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Présidentielle 2007. Philippe Meirieu intervient dans le débat à propos des relations école - famille

13 avril 2007

Mp

Extrait de « VousNousIls », le 12.04.07 : Philippe Meirieu : le prochain président devra "réconcilier école et famille"

Le pédagogue Philippe Meirieu, l’un des fondateurs des Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) et du Conseil national des programmes, estime que le plus gros chantier du prochain quinquennat sera de "réconcilier école et famille".

Q : Quel regard portez-vous sur la campagne ?

R : Cette campagne fait bouger les lignes et je m’en réjouis. On sort de l’idéologie, des archétypes « tout-Etat » à gauche contre « toute-initiative » à droite remontant au XIXe siècle.

L’autorité et la famille, qui ne sont pas des thèmes traditionnels de la gauche, sont repris par Ségolène Royal alors que Nicolas Sarkozy cite Jaurès ou Blum. Ca peut brouiller la visibilité mais cela fait émerger des idées nouvelles.

Le succès de Bayrou tient à sa capacité à faire bouger les lignes.

Le côté négatif de la campagne, c’est que la communication prime de plus en plus sur l’analyse. Avec l’irruption de médias tel qu’Internet et des personnalités politiques qui ont joué le jeu de la « peopolisation », la campagne se fait à coup de formules plutôt qu’avec des idées et des projets.

Q : Quelle est la première mesure qui devrait être prise en matière d’éducation ?

R : Je souhaiterais qu’on donne 1.000 euros par an de budget pédagogique, sans condition, à chaque classe, par l’intermédiaire de son professeur principal.

Enseignants et élèves pourraient décider de monter une pièce de théâtre, un laboratoire ou un journal. Aujourd’hui, pour obtenir 500 euros il faut faire 18 exemplaires de 25 demandes. Du coup les enseignants abandonnent.

Ca serait une forme de "micro-crédit" pour donner une impulsion, pousser les gens à construire du lien social en les mobilisant sur des projets même modestes.
On pourrait financer cette mesure en supprimant les redoublements... ou par une vignette sur la télévision (sourire).

Q : Quel est le premier chantier auquel le/la futur(e) président(e) devra s’atteler ?

R : Réconcilier l’école et la famille. Toutes les polémiques qui ont été soulevées concernant l’éducation pendant la campagne (rythme et carte scolaire, soutien, obligation de service des enseignants, etc.) relèvent du dialogue avec les parents. Il y a besoin de concertation, au niveau national comme au niveau local, pour reconstruire la confiance entre parents et l’école.

Il existe des lieux de dialogue comme les conseils d’école ou les conseils d’administration de lycées, mais ils fonctionnent mal, ils sont trop administratifs.

Il faudrait des assemblées de parents par exemple, pour redonner à ces derniers le pouvoir dans l’école, les associer à l’amélioration du système et éviter qu’ils soient tentés d’aller voir ailleurs.

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Extrait du site « VousNousIls », le 12.04.07 : Sarkozy inquiète les parents en remettant en cause leur place à l’école

La FCPE, première fédération de parents d’élèves, et la Peep se sont déclarés mercredi "inquiets" et "surpris" après avoir pris connaissance des propos du candidat UMP à la présidentielle Nicolas Sarkozy déclarant que "les parents ne sont pas membres de la communauté éducative".
Comme l’écrit Le Monde daté de jeudi, lors d’une rencontre vendredi à la Mutualité sur le thème "femmes et égalité des chances", le candidat UMP a déclaré : "Je n’accepte pas que les parents soient considérés comme des membres parmi d’autres de la communauté éducative. Les parents ne sont pas membres de la communauté éducative, ils sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants".
"Je ferai abroger par le Parlement cette disposition de la loi Jospin de 1989 (l’article 11 qui crée la +communauté éducative+ et donne une place aux parents, ndlr), qui a mis en oeuvre une vision tellement dogmatique et idéologique de l’école", avait-il ajouté.

"Je suis extrêmement surpris et inquiet. Ces propos mettent en danger 60 ans de travail avec l’école", a déclaré à l’AFP Faride Hamana, président de la FCPE.

"Cela nous paraît extrêmement grave" a ajouté M. Hamana car "cela montre une méconnaissance de la réalité de tous les jours entre l’école et la famille. L’immense majorité des parents font confiance à l’école".

Selon Jean-François Le Helloco, vice-président de la Peep, "ces propos demandent clarification" : "Si les parents ne sont plus membres de la communauté éducative, ils ne seront plus présents au Conseil supérieur de l’Education (CSE), instance représentative du monde éducatif, donc deviendront consommateur de l’école et plus acteur".

Les deux fédérations ne comprennent pas non plus pourquoi le candidat parle d’abroger la loi Jospin de 1989 alors qu’en juin 2006 le ministre de l’Education Gilles de Robien a signé un décret donnant un rôle aux parents dans les établissements scolaires, "un texte qui avait provoqué un consensus unanime, ce qui est rare", a rappelé M. Hamana

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