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La carte scolaire, par Agnès Van Zanten et Jean-Pierre Obin, Que sais-je ?, PUF, 2008

10 septembre 2008

Extrait du site des PUF, le 29.08.08 : "La carte scolaire" par Agnès Van Zanten et Jean-Pierre Obin

Présentation

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Extrait de L’Expresso du 09.09.08 : La Carte Scolaire, d’Agnès Van Zanten et Jean-Pierre Obin., Que Sais-Je, PUF, 2008.

Présentation de l’ouvrage par Patrick Picard

Co-rédigé par deux références en matière de politique éducative, ce petit opuscule décortique avec talent l’évolution de la pensée d’Etat en matière de carte scolaire, depuis la massification des années 60, quand la création des collèges a donné l’espoir de réunifier les élèves qui vivaient séparés, les plus humbles au cours complémentaire, les plus favorisés dans les petites classes des lycées.

Il passe au crible les conséquences de la décision de Nicolas Sarkozy, de supprimer d’ici 2010 la carte scolaire, notamment en dressant un premier bilan des évolutions constatées depuis 2007. Ainsi, si les demandes de dérogation restent peu nombreuses, les auteurs portent un « jugement réservé » sur la mise en œuvre de l’objectif d’amélioration de la diversité sociale dans les établissements. « C’est aux deux extrémités de la hiérarchie des établissements que la mixité sociale est mise le plus à l’épreuve » : peu d’élèves modestes dans les établissements convoités, et disparition des catégories moyennes et favorisées dans les établissements les plus « évités ».

S’appuyant notamment sur les travaux de Nathalie Mons, bien connus des lecteurs du Café, A. Van Zanten et J.-P. Obin estiment que les politiques de « libre choix » ne montrent nulle part en Europe leur efficacité en instaurant un « cercle vertueux » qui améliore la qualité des résultats scolaires sous la pression du libre marché. « Contrairement à ce qu’on observe dans le secteur marchand, les usagers de l’éducation sont peu mobiles », surtout pour les familles les moins dotées culturellement. « Les parents de milieu défavorisé sont surtout victimes des choix des parents plus favorisés qui recherchent « l’entre-soi » scolaire, social et ethnique ». Même dans les établissements ordinaires, on recrée souvent des formes de ségrégation par le biais d’options ou de classes de niveau pour attirer les bons élèves. Les établissements qui accueillent les publics les mois faciles ont moins besoin d’un surplus de moyens (souvent assez conséquents dans les zones « Ambition Réussite », disent les auteurs) que de compétences internes et d’accompagnements externes de proximité en matière pédagogique et éducative.

La mixité sociale, dont il est désormais avéré que c’est le premier facteur d’efficacité d’un établissement, n’est pas forcément un objectif partagé par tous, écrivent crûment les auteurs. Du côté des enseignants comme du côté des parents, on est parfois tenté de protéger ses intérêts, et il est difficile pour les élus (sous pression des électeurs) et l’administration de l’Education Nationale de travailler ensemble pour faire jouer à la sectorisation scolaire sa vraie fonction : réduire l’impact des ghettos territoriaux qui se développement dans les zones urbaines...

Patrick Picard.

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Voir aussi la rencontre OZP d’octobre 2009 avec Jean-Pierre Obin sur le thème : " La réforme de la carte scolaire peut-elle favoriser la mixité sociale ?"

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