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Les ZEP citées en exemple dans le débat sur la réforme de l’éducation

29 mars 2007

Extraits du « Monde » du 29.03.07 : Les syndicats, un obstacle à une réforme de l’éducation ?

Vincent Laarmann

délégué général de l’association SOS-Education

Les syndicats d’enseignants ont privatisé l’éducation nationale. L’école de la République n’est plus "publique" aujourd’hui que dans le sens où elle est financée par l’impôt.

En réalité, elle n’est plus sous le contrôle démocratique des élus de la nation. Son organisation comme ses finalités sont déterminées par des groupes privés, les syndicats d’enseignants, qui assurent également sa gestion.
Ils exercent leur pouvoir sur l’école grâce à trois principaux leviers : leur présence dans les commissions paritaires, grâce auxquelles ils pèsent sur les mutations et les promotions du personnel ; leur quasi-monopole sur le corps des inspecteurs, qui leur permet de ne faire appliquer dans les classes que les directives ministérielles qu’ils approuvent ; leur formidable pouvoir de négociation, qu’ils tirent du droit de grève.

Leur capacité de nuisance est accrue par le fait que près de 8 000 enseignants disposent de décharges partielles ou totales de service pour militer, et que les deux principales fédérations, FSU et UNSA, touchent 726 000 euros de subventions publiques chaque année.

Monique Vuaillat

ex-secrétaire générale du SNES et cosecrétaire de la FSU

Les trente dernières années attestent au contraire de la part prise par les syndicats d’enseignants dans les réformes démocratiques les plus marquantes du système éducatif.

Dans les années 1970, c’est le syndicalisme qui a gagné l’opinion à l’idée d’un collège pour tous. C’est au syndicalisme que l’on doit la plupart des dispositifs de lutte contre l’échec scolaire, de la constitution des ZEP (zones d’éducation prioritaires), que certains veulent mettre aujourd’hui en cause.

Les syndicats d’enseignants ont aussi pesé pour que soit adopté, dans la loi d’orientation de 1989, l’objectif de porter 80 % d’une classe d’âge au niveau du bac. Aujourd’hui, le SNES porte l’exigence d’une scolarité obligatoire à 18 ans, lutte pour la priorité à l’investissement éducatif et la prévention précoce de l’échec scolaire.

Les enseignants sont plutôt des inspirateurs de réformes qui font progresser l’égalité pour tous sur le long terme, n’en déplaise aux nostalgiques des systèmes élitistes et à ceux qui approuvent les choix destructeurs du gouvernement actuel.

Propos recueillis par Luc Cédelle

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