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Lancement par le ministère dans 31 collèges RAR de l’opération "A l’école des écrivains. Des mots partagés"

5 janvier 2008

Extrait de "Le monde.fr. La république des Lettres, le blog de Pierre Assouline} du 04.01.08 : Nuée d’écrivains sur les collèges

Une trentaine d’écrivains vont débarquer dès le début de l’année dans des collèges dits sensibles répartis dans toute la France afin de parler de leur métier, de leurs livres et de la capacité de la littérature à changer la vie. Une telle entreprise ne devrait pas laisser indifférent en un temps où il n’est question que de recul de la lecture chez les jeunes et de baisse du niveau. Pourtant, cette information, vous ne l’avez lue nulle part. Une fois n’est pas coutume, on ne pourra pas dire que l’Elysée a fait un coup dans le seul but d’obtenir un effet d’annonce. Car c’est bien du Château que le projet est parti après que Nicolas Sarkozy l’ait accepté sur proposition de Dominique Antoine, son conseiller à l’Education. Puis le relais a été passé au ministère de l’Education nationale.

C’est d’ailleurs Xavier Darcos qui a officiellement lancé l’opération, baptisée de manière un peu... scolaire « A l’école des écrivains. Des mots partagés », le 12 décembre dans la salle Condorcet de son ministère face à un parterre de 250 professeurs, chefs d’établissements, inspecteurs pédagogiques et écrivains. Mais pas un journaliste n’avait été convié. « C’est vrai, on a choisi de ne pas communiquer pour le lancement car on aurait encore reproché à l’Elysée de se mettre en avant, sans compter qu’il ne faut effaroucher ni les écrivains ni les enseignants en leur donnant la désagréable impression d’être instrumentalisés par le pouvoir, alors retrait absolu ! » reconnaît l’un des conseillers du président. Résultat : personne n’en a entendu parler. Pour l’instant. Lorsque l’opération sera vraiment enclenchée, il en sera autrement et on n’exclut pas une visite-surprise de Nicolas Sarkozy dans une classe, on ne se refait pas.

Des écrivains au collège, ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est en revanche, c’est la volonté politique d’organiser les choses avec des partenaires (autour du ministère de l’Education, on trouve notamment la Ligue de l’enseignement et la Caisse des dépôts) afin que l’initiative ne soit plus individuelle mais collective et concertée, afin qu’elle gagne en ampleur et en moyens ce qu’elle perdra en artisanat et en spontanéité.
31 collèges difficiles ou sensibles appartenant aux « Réseaux Ambition Réussite » ont donc été choisis. Entre janvier et juin, 31 écrivains se rendront chacun à trois reprises dans la classe de 3ème du collège où on les aura « mutés » afin d’y parler de leur pratique, des livres qui ont compté dans leur vie, de leur conception de la littérature et surtout de celui de leurs romans qu’ils auront choisi pour le faire étudier par les élèves. Sous la houlette de leur professeur, ils passeront donc six mois à l’étudier et à se livrer à des exercices d’écriture que cette lecture leur aura inspiré. L’écrivain-parrain sera chargé de les accompagner tout au long de ce travail et in fine de corriger leurs copies. L’expérience sera relayée par France 5.

C’est ainsi que Noëlle Chatelet, Yasmina Khadra et Jean-Noël Pancrazi se retrouveront du côté de Marseille, Didier van Cauwelaert à Amiens, Didier Daenninckx à Bobigny, Clémence Boulouque à Meaux, Jacques-Pierre Amette à Avion, Olivier Poivre d’Arvor à Toulouse, Benoît Duteurtre à Tourcoing, Daniele Sallenave à Toulon, Alain Absire au Havre, Alexandre Jardin à Roubaix, Yann Queffelec à Nîmes, Daniel Picouly à Nancy, Christophe Ono-dit-Biot à Gonesse, Valentine Goby aux Mureaux...
Il y a eu peu de défections, les écrivains ayant spontanément accepté de jouer le jeu. J’allais oublier votre serviteur qui sera, lui, muté au collège Louis Pasteur de Graulhet, commune sise entre Albi et Castres. En accord avec des enseignants, La cliente, mon premier roman, centré sur le thème de la délation, de la culpabilité et du pardon, a été choisi. Je vous raconterais... Graulhet est la 3ème ville du Tarn, tout de même, 13 000 habitants à peine mais une sacrée pépinière d’internationaux de rugby. Le
reste n’est que littérature !

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