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Difficultés d’organiser des activités de vacances à Sainte-Anne à La Réunion

17 janvier 2005

Extrait de « Clicanoo » du 14.01.05 : la situation de la ZEP de Sainte-Anne à La Réunion

Petit rappel. Avec plus de six mille habitants, Sainte-Anne n’est pas une commune à part entière. Pourtant, sa population ne cesse d’augmenter en raison notamment des constructions importantes de lotissements. “On s’ennuie à Sainte-Anne, surtout pendant les vacances scolaires”, commente un des animateurs de la JASA. Une association qui va fêter cette année ses dix ans et dont l’objectif est de proposer des activités en faveur de la population, principalement à destination des jeunes, souvent sans emploi et à la recherche d’animations. Activités manuelles, piscine, VTT, randonnées pédestres, “jeux lontan” (courses goni, la roue, kadok, jeu de massacre...), sont quelques-unes des actions montées tout au long de l’année par l’association.

“Les difficultés augmentent”

A Sainte-Anne, pour la plupart des familles, partir en vacances n’est même pas imaginable. Et même si, pour beaucoup, les centres aérés sont une échappatoire, leurs portes restent malheureusement fermées pour de nombreux marmailles, le coût de l’inscription restant trop élevé pour les plus défavorisés d’entre eux. Les familles doivent payer trente euros pour un enfant de trois à cinq ans, quinze euros pour les plus de six ans. Un prix dégressif selon le nombre d’enfants inscrits par famille, mais qui ne couvre pas tous les frais de sorties. Tous les ans, la JASA tente de proposer à ces familles des activités à un moindre coût. Pour seulement cinq euros pour la période du 10 au 21 janvier, chaque enfant peut s’amuser. Actuellement, l’association en accueille une vingtaine, parfois accompagnés de leurs parents. Mais, selon Patrick Chane king Chew, un des animateurs, “les années passent et les difficultés augmentent. Il devient difficile d’organiser des sorties et des occupations qui donnent envie aux jeunes. Souvent, au Case, les plus âgés n’ont pour seuls divertissements que le domino, les jeux de cartes et le ping-pong. Ou bien ils vont traîner au Bassin Bleu et devant la mairie annexe, pour mettre l’effet comme on dit”. Pourtant, des projets, les trois animateurs de la JASA en ont plein la tête. Boxe, karaté, arts plastiques, concours de maison fleurie, baby gym, camping, grande descente, tour de l’île... Reste à trouver les aides financières, qui ne suivent pas toujours, ou mettent du temps à être accordées.

Un quartier “sans problèmes”

“Pour organiser ces vacances, nous avons déposé un projet à la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) qui n’a pas été retenu. Alors nous avons dû improviser avec les moyens du bord”, précise Patrick Chane King Chew. L’association dispose de quelques vélos qu’il faut entretenir, d’un petit local, et a souvent recours aux “jeux lontans” qui n’occasionnent pas de grandes dépenses. D’autres activités ne peuvent, elles, se pratiquer faute d’un personnel suffisamment qualifié. Si les animateurs ont le BAFA (Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) et le BAPAT (Brevet d’aptitude professionnelle d’assistant technicien), certaines formations font encore défaut. Des formations souvent trop onéreuses pour les animateurs, d’autant que leurs emplois sont précaires. Aujourd’hui, ils avouent se sentir désemparés face à certaines situations engendrées par la montée de la violence. “Il y a quelques années, le Case a été brûlé et cambriolé par les jeunes mécontents. Nous comprenons leur colère, mais nous sommes impuissants”, explique Eddy Técher, animateur depuis un an à la JASA. Selon ces employés, même si Sainte-Anne est classée en ZEP (Zone d’éducation prioritaire), les problèmes qui s’y développent sont sous-estimés. Sainte-Anne est considérée comme zone des hauts... Une zone sans problèmes.

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