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Temps périscolaire et extra-scolaire abordés à la Conférence de la famille

13 avril 2007

Extrait de « VousNousIls », le 12.04.07 : Conférence de la famille : les rapports préparatoires remis à Philippe Bas

Philippe Bas a reçu mardi les rapports préparatoires à la Conférence de la famille 2007, qui proposent notamment un temps d’aide aux devoirs dans le cadre scolaire et une "allocation de libre choix vacances", indique le ministère de la Santé dans un communiqué.

La Conférence de la famille, qui traditionnellement se tient au début de l’été, pourrait être repoussée en raison du changement de gouvernement. Elle sera consacrée cette année au temps périscolaire (avant et après l’école) et au temps extrascolaire (mercredi, week-end, vacances).
Deux rapports ont été remis, le premier par Patrick Hetzel, recteur de Limoges, consacré au temps périscolaire et le second, de Françoise de Veyrinas, première adjointe au maire de Toulouse, aux loisirs.

Ils "ont fait l’objet d’une large concertation", indique le ministère de la Santé et des Solidarités, et "plusieurs pistes intéressantes" sont relevées.

Il s’agit notamment de l’organisation, dans le cadre scolaire, d’un temps d’étude et d’aide aux devoirs. En dehors de l’école, les rapports préconisent de mieux utiliser les équipements et locaux scolaires, et "sur la base du volontariat", les personnels de l’Education nationale. Cela peut passer, estime le ministère, par des conventions entre les collectivités territoriales, les associations et les établissements.

Le ministre a approuvé également l’idée de "labelliser" les services de soutien scolaire (proposés par les associations, les communes, mutuelles ou cours privés), qui, selon l’Institut national de la recherche pédagogique, représente un marché global de 2 milliards d’euros, et de "mieux informer et conseiller les familles" en la matière.
Les enfants handicapés, dont le rapport Hetzel note "le faible niveau d’accueil dans le cadre périscolaire et extrascolaire", devraient pouvoir participer aux activités de loisirs, "à chaque fois que c’est possible".

Pour faciliter le départ en vacances des jeunes (actuellement, 27% ne partent pas), un rapport préconise la création d’une "allocation de libre choix vacances" (200 euros par enfant et par an) pour les familles modestes. Cette proposition sera "examinée" dans le cadre plus large d’une "étude sur l’harmonisation des aides financières accordées aux familles pour les vacances", indique le communiqué.

Parmi les "pistes" jugées intéressantes par le ministre, figurent aussi des mesures valorisant le bénévolat des jeunes : accès aux bourses plus facile pour les étudiants bénévoles, validation des acquis de l’expérience (VAE) après un bénévolat approfondi dans le domaine périscolaire, aide à l’obtention du BAFA (brevet d’aptitude aux fonctions éducatives) pour les jeunes de familles modestes.

L’Union nationale des associations familiales (Unaf), qui approuve un certain nombre de propositions, a demandé mardi "de mieux impliquer les familles dans la conduite des politiques éducatives et de loisirs" et de déterminer une "autorité publique responsable", face au foisonnement des dispositifs et réglementations concernant les activités péri et extrascolaire.

Les rapports sont disponibles sur le site

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Temps des familles, temps des enfants

autour de la scolarité

Conférence de la famille 2007

Rapport de propositions remis à Philippe Bas, Ministre de la Santé et des Solidarités, le 10 avril 2007.

Président du groupe de travail : Patrick Hetzel, Recteur de l’Académie de Limoges.

Rapporteur : Agathe Cahierre, adjointe au maire de la ville du Havre.

Un extrait de la partie qui reprend en détail l’historique de « l’aide aux devoirs scolaires »

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1.1.3.4 La fusion progressive des trois systèmes [ceux de l’école primaire, du lycée et de l’enseignement professionnel]

L’étanchéité entre ces systèmes était absolue. Les élèves ne se rencontraient pas. Il n’y avait pas d’échec au sens strict, les études ne jouant pas à l’époque un rôle majeur dans l’insertion des jeunes.

La première étape de rapprochement se déroule au début de la Ve République quand la scolarisation est portée à 16 ans. C’est en 1963 que naît l’idée du collège unique : il s’agit de créer un lien entre les cours complémentaires et le lycée. Le Général de Gaulle fait alors le choix résolu que tous les enfants reçoivent le même enseignement dans un même lieu. Cela débouche plus tard sur la loi Haby qui instaure le collège unique dans les années 70 avec l’obligation de la mixité des établissements qui doivent accueillir ensemble les garçons et les filles.

Pour les enseignants de ces nouveaux établissements, c’est le modèle du professeur de lycée qui prévaut, avec son fort ancrage disciplinaire. C’est ainsi que s’amorce la rupture essentielle entre le cours moyen et la sixième, entre la communale et le lycée napoléonien. Les maîtres sont mal formés pour accueillir les nouveaux publics qui vont être les leurs. 1975, l’année de l’instauration du collège unique, n’est pas une année neutre. C’est l’année du début de la crise. C’est également l’année du passage d’une immigration de travail à une immigration familiale. Dans le même temps, on l’a vu le temps du travail personnel est de moins en moins pris en charge dans le temps de présence dans l’établissement scolaire.

En 1981, le ministre de l’éducation nationale fait le constat que le collège unique ne convient pas à de nombreux enfants. On parle d’ »échec scolaire ». On prend conscience du manque d’outillage culturel et social. On crée les zones d’éducation prioritaire : il s’agit de donner plus à ceux qui ont moins, de créer l’environnement culturel qui manque. A ce stade les ZEP ne représentent que 5% du territoire. Pour accompagner les enfants hors de l’école, on commence à élaborer des réponses diverses. C’est également le moment où s’effectue le constat d’une fracture entre de nombreux parents et l’école et que se développe une certaine agressivité vis-à-vis de l’école. De 1981 à 2005, on a continué à tenter de répondre à cette situation en ouvrant de nouvelles ZEP.

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Temps des familles, temps des enfants

des espaces de loisirs

Conférence de la famille 2007

Rapport de propositions remis à PHILIPPE Bas, Ministre de la Santé et des Solidarités, le 10 avril 2007.

Présidente du groupe de travail : Françoise de Veyrinas, Ancien ministre, Adjointe au Maire de Toulouse,

Rapporteur : Jean Pierre Pequignot, Directeur de la Caisse d’allocations familiales de Montpellier

Un extrait

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2.1 Des loisirs qui évoluent avec l’âge

Le premier lieu où les enfants âgés de 6 à 14 ans s’adonnent aux loisirs culturels, c’est leur domicile. Ils développent des consommations individuelles, largement fondées sur la détention en propre d’équipements ou de produits culturels7. Quasiment tous écoutent de la musique et la radio, regardent la télévision ou lisent. L’avancée en âge est cependant globalement défavorable à la lecture. ¾ d’entre eux s’adonnent aux jeux vidéo et au sport.

Plus de la moitié va au cinéma. Les pratiques artistiques amateurs sont plus rares. La vie avec les amis prend également du temps.

9-12 ans, ce sont des âges critiques pour l’apparition de la violence. Trois facteurs favorisent l’émergence de cette violence : la difficulté de gérer le temps libre, la difficulté d’accepter l’interdit et l’enfermement dans un monde virtuel (jeux vidéo, internet).

L’adolescence est une période où peut se produire un basculement des représentations culturelles : critiques du travail, des valeurs du collectif, de la famille. Les adolescents délaissent le giron familial et scolaire et les pratiques qui lui sont associées. L’autonomie grandissante (et revendiquée) fait la part belle aux sorties « jeunes ». La vie amoureuse devient une occupation majeure. L’offre d’activité de loisirs de proximité manque très fortement à ces âges. Encore faut-il reconnaître que rues, pied des immeubles, centres commerciaux, espaces musicaux sont pour les jeunes des espaces de déambulation et de rencontre chargés de sens.

Filles et garçons ne s’orientent pas vers les mêmes activités. Les pratiques sportives ou culturelles des jeunes dépendent avant tout de leur milieu socioculturel8. L’influence des parents, des frères et soeurs voire des grands-parents est déterminante. Dans les zones urbaines sensibles, les pratiques culturelles et sportives sont systématiquement plus faibles qu’ailleurs qu’il s’agisse des parents ou des enfants. Il ne suffit pas d’y installer des équipements encore faut-il inciter les jeunes à les utiliser.

Il y a lieu d’insister sur les obstacles spécifiques que rencontrent les filles pour accéder aux loisirs, en particulier aux activités sportives. 10% des enfants sont exclus de toute pratique car éloignés de toute forme de loisir culturel. Ils appartiennent à des familles qui elles-mêmes s’adonnent peu aux loisirs. L’utilité des loisirs pour leurs enfants n’est pas une évidence pour toutes les familles.

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