Une ZEP toujours réclamée contre la violence à Bagnolet (93)

5 janvier 2005

Extrait du « Parisien » du 04.01.05 :

Toujours la grogne dans certains établissements d’Ile-de-France.

Manque de personnel, non renouvellement de contrats, actes de violence. La trêve des confiseurs n’a pas toujours apaisé la grogne qui agite depuis le mois de décembre plusieurs établissements de Seine-Saint-Denis. Si certains estiment avoir obtenu des réponses satisfaisantes à leurs revendications, d’autres pourraient bien relancer leur mobilisation dans les jours qui viennent.

Apaisement au lycée Brassens de Villepinte. En grève du 14 au 16 décembre pour dénoncer la non-reconduction des contrats de trois collègues vacataires en vente, lettres, histoire et dessin, les enseignants estiment aujourd’hui que « cette lutte a été un succès ». « Deux ont été contractualisées jusqu’à la fin de l’année et le dossier de la troisième, la prof de dessin, va être réétudié », salue Hervé Demesy, professeur de lettres et d’histoire.

Vigilance au lycée Timbaud à Aubervilliers. Mobilisés le 14 décembre dernier pour la sauvegarde de deux postes d’assistants d’éducation, les enseignants ont obtenu la garantie par l’inspection académique qu’un de ces deux emplois serait pérennisé. « Nous sommes satisfaits de cette mesure mais nous restons vigilants. Une AG devrait se tenir d’ici la semaine prochaine », avertit une prof de langues.

Un vigile controversé au lycée Rimbaud de La Courneuve. Las du vandalisme récurrent et de la violence d’une bande plantée devant l’entrée de l’établissement, le personnel avait fait valoir son droit de retrait le 8 décembre dernier et renvoyé les élèves chez eux. Cette journée leur a finalement été décomptée comme jour de grève. Dérangé par la multiplication des rondes menées par la police, le groupe de malotrus a pour l’heure déserté les lieux. En revanche, la mise en place d’un vigile, financé par la région, à l’intérieur du lycée la nuit et les week-ends, ne fait pas l’unanimité. « Ce vigile ne correspond pas du tout à ce que nous attendions puisque c’est dans la journée que nous étions victimes d’intimidations », souligne Nicole Gerveldinger, la gardienne.

Les grilles rassurent au lycée Jacques-Brel de La Courneuve. Soumis à des agressions et à des intrusions de jeunes étrangers à l’établissement, le personnel du lycée a constaté hier que les grilles d’entrée de Jacques-Brel étaient bien plus hautes qu’avant. « C’est mieux que de mettre des vigiles et pour le moment tout se passe bien même si nous nous sentons un peu en prison », confie une enseignante.

Des profs toujours mécontents au collège Travail de Bagnolet. Fin novembre, le jet d’un extincteur du 2ème étage dans le hall du collège, épargnant de peu deux élèves et un professeur, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Durant tout le mois de décembre, profs et parents se sont relayés de grève en occupation d’établissement. Si la rentrée a bien eu lieu, la mobilisation est toujours à l’ordre du jour pour les enseignants qui réclament entre autres le classement ZEP, l’affectation d’un conseiller principal d’éducation (CPE), ainsi que trois surveillants. « Nous n’avons obtenu qu’un poste d’assistant d’éducation ainsi que quelques mesurettes. Nous ne céderons pas sur le label ZEP ! », avertit Olivier Vinay, du SNES. Une réunion de parents est prévue ce soir et une AG des profs ce jeudi pourrait être décisive.

Marjorie Corcier.

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