> III- INEGALITES : Mixité sociale, Pauvreté, Ethnicité, Laïcité... > Enseignement privé > Enseignement privé (Textes et Déclarations officielles) > Xavier Darcos souhaite développer l’implantation de l’enseignement privé (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Xavier Darcos souhaite développer l’implantation de l’enseignement privé dans les ZEP et envisage à court terme une plus grande autonomie pédagogique des établissements publics

23 novembre 2007

Extrait du site « L’Express.fr », le 23.11.07 : Xavier Darcos : « Le privé doit plus contribuer à la mixité sociale »

Pour Xavier Darcos, il faut encourager l’implantation de ces établissements dans les ZEP, où ils sont peu présents. Le ministre de l’Education explique comment il compte s’y employer.

---------------

Notre palmarès établit que, sur les 461 meilleurs lycées de France, 61,5% sont privés. L’école publique doit-elle se remettre en question ?

Il faut éviter les clichés et les comparaisons faciles. Rappelons d’abord que les recrutements d’élèves dans les deux secteurs ne sont pas toujours identiques. Dans de nombreuses zones, le public est seul à affronter les difficultés. Quels résultats obtiendrait un établissement privé s’il assumait la tâche d’un lycée de ZEP ? Nous avons 255 établissements classés en ZEP, et seulement 11 d’entre eux sont privés. Si, là aussi, nous respections la règle des 20% (voir l’encadré page 48), il devrait y en avoir 50. L’enseignement privé, parce qu’il participe à la mise en œuvre du service public, doit contribuer davantage à la mixité sociale.

C’est pour cela que, dans sa lettre de mission, Nicolas Sarkozy vous incite à soutenir les projets d’installation des établissements privés dans des quartiers en difficulté...

Nicolas Sarkozy estime en effet que les enseignements privés ont des méthodes pédagogiques efficaces et énergiques, et trouve dommage que ces initiatives ne s’installent pas aussi dans les ZEP. De son côté, l’enseignement privé est demandeur d’expérimentations. Certains proviseurs seraient tout à fait disposés à offrir leur aide à des collèges en déshérence. La difficulté qui se pose est matérielle. Il faudrait trouver un accord entre les collectivités locales, généralement propriétaires des lieux, et l’Education nationale. Mais je n’ai évidemment pas de problème de principe pour favoriser les initiatives, à condition que la répartition soit faite de façon morale.

Cela signifie-t-il que vous seriez prêt à donner plus de moyens aux établissements privés qui iraient s’implanter en Seine-Saint-Denis, par exemple ?

« Plus » n’est pas le bon mot. Il y a des règles de financement ; on ne peut pas décider subitement d’allouer des budgets à certains établissements. Toutefois, dans une ZEP, les dotations globales de fonctionnement répondent à des critères spécifiques, des aides particulières de carrière, notamment. Je suis prêt à accorder les mêmes conditions aux établissements privés volontaires. Si certains ont des idées pour faire face à des situations de crise, je dirai : « Banco ! Essayez... »

Le secrétariat de l’enseignement catholique souligne qu’il a gagné cette année 6 000 élèves et perdu 1 400 enseignants. Que lui répondez-vous ?

La situation globale du budget de l’Etat incite à la modération de la dépense publique plus qu’à la création d’emplois. N’oublions pas que les professeurs de l’enseignement privé sont des agents publics et que leur rémunération est prise en charge par l’Etat. Au total, celui-ci consacre 7 milliards d’euros au financement de l’enseignement privé, qui doit également participer à la maîtrise des comptes publics. Nous devons, en revanche, viser à plus d’efficacité. Sur ce point, nos voisins européens sont meilleurs que nous.

Quelles leçons le public peut-il tirer des méthodes du privé ?

Je crois que la clef de la réussite du privé - une fois encore, à publics scolaires comparables - réside dans l’autonomie des établissements. Le fait que le proviseur anime les équipes, rencontre les familles, implique les enseignants dans un projet commun, identifiable. Je réfléchis actuellement à une manière de permettre aux chefs d’établissements publics d’organiser leurs politiques pédagogiques en fonction des besoins qu’ils décèlent chez les élèves. Cela figure dans mes projets à court terme.

propos recueillis par Laurence Debril

Répondre à cet article