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Garde à vue au REP 16 à Paris : appel à manifestation ce soir

26 mars 2007

Extraits de « L’Expresso » du 26.03.07 : Manifestation de soutien à la directrice de l’école Rampal

"Il est inacceptable d’organiser des formes d’embuscades près des établissements scolaires afin d’interpeller des personnes qui viennent y chercher leurs enfants. Il est humiliant de les fouiller et de les interroger au seuil même de l’école devant de nombreux témoins. Et faut-il impérativement utiliser des gaz lacrymogènes pour faire face à l’indignation des parents présents ?" Cette lettre au premier ministre ne vient pas de la rue de Grenelle mais de l’Hôtel de ville de Paris. Bertrand Delanoë s’inquiète de l’interpellation de Valérie Boukobza, la directrice de l’école de la rue Rampal (19ème), et appelle le chef du gouvernement à cesser ces "provocations".

Rappelons les faits. Suite aux interpellations mouvementées (utilisation de chiens policiers, de gaz lacrymogènes) de parents ’élèves les 19 et 20 mars aux portes de deux écoles du 19ème arrondissement parisien, la directrice de l’école maternelle de la rue Rampal a été mise en garde à vue vendredi 23 mars et retenue toute la journée. Elle est accusée d’outrages et dégradation de biens publics en réunion. Lors de l’interpellation mouvementée, à quelques mètres de l’école maternelle, d’un grand père chinois, en situation irrégulière, venu chercher sa petite fille, elle aurait insulté un policier et tapé sur la voiture de police.

Ses collègues de la circonscription de la Goutte d’or ont écrit au recteur pour demander son intervention. "Le procédé de rafle est en lui-même odieux et aujourd’hui doublement insupportable quand il s’y mêle l’institution que nous représentons" écrivent-ils. Le recteur estime ne pas avoir à soutenir la directrice, l’affaire s’étant déroulée hors de l’école. "Elle doit assumer ses actes".

L’affaire a pris une nouvelle proportion avec les déclarations des candidats à la présidentielle. Nicolas Sarkozy a estimé "ne pas avoir de commentaire à faire sur une affaire judiciaire". Pour Ségolène Royal, "ce qui s’est passé est totalement inadmissible. Il faudra que la France reste fidèle aux valeurs qui sont les siennes. Quand une institutrice est en garde à vue parce qu’elle protège les enfants de son école, ce n’est pas la France telle que nous l’aimons... Les enseignants ne sont pas des auxiliaires de la police". Pour elle , "les enfants scolarisés en France doivent pouvoir accomplir leur scolarité en France... leurs parents doivent pouvoir rester sur le territoire".

La Fsu, le Sgen-Cfdt, Sud Education, FO,la Cnt,l’Unsa, la Cgt, la Fcpe et le Resf appellent à une manifestation de solidarité avec la directrice lundi 26 mars à 18 heures devant le rectorat de Paris (rue des écoles, Paris 5ème).

La vidéo de la rue Rampal

Le communiqué RESF

La dépêche AFP

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Les informations du 25 mars du « Quotidien des ZEP » sur les violences devant l’école Rampal

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L’éditorial de « L’Expresso » du 26 mars :

Pour la seconde fois depuis le début de la campagne électorale, les enseignants font irruption dans la campagne. Après le fracas médiatique entretenu autour des déclarations volées de Ségolène Royal sur le temps de travail des enseignants, c’est une anonyme directrice de maternelle qui fait la Une, parce qu’elle s’est retrouvée en garde-à-vue après s’être opposée à l’arrestation d’un grand-père sans-papier à la sortie de son école.

Exit de la Une, l’enseignant consommateur choisissant entre les différents menus à la carte électorale, cet enseignant qu’on nous décrit comme plus préoccupé de son confort personnel que de la réussite de ses élèves.

C’est l’enseignant acteur, citoyen qui pointe dans la lucarne médiatique, le hussard de la république prompt à défendre les valeurs qui fondent le ciment national.

Et ce n’est sans doute pas le hasard si c’est une directrice de maternelle, cette école qui recueille toujours le plus d’opinion positive des sondés, qui prend aujourd’hui ce rôle emblématique.

Les jours à venir diront si cet événement deviendra une épine dans le pied des candidats adeptes du tout-sécuritaire, ou s’il plongera dans les abysses du turn-over médiatique.

En tout état de cause, espérons que Valérie Boukobza ait allumé une petite lumière dans la tête de millions de personnes : et si « électeur » ne rimait pas avec « consommateur » ?

Patrick Picard

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Après la vidéo en ligne sur notre site le 25 mars et celle de l’Expresso le 26 mars, une troisième vidéo « Vue d’en haut ».

Le précédent article du Quotidien des ZEP sur ce sujet

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