycéens de Garges sont restés trois mois sans prof de maths. A Sarcelles, des parents de primaire commencent aussi à pester contre des absences. Un peu partout, la grogne monte... Lire aussi en pages 2 et 3 de nos informations générales.

Lundi matin, 8 h 30, un mot sur le panneau d’affichage : M. C., professeur de maths, est absent. « La première semaine, on a sauté de joie. » La deuxième, aussi. Mais les élèves de la terminale ES 2 du lycée Simone-de-Beauvoir à Garges ne savaient pas en novembre que le mot resterait épinglé plus longtemps. Bien trop longtemps.

Deux mois, presque trois, sans professeur de maths, l’année du bac, quand la matière est coefficient 5, « on a des raisons de craquer et de ne pas avoir le moral, non ? » demande Patricia. Au petit plaisir de ne pas avoir cours et de se lever une heure plus tard le lundi matin a succédé l’angoisse de voir les semaines défiler, le bac approcher sans qu’aucune solution ne soit avancée.

« C’est simple, on n’a pas tous la même chance d’avoir le bac »

A quatre mois de l’examen, les filles de T ES 2 et les deux garçons de la classe ont envoyé une pétition à l’inspecteur d’académie. Ils s’apprêtaient à placarder les murs du lycée pour appeler à la grève. Un seul motif : qu’on leur trouve un professeur de maths. Et puis, il y a deux semaines, un remplaçant est arrivé. Les cours s’enchaînent, les exercices aussi. « Il fait de son mieux, mais on n’y arrivera pas. Les maths, pour nous, c’est foutu. » « On nous dit qu’on se rattrapera avec les autres matières, mais quand on est moyen partout, comment on fait ? » s’inquiète une élève. « Et puis au début de l’année on n’a pas eu cours d’espagnol non plus », ajoute une autre. « C’est simple, on n’a pas tous la même chance d’avoir le bac », conclut amèrement une troisième. Le chat après les cours a remplacé le professeur, les explications des exercices, les lycéens les font entre eux, sur Internet, avec l’aide des redoublants.

Patricia pensait « qu’être en ZEP (zone d’éducation prioritaire) donnait plus de chance qu’ailleurs. C’est vrai, on a des options en plus, le théâtre, l’italien. Mais les professeurs ont peur de venir ici, alors elles ne servent à rien ces trois lettres ». « Pourtant, il est joli notre lycée. Regardez : il y a des arbres, des fleurs, de la pelouse, et il n’y a même pas un graffiti sur les murs. Ce n’est pas le pire des lycées... »

Emeline Cazi.

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