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Le rapport Lunel sur l’orientation dangereux pour les élèves de ZEP, selon l’ACOP

30 mars 2007

Extraits du site de l’ACOP, le 29.03.07 : Communiqué de presse de l’ACOP-Ile-de-France

Le schéma national de l’orientation et de l’insertion professionnelle des jeunes de Monsieur Lunel reprend de nombreux poncifs sur l’orientation déjà développés dans des rapports précédents.

Au carrefour de l’économique, du social et de l’éducatif, l’orientation est réduite, dans le schéma proposé, à une information sur les métiers. Le « réalisme » au nom duquel ces projets sont avancés, masque mal la volonté d’aboutir à une gestion bien ordonnée de l’orientation où les sujets iraient d’eux-mêmes là où l’économie, pour un temps, les attend...

Le rapport voudrait, sans le dire clairement, aboutir à une gestion bien ordonnée de l’orientation où les sujets iraient d’eux-mêmes là où l’économie - pour un temps - les attend...

Les mesures préconisées visent sans ambiguïté à éliminer la fonction originale de conseiller d’orientation-psychologue. Or, pour cette fonction, il faut des psychologues attachés au respect des individus, capables de leur permettre de se construire, le plus souvent dans la période difficile de l’adolescence, capables de leur permettre de conjuguer le passé avec l’avenir, de débrouiller l’écheveau d’une personnalité en évolution, de développer l’estime de soi et la découverte en soi de ses propres valeurs.

L’orientation ne peut pas être standardisée. Elle ne consiste pas à fermer des portes pour dire qu’il n’y en a plus qu’une à franchir, mais doit être un moment d’ouverture qui prépare des trajectoires singulières dans un monde en constante évolution.

Des « conseillers d’orientation professionnelle », exclusivement centrés sur l’information et les métiers n’apporteraient aucune réponse véritable aux demandes des élèves et de leurs familles.

Cette volonté de séparer les fonctions d’information et de « conseil sur les métiers » et les fonctions de suivi, d’accompagnement et d’entretien, n’est pas nouvelle ! M. Lunel voudrait faire croire à la modernité de son schéma, alors qu’un projet de ce genre était déjà à l’ordre du jour en 1968 : les « événements » en ont eu raison...
En négligeant la dimension personnelle des choix d’orientation, on risque d’oublier ce qui fait le ressort final de bien des décisions. Car l’information, pour nécessaire qu’elle soit, reste impuissante à rendre le monde transparent. Proposer comme seul horizon l’information sur les métiers, c’est gommer cette dimension subjective des choix.
C’est enfin laisser encore plus seuls ceux qui sont sans appui, en particulier dans les ZEP. Il est donc nécessaire que soit maintenu un véritable service d’orientation où cette question soit prise en charge de façon nuancée et individuelle par des psychologues en nombre suffisant.

Si ce service n’est pas public, seuls les mieux informés et les plus fortunés seront en mesure de payer pour en bénéficier, avec de nouvelles pannes de l’ascenseur social en perspective.

Paris le 29 mars 2007

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Le précédent communiqué de l’ACOP, le 22.03.07 :

Manifeste de l’ACOP-France

Association des conseillers d’orientation-psychologues

Non à l’avenir tout tracé

Quelque chose s’est passé le 27 janvier 2007 à la Sorbonne...

A l’appel de l’ACOP-F, des personnalités du monde artistique, politique, universitaire sont venues témoigner, de la façon la plus vivante et la plus émouvante, de ce qui peut orienter toute une vie...

C’est à cette dimension intime des choix que les conseillers d’orientation-psychologues consacrent une grande part de leur engagement professionnel pour l’accompagnement individualisé des élèves Des projets dangereux risquent de mettre définitivement à mal le frêle édifice du service public de l’orientation. Ce dernier, malgré les coupes sombres dont il a été la cible, survit encore, dans une École fragilisée par des « réformes » qui ne cessent d’en dégrader l’ambition.

Au carrefour de l’économique, du social et de l’éducatif, l’orientation est l’objet de toutes les convoitises, de toutes les manipulations, de tous les mensonges et de toutes les simplifications.
Les acteurs économiques et politiques voudraient - sans le dire clairement - aboutir à une gestion bien ordonnée de l’orientation où les sujets iraient d’eux-mêmes là où l’économie - pour un temps - les attend...

Le « réalisme » au nom duquel ces projets sont avancés, masque mal la volonté de soumettre les esprits au diktat des nécessités immédiates du marché de l’emploi. Nous refusons de nous transformer en agents de courtage pour ces nouvelles formes du travail, toujours plus précaires. Nous voulons que soit préservée pour chacun la faculté de rêver sa vie en fonction du monde dans lequel il désire s’engager, de la société qu’il souhaite et à la transformation de laquelle il est prêt à participer. Proposons à la jeunesse des horizons prometteurs avec le seul outillage qui le permette vraiment : des savoirs élevés et maîtrisés, accompagnés de rencontres qui aident à grandir.

Les réformes qui s’annoncent visent sans ambiguïté à éliminer la fonction originale de conseiller d’orientation-psychologue. Celle qui lie orientation et psychologie, c’est-à-dire qui fait du choix d’orientation une question existentielle, ne peut être traitée à la légère et sûrement pas sous-traitée au secteur marchand.

En négligeant la dimension personnelle des choix d’orientation, on risque d’oublier ce qui fait le ressort final de bien des décisions. Ceci ne faciliterait en rien une appréhension plus juste du monde, bien au contraire. Car l’information, pour nécessaire qu’elle soit, reste impuissante à rendre le monde transparent. Proposer comme seul horizon les « lois implacables » de l’économie, c’est gommer cette dimension subjective des choix, c’est affaiblir l’énergie dont dispose la jeunesse. C’est enfin laisser encore plus seuls ceux qui sont sans appui. Il est donc nécessaire que soit maintenu un véritable service d’orientation où cette question soit prise en charge de façon nuancée et individuelle par des psychologues en nombre suffisant. Ne désespérons pas davantage la jeunesse ! Celle-ci a montré qu’elle n’était pas si enfermée que certains le pensaient dans le désarroi et la désorientation, pas si conforme que ne le voudraient certains autres, juste l’éclat d’une promesse de rafraîchissement et d’intelligence. Sachons-nous tenir à cette hauteur.

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Extraits de « L’Expresso » du 30.03.07 : Rapport Lunel : Logique illusoire selon le Snes

Le schéma national de l’orientation et de l’insertion professionnelle qui vient d’être communiqué au 1er ministre s’inscrit dans une logique illusoire d’adéquation des formations à l’emploi. Il place l’Ecole dans une position de « fournisseur » face aux besoins des entreprises et la rend largement responsable du chômage des jeunes". Le syndicat dénonce également "le transfert des misions des conseillers d’orientation vers les professeurs.

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Extraits du site du SNES, le 30.03.07 : Rapport lunel : une recette eculée pour une orientation à deux vitesses !"

Rapport Lunel : Une recette éculée pour une orientation à deux vitesses.

Le schéma national de l’orientation et de l’insertion professionnelle qui vient d’être communiqué au 1er ministre s’inscrit dans une logique illusoire d’adéquation des formations à l’emploi. Il place l’Ecole dans une position de « fournisseur » face aux besoins des entreprises et la rend largement responsable du chômage des jeunes. Passant sous silence la forte implication actuelle des milieux professionnels dans la construction des diplômes professionnels (notamment dans les commissions paritaires consultatives) et dans l’implantation des formations, le rapport fait porter sur l’orientation la responsabilité de toutes les difficultés scolaires et d’accès à l’emploi.

Non, toutes les difficultés ne proviennent pas d’une inadaptation entre formation et emploi ou d’une méconnaissance des métiers. En faisant certains choix économiques et sociaux, en limitant volontairement le recrutement de jeunes diplômés sortant du système éducatif, les entreprises prennent la responsabilité de la précarité et du chômage, notamment chez les jeunes.

L’orientation cristallise toutes les insuffisances du système scolaire, (absence de passerelles, manque de places, dispositifs pédagogiques insuffisants) largement provoquées par les politiques éducatives et budgétaires.
Le rapport confirme les axes de la circulaire de rentrée en organisant le transfert des missions des conseillers d’orientation-psychologues sur les enseignants, désormais contraints d’assurer des « entretiens d’orientation » systématiques du collège au lycée, en passant par le lycée professionnel. Il valorise sans aucun recul l’apprentissage et les dispositifs extérieurs à l’école comme seule solution à l’échec scolaire.

Enfin, profitant de la pénurie organisée de conseillers d’orientation-psychologues, il préconise le recrutement de conseillers d’orientations non psychologues, mais « VRP des métiers », actant ainsi que le service public d’orientation devrait avant tout être piloté par l’insertion et les desiderata des entreprises dès le collège. Dans le même temps, le secteur marchand du coaching se réserverait le monopole d’une orientation et prétendrait être seul à tenir vraiment compte de la psychologie des élèves, de leurs intérêts et de leur épanouissement.

Le SNES s’opposera à toute mesure qui irait dans le sens d’un renforcement des inégalités entre les élèves et selon les régions. Il mettra tout en œuvre pour que le service public de l’Education Nationale offre pour l’orientation un accompagnement qualifié assuré par des conseillers d’orientation-psychologues plus nombreux et mieux reconnus afin de remplir toutes leurs missions.

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Extraits du site du ministère de l’education nationale, le 30.03.07 : Le rapport Lunel

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