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Les bobos mettent leurs enfants en écoles ZEP mais plus au collège (sur Arte)

1er mai 2007

Extrait du « Figaro » du 30.05.07 : Bienvenue à Boboland

« Les bobos dans la ville » - Comment les « bourgeois bohèmes » ont fait main basse sur le coeur des capitales européennes.

« LES BOBOS, c’est un couple, un bébé, une poussette trois roues, le mec pousse la poussette et la femme est devant », explique avec un humour très british Leslie Brown, une journaliste anglaise, dans le documentaire captivant et drôle qu’Arte consacre demain aux bourgeois bohèmes.

C’est un journaliste américain qui a inventé l’expression « bobos » pour désigner cette « catégorie socioprofessionnelle urbaine, aisée, progressiste qui délaisse les quartiers bourgeois pour des quartiers populaires ». Le phénomène que le sociologue Jacques Donzelot, interviewé dans le film, nomme dans son jargon la « gentryfication », gagne toutes les capitales européennes, Paris, Londres, Berlin. Peintres, photographes, architectes ou designers, ils s’installent dans des usines désaffectées ou dans des ateliers miteux qu’ils réhabilitent à prix d’or. Certaines agences immobilières se sont même spécialisées dans les futurs lofts pour bobos : « On vend tout, aussi bien au rez-de-chaussée que sous les toits, témoigne l’un de ces professionnels qui vient de « trouver acheteur pour un grenier de 50 m2 dans le XXe arrondissement de Paris, sans eau ni électricité, pour la somme de 220 000 euros. Il y a dix ans, un endroit comme celui-là partait à un euro ».

À Paris, ils ont envahi Belleville et ses ruelles lépreuses qu’ils ont transformées en courettes fleuries, protégées par des portes cochères équipées de digicode, à l’écart des rues bruyantes du quartier. Car les bobos aiment par-dessus tout se retrouver entre eux. « On a l’impression de vivre dans des lieux où les gens se regardent, se sourient, se parlent », se félicite Sarah Soler, une photographe. S’ils communiquent, c’est avec des individus qui leur ressemblent. La preuve : en quatre ans, pas un seul des bobos de Belleville rencontrés dans le documentaire n’a adressé la parole aux jeunes des HLM voisinse. Certes, ils inscrivent leurs enfants dans la maternelle du coin classée en zone d’éducation prioritaire, mais à partir du collège, ils usent et abusent des dérogations pour échapper à la mixité sociale qu’ils défendent avec ardeur dans leur discours.

Muriel Frat

ARTE - le 1er mai à 20 h 40.

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