> III- INEGALITES : Mixité sociale, Pauvreté, Ethnicité, Laïcité... > Mixité sociale, Carte scolaire/Sectorisation (hors EP) > Mixité soc., Carte/Sectorisation : Positions (et publications) militantes (...) > 27.05.08 - La disparition de la carte scolaire, suivant l’exemple anglais, (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

27.05.08 - La disparition de la carte scolaire, suivant l’exemple anglais, devrait renforcer les inégalités au détriment des parents de ZEP

27 mai 2008

Extrait de L’Expresso du 26.05.08 : Libre choix des parents : De nouvelles inégalités ?

Promesse du candidat Sarkozy, le libre choix de l’école a soulevé un certain espoir dans les familles qui y ont vu la possibilité pour leurs enfants d’accéder aux meilleurs établissements. Depuis la promesse est devenue officiellement réalité : à la prochain rentrée les parents pourront demander un établissement hors de leur secteur.

Plus précisément, le ministère annonce que "la règle générale n’a pas changé : les enfants sont inscrits dans l’établissement le plus proche de leur domicile" mais qu’il est possible de s’inscrire dans un autre établissement par dérogation. Celles-ci sont accordées en priorité aux élèves handicapés, aux boursiers au mérite ou sociaux, aux fratries, et aux élèves en bordure de zone. Dans ces cas-là c’est l’inspecteur d’académie qui décide d’accorder ou non la dérogation. A l’évidence, les demandes vers les établissements les plus cotés devraient excéder leurs possibilités et l’administration retrouvera comme avant son pouvoir de tri et d’affectation.

Cette déception on l’entend également en Angleterre, là où la liberté de choix est effective depuis des années. Le Guardian rend compte des 50 000 appels déposés par des parents cette année pour obtenir une autre école et surtout des énormes différences territoriales dans leur traitement. Alors qu’on a 8 chances sur dix de voir sa demande satisfaite dans le North Lincolnshire, on tombe à 2% à Westminster ou à 5% à Solihull. A en croire l’opposition conservatrice, "un parent sur 5 n’a pas obtenu l’établissement secondaire mis en premier et le nombre d’appel augmente. La situation des parents les plus pauvres est la pire car il y a peu de bonnes écoles dans les quartiers défavorisés. Tous les parents devraient avoir le droit de choisir leur école, et pas seulement les plus riches".

C’est avouer que le libre choix, institué officiellement pour aider les plus démunis et parce que la carte scolaire était socialement injuste, ramène à la ségrégation sociale. C’est aussi reconnaître que la liberté, censée, selon la logique libérale, développer les bons établissements, ne les a pas incités à offrir le nombre de places nécessaires.

Autant dire que la vraie liberté de choix passe par une véritable politique en faveur de l’éducation prioritaire. Et là T. Picketty nous a dit ce qu’il faut faire : dans ces établissements là il faut réduire fortement les effectifs. Ce qui suppose, quoi qu’on dise, des moyens...

Lire l’article du Guardian

Répondre à cet article