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L’UMP, les ZEP et les "ghettos scolaires"

5 janvier 2005

Extrait du « Figaro » du 04.01.05 :

Former « l’honnête homme » du XXIe siècle

Depuis des années la question de la modernisation nécessaire de notre école est évoquée, débattue. Colloques, rapports, propositions se succèdent. Par appréhension, par conformisme, par opportunisme électoral, la gauche n’a pas osé engager cette réforme. Elle s’est contentée de limiter le problème à la seule question des moyens, alors même que la France est déjà l’un des pays de l’OCDE qui finance le plus son système éducatif.

Il devenait urgent d’agir. Sous l’impulsion du président de la République et du premier ministre, un grand débat a été engagé et a été conclu par le rapport Thélot. Il a permis de cibler les atouts et les handicaps de notre école. Il est à la source du projet de loi d’orientation présenté par François Fillon. L’UMP soutient ce projet innovant et pragmatique qui va changer le visage de l’école républicaine.

Le constat est connu. Malgré l’effort financier consenti par la nation, malgré l’engagement passionné des enseignants, nous n’avons pas pleinement réussi à relever les défis de l’école pour tous. Sans verser dans un catastrophisme injuste et démotivant, notre devoir est d’analyser sans complaisance la situation. Le niveau des écoliers français baisse en comparaison des élèves étrangers que ce soit en sciences, en français ou en langues étrangères. Les résultats au baccalauréat ne progressent plus. Notre école ne remplit pas sa mission d’ascenseur social. Le niveau de formation de nos jeunes reste étroitement corrélé à celui de la situation sociale de leur famille. L’enseignement professionnel demeure le parent pauvre de l’éducation nationale. Les zones d’éducation prioritaire se sont, par endroits, transformées en « ghettos scolaires ». Depuis 1995, 150 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme. La violence se répand dans certains établissements. Des professeurs perdent le goût d’enseigner et confiance dans leur capacité à assumer leur mission. Face à cette situation, nous entendons prendre ses responsabilités.

Que voulons-nous faire ?

D’abord, nous voulons élever le niveau de connaissances et de diplômes de tous les jeunes Français. Dans une économie mondialisée du savoir, où le niveau de formation des hommes devient la première richesse des nations, l’objectif de 50% d’une classe d’âge diplômée de l’enseignement supérieur doit devenir notre nouvelle frontière éducative.

Cette ambition d’excellence suppose que notre école soit plus efficace et plus juste. Aucun enfant ne doit être laissé sur le bord de la route. C’est pourquoi le projet de loi s’engage à ce que chaque élève puisse acquérir un socle de connaissances et de compétences fondamentales qui lui permettront de réussir sa vie, et de réussir dans la vie. Ce socle n’est pas, contrairement à ce que certains prétendent, un minimum éducatif et culturel. Nous invitons ceux qui avancent cette idée fausse à aller à la rencontre des familles dont les enfants sortent du système scolaire sans qualification ! Nous les invitons à aller à la rencontre des 80 000 adolescents qui entrent au collège sans savoir correctement lire, écrire et compter !

Parce que nous sommes ambitieux pour nos jeunes, nous voulons leur donner l’ensemble des enseignements nécessaires pour former « l’honnête homme » du XXIe siècle, y compris l’apprentissage d’une langue étrangère et celui des technologies de l’information. Tous les parents savent que les langues vivantes et l’informatique sont devenues des « passeports pour l’emploi » et que l’acquisition de ces nouveaux savoirs est particulièrement inégalitaire. A l’école de combler ces handicaps sociaux afin de promouvoir une véritable dynamique d’égalité des chances.

Nous voulons passer de l’école « prêt-à-porter » à l’école « sur mesure ». En chaque enfant il y a une personnalité qui doit être instruite, disciplinée, suivant des règles communes. Mais il y a aussi un potentiel qui sommeille et qui doit être éveillé et pris en compte. C’est ainsi que François Fillon propose d’instaurer un contrat individuel de réussite éducative (Cire). Cet outil réactif, individualisé, fondé sur l’engagement de l’institution scolaire, de l’élève, des parents, constitue, à nos yeux, la solution pour permettre à 100% d’élèves sortant du système scolaire d’avoir une vraie qualification.

Nous voulons en effet placer le projet professionnel au coeur de la démarche du collégien. Chaque enfant a des capacités, des envies, c’est à ses parents mais aussi à l’école de lui donner la chance de les déceler et de les faire fructifier. Pour cela, un horaire conséquent, de l’ordre de 3 à 6 heures par semaine, devra être proposé à chaque collégien pour découvrir les métiers, dialoguer avec des acteurs du monde du travail afin qu’ils puissent construire leur parcours individuel de réussite.

A la base des ambitions futures de notre école, il y a naturellement l’enjeu de la formation des maîtres. Elle doit être fondée sur l’excellence universitaire mais aussi sur la pratique professionnelle. Pour cela, nous intégrerons pleinement les instituts de formation des maîtres dans l’université. Dotés d’un cadre national, ils auront résolument recours à la formation en alternance. Parce que les savoirs et les méthodes évoluent, nous voulons aussi que les maîtres disposent d’un réel plan de formation personnelle tout au long de la vie

Enfin, nous souhaitons que l’école du XXIe siècle fonctionne mieux. Elle doit être plus ouverte sur ses partenaires extérieurs, et particulièrement les parents d’élèves. Elle doit retrouver plus de sérénité, avec la forte affirmation de l’autorité des professeurs. Pour nous, l’école est le fer de lance des valeurs humanistes et républicaines. La multiplication par cinq des classes-relais qui accueillent les élèves perturbateurs et violents, nous apparaît comme la réponse la plus adaptée. Enfin, la continuité du service public de l’éducation doit être impérativement garantie. Aucune classe ne doit plus être laissée sans professeur. La possibilité offerte aux chefs d’établissement de remplacer, pour des courtes durées, les enseignants absents par leurs collègues de l’établissement, nous paraît être une mesure courageuse et décisive. Le service public de l’éducation doit être exemplaire.

Ce projet de loi d’orientation modernisera des points-clés de notre système éducatif. L’école va devenir plus percutante dans ses objectifs, plus exigeante dans ses résultats, plus réactive dans son organisation. Certains prétendaient que la réforme de l’école était impossible, explosive... Nous allons la faire. Parce que les querelles scolaires ont toujours fait perdre du temps à la France et à son école, nous allons agir concrètement, pour tous, pour la France.

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