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Lettre ouverte à M. Polivka au sujet de blocages dans certains RAR

2 mai 2007

Genevilliers le 28 avril 2007

Monsieur le délégué national,

L’Observatoire des zones prioritaires reçoit tout au long de l’année différents témoignages d’acteurs de zones et réseaux prioritaires qui lui permettent de suivre la situation et, le cas échéant, de dialoguer avec les uns et les autres sur les réussites mais aussi sur les dysfonctionnements qui lui sont signalés.

Il se trouve qu’en ce printemps 2007 nous avons été saisis au même moment de trois affaires, dans trois académies différentes, où la hiérarchie intermédiaire est clairement mise en cause : ici un inspecteur d’académie adjoint, là un inspecteur de l’Education nationale et ailleurs un principal. Chacun des trois directement responsable du fonctionnement d’un Réseau « Ambition réussite » a manifesté non seulement un grand désintérêt vis-à-vis de ses responsabilités mais encore une volonté manifeste d’empêcher le bon fonctionnement d’un RAR.

Ces observations sont fondées, il ne s’agit pas de rumeurs : nous savons que les IG qui suivent ces réseaux se désolent de la situation. C’est pourquoi nous tenons, par cette lettre ouverte qui sera publiée sur notre site - comme la réponse que vous voudriez bien nous faire parvenir - à vous dire combien, si parfois le manque d’empressement de certains de nos collègues peut nous décevoir, il nous parait absolument choquant qu’une personne investie d’une mission de responsabilité par l’Education nationale puisse s’opposer aux efforts de tous visant à faire réussir les élèves de ces réseaux.

Il nous semble donc nécessaire que les autorités nationales et académiques fassent cesser ces agissements. Aussi vous prions-nous de bien vouloir demander aux délégués académiques à l’éducation prioritaire de veiller à ce que, dans chaque RAR et chaque ZEP, d’éventuels blocages de ce type ne puissent se produire et encore moins perdurer.

Nous vous prions, Monsieur le délégué national, de croire en notre attachement au Service public de l’Education nationale.

Le président de l’OZP

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3 Messages de forum

  • bonjour,

    Je voudrais faire part de mon étonnement et de ma consternation à la lecture de la lettre adressée par l’OZP à M Polivka "au sujet de blocages dans certains RAR". Qu’il y ait des dysfonctionnements dans certains d’entre eux, c’est un constat que tout le monde peut faire, et que ces dysfonctionnement puissent parfois tenir à des problèmes de personne, c’est bien possible - encore que les dysfonctionnements lourds constatés dans les RAR, et plus généralement dans une Education Prioritaire aujourd’hui en sursis tiennent sans doute à des problèmes bien plus fondamentaux que le comportement de tel ou tel rouage intermédiaire local....

    Mais j’attends autre chose d’une association comme l’OZP, que des lettres de dénonciation visant des lampistes.

    En terme de procédé, je trouve qu’il s’agit d’un dérapage troublant. Quand d’autres associations ont publié il y a quelques mois, dans la presse régionale, des pavés adressés aux parents d’élèves, les incitant à dénoncer à leur hiérarchie les enseignants de CP qui n’emploieraient pas "la bonne méthode" de lecture, traduisez : celle préconisée par le ministre, cela a sucité une protestation générale et une levée de bouclier justifiée à laquelle l’OZP s’est associée, et elle était dans son rôle. Notre système éducatif n’avancera pas avec des exécutants dociles de consignes hiérarchiques, surtout quant elles sont problématiques....

    L’affaire de la directrice de l’école de la rue Rampal a montré encore récemment que les injonctions hiérarchiques, celles du Rectorat de Paris en l’occurrence, pouvaient poser des problèmes professionnels et déontologiques tels, que l’obéissance zélée ne pouvait aller de soi (euphémisme). Là encore, l’OZP a pris une position de principe, largement partagée dans le monde enseignant et au dela.

    D’où l’étonnement ressenti à la lecture de la lettre à M Polivka, qui "jure" avec ces prises de position antérieures....
    Soit les cas évoqués dans la lettre relèvent de la faute professionnelle, et il y a des procédures disciplinaires pour cela, que l’Administration est assez grande pour actionner toute seule sans que l’OZP demande publiquement à ce qu’on fasse tomber des têtes.

    Soit il s’agit de manque de zèle dans l’application des ordres, plus ou moins pertinents, venus d’en haut, ou de divergences d’interprétation sur ce qu’il convient de faire dans un RAR donné, ou encore de frictions de personnes d’autant plus prévisibles que les Comités Exécutifs tels qu’ils sont conçus donnent nécessairement lieu à des problèmes de pouvoir...
    Si on compte trancher par la hache et le billot, toutes les situations de ce type qui se présentent, y compris le cas des enseignants dont "on" jugerait qu’ ils n’appliquent pas dans leur classe avec assez de zèle les dernières marottes du dernier ministre, le bourreau va avoir du travail, et les dénonciateurs aussi.

    A la veille d’échéances qui peuvent déboucher sur la liquidation pure et simple des ZEP, l’abandon de toute politique de restauration de la mixité sociale, la dispersion de toute une expérience pédagogique accumulée par les équipes de ZEP, l’OZP ne trouve apparemment rien de plus urgent que de commettre une lettre pareille, pour encourager le ministère futur, quel qu’il soit, à imposer à ses personnels l’obéissance le petit doigt sur la couture du pantalon..... Si c’est la "ligne" adoptée pour les 5 ans à venir, l’avantage c’est que ça nous met tout de suite dans l’ambiance...

    Marianne, choquée

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    • > Lettre ouverte à M. Polivka au sujet de blocages dans certains RAR 4 mai 2007 21:01, par François-Régis Guillaume

      Décidément, nous avons les uns et les autres bien des progrès à faire pour ne pas créer de malentendus inutiles et nocifs.
      L’OZP a sans doute des progrès à faire pour que ses prises de position ne soit pas comprises à contre sens par des personnes comme Marianne, choquée, en a certainement au moins autant à faire : où a-t-elle vu qu’un IA adjoint, un IEN, un principal de collège soient des lampistes ? Faut-il reconnaître à cette hiérarchie le droit de saboter l’éducation prioritaire ? Faut-il confondre les fonctions de cette hiérarchie avec la liberté pédagogique des enseignants ?

      Cette lettre est un appel au délégué national à l’éducation prioritaire pour qu’il fasse son travail. Si plusieurs cas ont été signalés simultanément, c’est que nous pouvons craindre qu’une fois de plus l’éducation prioritaire soit laissée à l’abandon et que le sabotage reprenne. Cette lettre n’est pas une dénonciation pour faire tomber des têtes :notre protestation évite justement toute précision qui permettrait de reconnaître des personnes.

      Puisque Marianne fait des suppositions pour leur trouver des excuses, donnons quelques précisions supplémentaires, elle pourra se rassurer en voyant qu’il ne s’agit pas « d’encourager le ministère futur à imposer à ses personnels l’obéissance le petit doigt sur la couture du pantalon », au contraire.

      Dans un cas, il s’agit d’un principal de collège qui interdit tout travail en commun avec les écoles du réseau « Ambition Réussite » dont il est responsable, ensuite le cas symétrique d’une IEN, opposée au principe de l’éducation prioritaire, qui interdit tout travail en commun avec le collège, le troisième cas d’un IA adjoint qui se fiche complètement de l’éducation prioritaire et qui ne prend aucune des décisions qui s’impose.

      François-Régis GUILLAUME

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      • Bonjour,

        Je voudrais faire part de mon étonnement et de ma consternation à la lecture de votre message. L’OZP « dénonciateur de lampistes » ?

        Dénonciateur, oui, cet observatoire a été créé pour dénoncer (pas seulement pour ça, mais aussi pour dénoncer les obstacles au bon fonctionnement des écoles et établissements de ZEP). La lettre au ministère dénonce en effet, comme d’autres lettres, audiences, communiqués de presse, assemblées et réunions ont dénoncé ce qui devait l’être. Peut-être l’OZP ne l’a-t-il pas fait assez d’ailleurs.

        Dénonciateur de lampistes ? Là, il y a erreur de lecture : c’est justement l’inverse. Cette lettre dénonce trois responsables de ZEP ou RAR, ceux qui dirigent les « lampistes ». Ce dernier terme est très déplaisant pour des enseignants qui sont entièrement « responsables » au sens du cadre A de la Fonction publique, mais je reprends celui que vous avez utilisé.

        Quand on voit des équipes d’enseignants responsables, prenant à bras le corps des problèmes posés dans leur ZEP ou leur RAR et qu’un IEN, un principal ou un IA non seulement néglige leur travail mais encore l’entrave, il y a lieu de le dénoncer. C’est ce qu’a fait cette lettre et je trouve que l’OZP a eu raison de le faire. Quand ce sont vos « lampistes » qui n’assurent pas, les critiques pleuvent de leur hiérarchie intermédiaire et des partenaires. Mais quand ce n’est plus un lampiste, alors, on s’écrase. On subit. On attend leur départ. « Que voulez-vous y faire, c’est lui (elle) qui commande ! » entend-t-on.

        Eh bien l’OZP n’a pas eu cette attitude fataliste. Que faire ? Le choix qui a été fait me semble juste. Que la hiérarchie agisse. On se plaint tous des effets négatifs de la hiérarchie, eh bien qu’elle serve positivement ici !

        Si M. Polivka s’adresse, comme l’OZP le souhaite, aux délégués académiques pour une évaluation des rouages de fonctionnement avec l’aide des inspections générales et que des obstacles repérés sont levés, chacun aura fait son travail. C’est ainsi que doit fonctionner un service public.

        Il me faudrait répondre aussi sur les amalgames que vous faites avec des associations incitant à la délation. Cela m’inciterait à répliquer avec violence. Pourtant, j’imagine que vous êtes de bonne foi et que votre « trouble » est sincère. Je m’interroge alors sur son origine. Peut-être cela tient-il à ce l’OZP n’est pas exactement perçu dans sa nature même. En effet, ce n’est pas un « syndicat des enseignants de ZEP » et lorsqu’on s’adresse à lui en faisant cette confusion il est immédiatement répondu qu’il convient de s’adresser à une organisation professionnelle. L’OZP n’est pas, non plus, un organisme de formation, malgré le travail effectif mené dans ce domaine lors des « Rencontres » et des « Journées nationales ». Enfin, ce n’est pas un observatoire de nature scientifique ou universitaire. Le nom de l’association, de ce point de vue, peut inciter à la confusion.

        L’OZP est une association libre, indépendante des syndicats et des partis, un lieu d’échanges et de réflexions sur les politiques territoriales de lutte contre les inégalités, en particulier dans l’Education nationale (article 2 des statuts). La ligne politique est définie par un CA élu par les adhérents et chacun est invité à rejoindre l’association. Tout est ouvert : venez travailler avec d’autres acteurs de l’éducation prioritaire. Votre message montre votre attachement à la réussite des élèves de ZEP : nous pouvons donc travailler ensemble. La variété de points de vue est la richesse de cette association et la conviction de ses membres l’origine de son énergie.

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