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Mobilisation à Grigny (Essonne) après l’agression d’une responsable de RAR au collège Jean-Vilar à la Grande-Borne.
Mobilisation également au collège RAR du Chemin-Vert à Caen

4 février 2008

Extrait du Parisien.fr du 01.02.08 : Grigny : la mobilisation contre la violence continue

Parents, enseignants et élus de Grigny (Essonne), mobilisés contre la violence, ont demandé vendredi l’intervention de l’Etat lors d’une assemblée générale du mouvement Stop la violence. Une importante mobilisation avait déjà eu lieu dans cette ville en novembre, après plusieurs carjackings dont ont été victimes des enseignantes dans la cité de la Grande-Borne.

L’assemble de vendredi, prévue de longue date, a pris un tour particulier après l’agression subie mardi par la responsable des réseaux « ambition réussite » de Grigny, dans son bureau du collège Jean-Vilar à la Grande-Borne.

Un jeune homme, vraisemblablement étranger à l’établissement, a vainement tenté de lui dérober son sac, l’aspergeant à plusieurs reprise de gaz lacrymogène, ce qui lui a occasionné des brûlures à la cornée.

Une certain nombre de revendications ont ainsi été avancées, comme le retour d’une police de proximité, le doublement du nombre de médiateurs et l’accueil au commissariat de Grigny. Le maire PCF de Grigny, Claude Vazquez, a ainsi interpellé le préfet à ce sujet.
Extrait de maville.com du 02
Selon plusieurs intervenants, les victimes sont en effet redirigées vers d’autres commissariats pour déposer plainte. Lors des prises de parole, le manque de moyens en matière de santé et d’éducation ont également été évoqués.

Arrivé en fin de réunion, le député de la circonscription, Julien Dray (PS), a affirmé qu’« encore une fois, le gouvernement a promis, mais n’a pas tenu ». « On attend qu’il n’y ait pas simplement des plans, mais des décisions sérieuses et efficaces », a-t-il ajouté, en référence au plan banlieue qui doit être annoncé le 8 février. « On a réagi à ce qui s’est passé, maintenant on va agir. Vous allez entendre parler de Grigny, et en bien cette fois-ci », a averti Orkia Benaïssa, déléguée de parents d’élèves.
AFP

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Extrait de maville.com du 02.02.08 : Le collège Jacquard au bord de la crise

Lundi, une bonne partie du personnel du collège du Chemin-Vert fera jouer son droit de retrait. Une façon d’alerter sur la multiplication des insultes, vols et dégradations.

C’est un collège au milieu des tours du Chemin-Vert. Situé au coeur d’un quartier où les conditions de vie se dégradent. « Des gens squattent les caves ou dorment dans les cages d’escalier », témoigne Lucie Pickersgill, prof d’anglais. Où la hausse des charges des logements « paupérise les familles. »

Conséquence : « les problèmes du quartier se retrouvent au collège. » Depuis la rentrée, les incidents se multiplient et le personnel est à bout de nerfs. Il fera jouer son droit de retrait lundi matin, à 8 h 30, comme l’y autorise la loi, estimant que ses « conditions de travail se dégradent. » Il veut agir avant que l’on en arrive « à des agressions physiques. » Conséquence : les cours risquent de ne pas être assurés lundi.

Une pétition a été signée par une très large majorité du personnel, enseignant ou non. parmi les récriminations, on trouve, pêle-mêle, des insultes régulières et répétées, des dégradations multiples : vitres cassées, vols d’ordinateurs portables (en plein jour un mercredi après-midi devant les femmes de ménage), des portes cassées, des jets de pétards dans les couloirs, des crachats, des inondations volontaires des toilettes... Bilan : huit conseils de discipline depuis le début de l’année, des enseignants bousculés pendant la récréation ou qui portent plainte pour des insultes.

« Il est insupportable d’entendre des élèves de 6e dire qu’ils ont peur de venir au collège », reprend l’enseignante. Sur la pétition, il est indiqué que des « élèves subissent régulièrement des violences de la part de certains de leurs camarades, sans que l’on puisse intervenir à cause de la configuration de l’établissement ».

« Des locaux pourris »

Jacquard, c’est en effet un ensemble de préfabriqués, qui attend depuis des années une reconstruction. Comment expliquer que le Chemin-Vert dispose du collège « avec les locaux les plus pourris de la ville ? » s’emporte un prof. Pourquoi ne pas offrir un équipement digne de ce nom à un quartier qui compte plus de 1 200 familles vivant sous le seuil de pauvreté ? La balle est dans le camp du conseil général, en charge des collèges.

Depuis la rentrée 2006, Jacquard est pourtant classé « Ambition réussite ». Ce qui lui donne des moyens renforcés, notamment en personnel. « Le souci, c’est que ces emplois sont précaires », dénonce Patrick Godefroy, enseignant en biologie. Qui réclame, au nom de ses collègues : « Des surveillants, des enseignants en plus grand nombre, des classes de moins de 15 élèves. »

Les enseignants n’incriminent pas l’équipe de direction. « Ils font un travail remarquable. Se démènent et souffrent autant que nous. Il n’y a pas de laxisme de ce côté ». En faisant jouer son droit de retrait lundi, le personnel veut alerter l’inspecteur d’académie. « Afin de trouver des solutions pour un retour à la normalité. Comme les parents d’élèves, nous voulons que ce collège vive. » Mais vive bien.

Isabelle LÊ.

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