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Pour Alain Bentotila, la maternelle avant 3 ans ne peut être qu’une « pure garderie ».
Un autre rapport officiel (DGESCO) y est favorable dans les secteurs défavorisés

10 décembre 2007

Extrait du "Figaro" du 09.12.07 : Premières pistes de réformes pour l’école maternelle

Deux rapports préconisent de privilégier l’expression orale et souhaitent une meilleure formation des maîtres.
Des maternelles devenues des « garderies », des enseignements déstructurés et des « instits » peu ou mal formés : pour Alain Bentolila, linguiste missionné par Xavier Darcos sur le sujet, l’école maternelle est loin d’obtenir le prix d’excellence. « Elle ne réduit pas les inégalités sociales de départ. Sa valeur ajoutée est faible », regrette le linguiste, selon qui « 97 % des enfants en difficulté dès le plus jeune âge le seront toujours au collège ». Pour y remédier, il s’apprête à remettre une quinzaine de propositions. Parallèlement, un rapport de la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) au ministère de l’Éducation en propose huit. Le ministre tranchera l’année prochaine.

Progression des enseignements. Selon Alain Bentolila, il faut établir clairement la progression des apprentissages et mettre en place des programmes clairs entre la petite et la grande section. Le passage de la grande section de maternelle au CP doit être « négocié » avec plus de douceur, notamment par une meilleure coordination entre instituteurs. La grande section ne doit par ailleurs pas proposer une anticipation de l’apprentissage de la lecture.
Expression orale. Si les enfants n’ont pas assez de compétences pour apprendre à lire, ce n’est pas à cause des méthodes de lecture, mais parce qu’ils ne parlent pas assez bien. Il est beaucoup plus difficile de maîtriser l’expression orale que d’apprendre à lire. Les élèves ne possèdent « pas assez de mots de vocabulaire », assure Bentolila, qui préconise des « leçons de mots ». La DGESCO propose également des « groupes de langage ».

Formation des enseignants. Des modules spécifiques de formation pour les enseignants de maternelle devraient être mis en place, selon Alain Bentolila et la DGESCO. Aujourd’hui, ils bénéficient « au mieux de quinze heures de cours pendant leurs deux années de formation. Et parfois d’aucune ». On ne peut traiter de la même façon des enseignants qui vont s’occuper de gamins de 3 ans et ceux qui instruisent des enfants de 10 ans, estime-t-il. Trop d’enseignants vont selon lui en maternelle « parce que c’est sympathique, les enfants sont petits et parce que c’est plus facile qu’en primaire. Ils apprécient aussi le fait d’être peu évalués... »

La maternelle avant 3 ans.
Pour Alain Bentolila, l’entrée en maternelle ne devrait pas avoir lieu avant l’âge de 3 ans révolus. « Avant, il s’agit d’une pure garderie », estime-t-il. Pour compenser, « Il ne devrait pas y avoir » une seule moyenne ou grande entreprise sans crèche, les structures communales devraient être « plus nombreuses ».
À l’inverse, le rapport de la DGESCO préconise d’« assurer en priorité la scolarisation des moins de 3 ans dans les secteurs situés dans un environnement social défavorisé ».
Les inspecteurs.
Bentolila souhaite le retour des inspecteurs venus de l’école maternelle qui existaient il y a vingt ans. Ils ont été remplacés par des inspecteurs venant du secondaire « qui n’y connaissent rien », affirme-t-il.

Marie-Estelle Pech

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2 Messages de forum

  • Il est arrivé à Alain Bentolila de dire d’excellentes choses, sur l’importance de la qualité du langage par exemple. Il lui est arrivé également de dire des bêtises, sur les ZEP par exemple, ce qui est grave quand on est professeur à la Sorbonne.

    Aujourd’hui, lui qui connait la ZEP du Mont-Mesly à Créteil, devrait aller voir la situation d’enfants de 2-3 ans reclus dans des logements misérables : leur faut-il y rester tout au long de la journée puisqu’ils n’ont accès ni aux crèches ni aux garderies ou seraient-ils mieux dans une "toute petite section" d’école maternelle ?

    Là est la question. Que des enfants de familles ordinaires ou favorisées, qui ont le choix entre différents modes de garde et qui, s’ils restent à la maison, se trouvent dans un environnement favorable à leur développement... n’aient pas besoin de scolarisation avant 3 ans, c’est du bon sens, surtout si les classes de TPS ne sont pas adaptées aux particularités de cet âge. Mais ceux des ZEP ?

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