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Débrayage à la suite d’un d’incident au collège RAR André Malraux à Saint-Jean-de-Ruelle (Loiret)

8 février 2008

Extrait de larep.comdu 07.02.08 : Incident dans un collège de Saint-jean-de-la-Ruelle : une situation explosive selon les syndicats

La semaine dernière, deux surveillants ont été bousculés par une soixantaine d’élèves au sein du collège André-Malraux. Les enseignants pointent du doigt une situation jugée « explosive » malgré le dévouement de tous.
À l’instar du collège Jean-Rostand à Orléans, l’établissement André-Malraux de Saint-Jean-de-la-Ruelle a été labellisé « Ambition- Réussite » depuis deux ans.

Un incident qui s’est déroulé le 31 janvier, en fin de journée, a incité les enseignants du collège André-Malraux de Saint-Jean-de-la-Ruelle à sortir de leur silence et à témoigner du malaise grandissant qui règne au sein de cet établissement scolaire, l’un des deux du département à être classé « Ambition-Réussite ». Ce jour-là donc, deux surveillants qui refusent à une soixantaine d’élèves de quitter prématurément les « études encadrées » d’après classe sont poussés violemment, puis insultés par le groupe qui parvient à quitter le collège. Les deux surveillants essuient même des crachats.

Le lendemain, par solidarité et pour ne pas passer sous silence un tel incident, les professeurs du collège décident à l’unanimité de débrayer pendant une heure. Hier, ils ont choisi de briser le silence. Et de pointer du doigt une « situation explosive ». « Ce qui intéresse l’inspection académique, ce sont les statistiques de réussite au brevet des collèges. C’est tout. Elle nie les réalités du terrain et se cache derrière un label qui fonctionne pour certains, c’est vrai, mais qui échoue pour la plus grande partie des élèves qui sont en très grande difficulté », confie Isabelle Pulia, professeur d’histoire-géographie depuis dix ans au sein de ce même collège.

« Pas les moyens d’une stabilité pédagogique »
Signe de la dégradation des conditions de travail, un certain nombre d’enseignants, qui ont une ancienneté pourtant honorable, ont formulé le voeu de quitter le collège. Trop peu de moyens humains, trop peu de cohérence dans le dispositif actuel, et trop peu de temps offert aux professeurs pour prendre en charge correctement des élèves qui sont au bord de la rupture scolaire.
« Cet établissement n’a pas les moyens d’instaurer une stabilité pédagogique pourtant indispensable », poursuit Emmanuelle Kraemer, secrétaire départementale du SNES. « Il manque des psychologues, des assistantes sociales, des surveillants et du temps aux professeurs pour évoquer entre eux les cas des élèves. » Concrètement, les enseignants réclament, notamment, le retour d’une heure de « concertation hebdomadaire rémunérée », qui, selon eux, avait fait la démonstration de son utilité avant qu’elle ne soit supprimée il y a deux ans. « Il manque un facteur humain stable, du lien, pour que les élèves se sentent pris en charge de manière cohérente », conclut Tania Saenz, professeur d’espagnol. Une audience a été demandée à l’inspecteur d’académie.

Deux collèges labellisés "Ambition-Réussite"

Deux collèges du département ont reçu, depuis deux ans, le label « Ambition-Réussite », destiné à offrir un accompagnement éducatif « hors temps scolaire » à des élèves qui connaissent de très lourdes difficultés : Jean-Rostand, à Orléans, et André-Malraux, à Saint-Jean-de-la-Ruelle. Dans le cadre de ce dispositif prioritaire, trois « professeurs référents » interviennent au collège Malraux pour accompagner le travail des élèves et assurer le lien avec les professeurs concernés. Ils sont chargés, notamment, d’assurer l’aide aux devoirs et aux leçons après la classe.

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