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La suite du reportage de « 20 minutes » dans la ZEP de Montfermeil : le rôle de l’infirmière

24 octobre 2007

Extrait de « 20 minutes » du 23.10.07 : La vision des infirmières de Montfermeil

« 20 Minutes » a passé une semaine dans un collège de Montfermeil.

2ème jour

Bobo au pied, mal de ventre, écorchure après un rugby sur bitume ou hématome sous l’ongle : les infirmières du collège Jean-Jaurès de Montfermeil (93) en voient de toutes les couleurs. Elles soignent et apaisent : « On n’est pas des piqueuses. 80% de notre travail, c’est du relationnel », explique Anne-Marie, l’une des deux infirmières qui tournent dans l’établissement.

Du coup, le macadam qui arrache la peau des genoux n’est pas leur principal ennemi. « Derrière un mal de tête, il y a un malaise. Pas toujours conscient. Et on a un gros problème avec la télé », dit l’infirmière. Lors d’un « sondage » réalisé dans une classe de CP de Montfermeil, l’institutrice a découvert que sur 23 élèves, 17 avaient la télé dans leur chambre.

« Eh oui ! Maintenant, le cadeau classique pour les 6 ans, c’est la télé dans la chambre. Dans beaucoup de familles, il y a trois ou quatre télés. » Avec des conséquences graves, selon l’adjoint du principal : « Il y a beaucoup de programmes violents, et quand ils sont dans leur chambre, personne ne contrôle ce que les enfants regardent. »

Les infirmières ont identifié des conséquences directes sur la santé des enfants. « Ils sont épuisés, et c’est normal. A 12 ans, on doit se coucher à 21h30. Pas à 1h, 2h ou 3h du mat, comme ça leur arrive souvent. Sans compter que la télé excite et empêche de trouver le sommeil. » D’où l’affluence d’élèves souffrant de maux de crâne qui défilent à l’infirmerie toute la journée.

Autre conséquence, l’explosion de la balance. Ce matin, Laurence (le prénom a été changé) a craché le morceau, les larmes aux yeux, après plusieurs visites où elle n’explicitait pas son mal-être : « Je ne me supporte plus. Je n’ai que ça dans ma tête. Mon poids. » Anne-Marie songe à l’envoyer chez un nutritionniste. « Elle n’a pas faim, c’est compulsif. » La prochaine fois, elle la verra avec le médecin scolaire, qui ne passe que de temps en temps. Ils lui parleront de la télévision. « Un repas équilibré, c’est un repas pris autour d’une table, où on discute. Pas des cochonneries avalées devant l’écran. » Mais selon elle, le combat est quasi vain : « Les parents ne comprennent pas quand on le leur dit. Pour eux, c’est juste une activité normale. Pendant ce temps, les enfants ne font pas de bêtises. »

A suivre....

M. Hajdenberg

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