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Les collèges ZEP d’Aquitaine et de Poitou-Charentes préparent l’accompagnement éducatif

10 octobre 2007

Extrait de « Sud-Ouest » du 09.10.07 : 41 collèges en effervescence

Accompagnement éducatif

Ces établissements d’éducation prioritaire de la région ont jusqu’à la Toussaint pour mettre en place le nouveau dispositif

Combien d’élèves s’inscriront aux études du soir et aux nouvelles activités proposées à partir du mois de novembre dans les collèges de ZEP ? Faudra-t-il repenser les transports scolaires ? Les enseignants suivront-ils la démarche ? « Ce sera un peu la surprise », sourit Sylviane Batia, principale du collège Fabre-d’Eglantine de La Rochelle. Pour l’instant, nous avons été reçus par l’inspecteur d’académie, qui nous a donné des informations, mais tout reste à faire ! Accueillir des élèves le soir et y associer des intervenants extérieurs engage fortement notre responsabilité. Avant de lancer l’accompagnement éducatif, tout doit être bien ficelé. »

Des projets à définir

La plupart des établissements, qui ont appris récemment les nouvelles dispositions d’accompagnement scolaire, sont encore au stade de la réflexion. « Nous avons jusqu’au 5 novembre pour les appliquer. Prochainement, le conseil pédagogique va se réunir pour travailler à la définition d’un projet », explique Aline Loustau, principale d’Henri-Barbusse, collège de ZEP de Boucau (Pyrénées-Atlantiques). « Nous ne partons pas de zéro puisque, depuis l’an dernier, avec les moyens de la vie scolaire, nous avions déjà détaché trois heures hebdomadaires pour l’étude du soir encadrée par des assistants d’éducation. Cela nous avait déjà demandé une réorganisation. »

Dans cet établissement, l’opération avait été un succès, avec 60 élèves volontaires sur 270. « Mais les groupes étaient trop importants pour nos deux assistants d’éducation. Cette année, nous allons avoir la possibilité de faire appel à des volontaires, enseignants et assistants, qui vont être rémunérés en heures supplémentaires. Toutefois, de nombreuses questions se posent, notamment pour la réglementation des partenariats qui seront noués avec le tissu associatif local, voire avec des parents d’élèves qui pourraient avoir des compétences pour encadrer les activités », poursuit la principale.

Autre ramassage scolaire ?

Côté logistique, la question des transports scolaires, jusqu’ici calés sur les horaires habituels de sortie, devra sans doute être réétudiée. Au collège de Cazaubon, dans le Gers, où l’étude du soir existe depuis plus de six ans, « de nombreux parents préféraient, jusqu’ici, venir chercher leurs enfants afin qu’ils bénéficient du soutien. Avec les nouvelles mesures, nous allons certainement mettre en place un autre ramassage. Nous sommes en discussion avec la mairie qui a fait des propositions en ce sens », commente Georges Valade, conseiller principal d’éducation. Une question qui se posera avec encore plus d’acuité en 2008, quand tous les collèges seront concernés.

D’autres établissements se font moins de soucis : « Chez nous, le covoiturage marche bien. Les familles vont s’organiser », prévoit Daniel Gautin, le principal de Félix-Arnaudin, le collège de Labouheyre, dans les Landes. « Il est vrai que les élèves viennent parfois de très loin, jusqu’à 30 kilomètres. Nous avons dans l’idée de décentraliser ces activités du soir dans d’autres communes afin de rapprocher les élèves de leur domicile et de faciliter le trajet des parents. »

Il y a de fortes chances que le coût supplémentaire du transport incombe aux collectivités locales, notamment aux Départements, qui gèrent les collèges. Le Conseil général de la Gironde (18 établissements sont concernés) a pris la mesure des enjeux et assure avoir commencé à recenser les besoins. Les services de l’Education nationale et des transports y travaillent main dans la main.

Une initiative bien accueillie

Malgré les efforts supplémentaires demandés aux établissements, ces derniers accueillent avec bienveillance ce nouveau dispositif qui s’inspire, en réalité, d’initiatives concluantes imaginées sur le terrain.

« Cela va permettre de donner une autre image de l’école aux élèves qui sont en délicatesse avec le système éducatif, ainsi qu’aux familles. Rester au collège le soir ne sera pas vécu comme une punition mais comme la possibilité d’y découvrir autre chose. Ouvertes à tous, pas seulement aux enfants en difficulté, ces activités doivent pleinement s’intégrer dans la cité si l’on veut que cela soit une réussite », estime Aline Loustau, pour qui, dans quelque temps, « il faudra s’intéresser aux résultats en procédant à une évaluation pointue ».

« Cela va permettre de donner une autre image de l’école aux élèves en délicatesse avec le système éducatif »

Priska Ducoeurjoly

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