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Une école des sciences dans un REP de Montreuil (Seine-Saint-Denis)

9 juin 2007

Extrait du « Parisien » du 08.06.07 : Les petits Montreuillois à l’école des sciences

Très concentrée, Léna, en CE2, observe des graines de semoules au microscope électronique. « C’est bien de faire des recherches, on n’a pas l’habitude de voir les choses en grand ! » sourit la fillette, épatée. Pour manipuler les « échantillons », Conors a mis des gants « comme dans la série les Experts ».

Adossé à l’école Anatole-France de Montreuil , un laboratoire digne de ce nom avec ses microscopes, ses microcaméras, son tableau blanc interactif - qui s’attirent des « ouah ! » d’admiration des enfants dès qu’il s’allume - et ses ordinateurs a discrètement ouvert ses portes il y a quelques mois. C’est en fait la première école des sciences d’Ile-de-France (la quatrième en France) qui vient d’être créée à Montreuil.

Pour l’heure, seule une dizaine de classes et leurs enseignants ont pu tester cette nouvelle structure qui, d’ici à trois ans, touchera l’ensemble des 45 écoles de la ville. A l’origine de cet audacieux projet à 100 000 €, un partenariat entre l’inspection de circonscription, la municipalité - principal contributeur - et le dispositif national de promotion des sciences à l’école primaire la Main à la pâte. « L’idée était de proposer aux élèves et aux enseignants un lieu de ressources, d’échange et d’expérimentation. Un site qui répondait au manque de matériel dans les écoles mais aussi au manque de formation en sciences des enseignants », explique Annie Cabrera, conseillère pédagogique et coordinatrice de l’école des sciences.

Le labo est en effet un lieu d’apprentissage pour les enfants mais aussi pour les instituteurs. « Nous voulons qu’un enseignant par école devienne référent. Cette année, dix d’entre eux ont été formés et devront aider et former leurs collègues. L’an prochain, ils seront 25 de plus », précise Jean-Michel Gravé, inspecteur de la circonscription de Montreuil (lire l’encadré) .

« Un lieu de ressources, d’échange et d’expérimentation »

L’implantation de ce dispositif dernier cri n’a pas été laissée au hasard. Annexé à l’école Anatole-France, entre les quartiers du Bel-Air et des Grands-Pêchers, le site pilote est au coeur d’un réseau d’éducation prioritaire. « Mettre en oeuvre un dispositif pédagogique innovant pour les enfants les plus défavorisés, sur le réseau Ambition réussite, cela revêt une symbolique forte pour nous », confirme l’inspecteur. Du côté des jeunes « cobayes » qui ont eu le privilège de tester l’école des sciences cette année, les conclusions sont probantes. « C’est mieux que l’école parce que c’est moins dur », assure Conors, en CE2 à l’école Danton. « Dans notre école, on n’a pas les microscopes. Quand on fait des sciences, on doit écrire sur nos cahiers et imaginer les expériences parce qu’on n’a pas de matériel pour bien réfléchir », déplore Sada. Ce n’est pas Ingrid Fauviau, leur enseignante, qui dira le contraire. « Il serait intéressant de venir ici pour des stages de plusieurs jours », préconise la maîtresse.

Marjorie Corcier

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