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Les propositions sur l’éducation de Mac Cain et d’Obama renvoient à des problématiques actuelles de la politique éducative française

4 novembre 2008

Extrait de la Note de veille du Centre d’analyse stratégique du 03.11.08 : Obama ou McCain : quelle éducation pour le XXIe siècle ?

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En matière d’éducation, que ferait le diplômé de Columbia et de Harvard - le candidat démocrate Obama - s’il était élu ? Et quelles seraient les mesures prises par le républicain McCain, sorti de l’académie navale d’Annapolis et du National War College de Washington ?

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La loi « No Child Left Behind » se trouve dans la ligne de mire des deux candidats, mais leurs propositions divergent nettement

La loi du programme d’éducation « No Child Left Behind » (« Aucun enfant ne sera laissé pour compte ») a été promulguée le 8 janvier 2002. Elle repose sur le principe que l’établissement de solides normes scolaires représente le meilleur outil d’évaluation des résultats des élèves et des enseignants. Elle oblige également les gouvernements des États fédérés à établir des normes d’enseignement plus strictes pour leurs écoles et à les satisfaire, sans quoi ils perdront l’accès aux fonds fédéraux. « No Child Left Behind » met les établissements en concurrence et institue un véritable « marché de l’éducation » alimenté par des « bons éducatifs ». Ces bons offrent directement aux parents la somme correspondant à la part de leurs impôts qui aurait été affectée au budget de l’éducation nationale afin qu’ils puissent se comporter en consommateurs sur le marché de l’école. Si les deux principaux candidats à la présidence s’accordent pour critiquer la loi « No Child Left Behind », leurs analyses diffèrent nettement.

Le point de vue des deux candidats en lice sur le « No Child Left Behind » en vidéo :

 Mac Cain

 Obama

Barak Obama : un plan de réforme tout en augmentant le budget de l’éducation (1)

Le sénateur Barack Obama promet d’augmenter de 18 milliards de dollars le budget fédéral alloué à l’éducation (en particulier aux écoles publiques), notamment en faveur de l’éducation primaire et pré-primaire, pour, entre autres, améliorer les bâtiments scolaires, quadrupler le nombre d’enfants éligibles à des programmes fédéraux ou étatiques de soutien para-scolaire ou encore renforcer le recrutement et la formation des enseignants. Il souhaite également que « les maths et les sciences deviennent une priorité nationale ».

Il propose en outre d’amender certains points de cette loi ; il souhaite notamment que les résultats d’une école soient jugés en fonction de ceux de l’année antérieure, c’est-à-dire que soit pris en compte sa progression plutôt que de fixer un objectif précis, parfois irréalisable pour certains établissements. Pour recruter plus d’enseignants, Barack Obama propose de payer leurs études pendant quatre ans, à condition qu’ils s’engagent à enseigner pendant quatre années au moins après leur formation.

Obama souhaite privilégier l’investissement dans les bas âges. Sur ce point, il est très influencé par les recherches d’un économiste à l’Université de Chicago, le lauréat du prix Nobel James J. Heckman, selon lequel le retour sur investissement en éducation serait beaucoup élevé lorsqu’il concerne les enfants très jeunes (2). Sur la base, entre autres, de ces recherches, le candidat démocrate veut investir davantage dans les « Early childhood education » - les programmes qui débutent avant même la maternelle.

La devise de John McCain : « Excellence, choix et compétition », mais à budget constant (3)

John McCain défend une approche qui s’inscrit dans la continuité de la politique d’éducation menée ces dernières années. Il propose une meilleure répartition du budget de l’éducation sans toutefois l’augmenter.
Le candidat républicain prône une régulation moins importante de l’éducation par l’État fédéral. L’argument le plus important de sa campagne est la liberté de choix des parents. « Si une école ne change pas, les élèves devraient pouvoir changer d’école », affirme-t-il. Il promet que cette liberté sera effective et que l’État fédéral financera le libre choix, y compris celui de l’enseignement à la maison. Pour lui, c’est en donnant plus de pouvoirs aux parents que l’école s’améliorera. Le libre choix fera fermer les écoles peu performantes. Plus de pouvoir également aux chefs d’établissement. Il prévoit enfin d’attirer de bons professeurs dans les zones difficiles en augmentant leur salaire en cas de bons résultats.

John McCain pense que les « écoles peuvent et doivent se faire concurrence » pour attirer les meilleurs enseignants et récompenser ceux dont les élèves réussissent le mieux aux examens. Il est favorable à la rémunération des professeurs au mérite, c’est-à-dire à l’octroi de primes en fonction de l’amélioration des performances scolaires des élèves. Le ministère fédéral américain de l’éducation a d’ailleurs encouragé financièrement les écoles qui adoptent ce système et un budget de quelque 80 millions de dollars avait été alloué à cette fin pour 2007.

(1) Lire

(2) Cf. James J. Heckman et Dimitriy Masterov, « The Productivity Argument for Investing in Young Children »

(3) Lire

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