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Présidentielle. Rien de nouveau pour les ZEP dans le discours de Ségolène Royal

12 février 2007

Extraits de « L’Expresso » du 12.02.07 : Ségolène et l’Ecole

"C’est pourquoi, avec moi, l’Education, encore l’Education, toujours l’Education, elle sera au cœur de tout et en avant de tout !" Ségolène Royal présentait le 11 février un programme présidentiel, fruit de milliers de réunions, qui porte partiellement sur l’éducation. Elle annonce d’ailleurs plus de précisions dans deux discours les 15 et 16 février.

Les mesures envisagées par Ségolène concernent aussi bien les enseignants que l’Ecole et les parents.

Pour les enseignants, la candidate reconnaît la baisse du pouvoir d’achat et promet une " place mieux reconnue" et un " droit à l’innovation et à l’expérimentation du travail en équipe... sans que vous ayiez à craindre les inspections un peu trop rigides".

Pour l’Ecole, la candidate annonce la scolarisation obligatoire à 3 ans. " Les gros collèges seront divisés pour ne pas dépasser 600 élèves et... un nouveau métier sera créé pour renforcer la discipline et développer massivement le sport et la culture qui sont les meilleurs remparts contre l’agressivité". Dans ses propositions la candidate retient également de limiter à 17 le nombre d’élèves en CP et CE1 en Zep et de fixer la dotation aux établissements par élève en difficulté à 25% de plus que la dotation ordinaire.

S’agissant de l’enseignement professionnel, la candidate mise sur les entreprises : "Je veux aussi que l’école et l’entreprise se rapprochent. Je veux que l’entreprise devienne un lieu familier aux jeunes dès l’enseignement secondaire et jusqu’à l’université" et sur les régions : "Ce sont les régions qui piloteront le service des aides économiques et de la formation professionnelle".

Mais ce sont surtout des mesures pour les familles qui ont été au cœur du discours. " Collège et école devant assurer en son sein, ou dans les quartiers, le soutien scolaire gratuit, nous confierons cette nouvelle mission... à un corps nouveau de répétiteurs dont la mise en place sera discutée avec l’équipe pédagogique, les associations de parents d’élèves et les élus. La carte scolaire favorisera la mixité sociale, au lieu de consolider les ghettos. Elle sera redécoupée pour que les secteurs soient plus hétérogènes et que chaque famille ait le choix entre plusieurs établissements... L’échec scolaire étant aggravé par la détresse financière et sociale et éducative des familles, je créerai des emplois-parents dans les quartiers comme l’a proposé l’association AC Le Feu et je généraliserai les écoles de parents".

D’après l’AFP, les réactions syndicales étaient prudentes. Patrick Gonthier, Unsa-Education, reconnaissait "une tonalité positive sur l’école qui est annoncée comme une priorité". Les syndicats font part de leurs inquiétudes sur la redéfinition de la carte scolaire.

Les mesures qui semblent les plus intéressantes s’adressent aux ZEP . La candidate a retenu le lien entre la réduction des effectifs et la baisse du taux d’échec. Les travaux de T.Piketty avaient mis en évidence qu’on tient là un levier pour aider les élèves, à condition d’une baisse sensible du nombre d’élèves. La création de postes d’animateurs - surveillants pourrait également apporter une aide efficace aux établissements ZEP.

La reconnaissance du rôle des régions, même si elle est limitée à l’enseignement professionnel et aux universités, nous semble également aller dans le bon sens. Elles ont la volonté et les contacts nécessaires à un pilotage réel du système.

Mais d’autres mesures manquent parfois d’ambition. Ainsi, la scolarisation à 3 ans a-t-elle besoin d’être rendue obligatoire ? Elle est déjà assurée à 100% ce qui n’est pas le cas de la scolarisation à 2 ans qui recule devant les fermetures de classe décidées par le gouvernement.

Enfin, alors que la droite a construit un discours sur l’Ecole, celui qui recommande le retour à la tradition, on pourrait attendre de la gauche qu’elle tienne également un discours fidèle aux valeurs émancipatrices et sociales et qui permette à l’Ecole de fixer un horizon, et pas seulement de faire face à des difficultés.

Il y a des questions qui méritent réponse. Quel niveau d’étude les jeunes français doivent-ils atteindre pour faire face aux défis de demain ? Faut-il poursuivre la démocratisation scolaire ou l’arrêter ? Comment assurer une application effective du socle commun ? Sur quelle pédagogie construire l’Ecole du 21ème siècle ? Ces questions, le Café les a posées aux candidats.

Lire le Pacte présidentiel

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La partie éducative du « Pacte présidentiel »

La Présidente de la réussite éducative et culturelle

Remontée des débats

L’école n’apparaît plus comme un lieu sacralisé, les élèves semblent perdre, peu à peu, leurs repères. Pourtant, l’école joue un rôle essentiel en tant que lieu de socialisation. C’est le lieu où doit s’apprendre le respect des règles du bien vivre en société. Les élèves et les citoyens en puissance qui doivent être formés.

Les ZEP ont été beaucoup débattues. L’individualisation du parcours scolaire, le soutien personnalisé aux devoirs permettraient de remédier à l’échec scolaire. La création de classes à « géométrie variable » avec un maximum de 25 élèves par classe a été régulièrement évoquée.

La formation des enseignants est également abordée. Repenser totalement l’IUFM, encourager la formation continue, telles sont quelques unes des suggestions concrètes des internautes.

Sur la carte scolaire, certains pensent qu’une utilisation différente permettrait de résoudre certains problèmes, d’autres citent à plusieurs reprises l’exemple de la ville de Tours, qui a réintégré dans le centre ville les ZEP afin de favoriser la mixité sociale.

La nécessité d’un lien très fort entre l’école et les parents est soulignée pour réinstaurer la confiance réciproque. La multiplication des rencontres entre les parents et les professeurs est souhaitée tant la responsabilisation des parents est perçue comme un levier essentiel.

Se dégage le sentiment que le temps de la réforme est arrivé. Que l’école revienne aux fondamentaux ou qu’elle s’engage résolument dans la modernité, la réforme paraît essentielle pour réduire les inégalités sociales, pour permettre à tous les enfants de trouver leur place dans la société.

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Enjeux

Aujourd’hui, 150 000 élèves sortent du système scolaire sans qualification. L’école doit tenir la promesse républicaine d’égalité scolaire.

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Propositions

 Reconnaître la mission fondamentale des enseignants

22 - Organiser des Etats généraux des enseignants sur le mode participatif, pour améliorer leurs conditions de travail dans l’école, assurer la pleine reconnaissance de leurs missions et préparer un plan pluriannuel de recrutement des enseignants, de formation et de résorption de l’emploi précaire.

 S’attaquer à l’échec scolaire à la racine

23- Mettre en place un service public de la petite enfance et la scolarisation obligatoire dès 3 ans. Assurer la maîtrise de la langue parlée à la maternelle.

 Réaliser la promesse républicaine d’égalité scolaire

24- Organiser le soutien scolaire gratuit pour tous les élèves grâce à des répétiteurs.

25- Limiter à 17 le nombre d’élèves par classe en CP et en CE1 dans les ZEP et fixer la dotation aux établissements par élève en difficulté à 25% de plus que la dotation ordinaire.

26- Réviser la carte scolaire pour supprimer les ghettos scolaires, assurer la mixité sociale et constituer des réseaux d’éducation prioritaire.

27- Renforcer la présence adulte dans les établissements y compris, lorsque ce sera nécessaire, par la présence d’un deuxième adulte dans les classes.

28- Implanter des classes préparatoires aux grandes écoles dans les quartiers qui en sont dépourvus. L’excellence scolaire ne doit pas être réservée aux établissements de centre ville.

 Epauler les parents en difficulté

29- Créer des emplois-parents, la généralisation d’écoles des parents et des consultations de médiation familiale pour les aider à conforter leur autorité.

 Donner à notre Université les moyens de l’excellence

30- Adopter une loi de programmation pour redonner à nos universités les moyens de l’excellence. En 5 ans, la dépense par étudiant sera portée au même niveau que la moyenne des pays de l’OCDE. Renforcer l’autonomie des universités dans le cadre national. Associer les régions à la remise à niveau des universités (bâtiments, logements étudiants...).

31- Créer un service public d’orientation pour que les jeunes soient informés pleinement des débouchés offerts par chaque filière.

32- Créer une allocation autonomie pour les jeunes sous condition de ressources avec un contrat pour faciliter les études et l’entrée dans la vie active.

33- Engager le chantier national proposé par le Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale.

 La culture, levier de la réussite scolaire

34- Soutenir la création et l’emploi culturels.

35- Inscrire l’éducation artistique et la pratique artistique à tous les niveaux de la maternelle à l’université. A cette fin, sera mis en oeuvre un plan national, avec les Régions, d’aménagement d’équipements culturels dans les universités et les lycées (salles de répétition et de spectacles, ateliers-studios, tables de montage, etc.). Les intermittents du spectacle et les élèves des écoles supérieures spécialisées pourront participer à ce mouvement en résidence d’artistes.

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Extraits du site « VousNousIls », le 12.02.07 : Les profs sensibles au discours de Ségolène Royal, mais restent prudents

Les principaux syndicats d’enseignants se sont dits sensibles dimanche à la place qu’a voulu donner la socialiste Ségolène Royal à l’éducation dans son programme pour l’élection présidentielle mais ils restaient prudents et disaient "attendre de voir".

"Nous sommes sensibles à un discours qui se veut positif sur les enseignants. Cela corrige le tir par rapport aux mauvais effets qu’avait eus en novembre sa vidéo" pirate, diffusée sur internet et où elle proposait d’imposer aux professeurs de collège 35 heures de présence, a commenté à l’AFP Bernard Boisseau, secrétaire général du Snes-FSU, principal syndicat des collèges-lycées.

Pour Patrick Gonthier, secrétaire général de l’Unsa-Education, deuxième fédération de l’Education, "ce qui frappe, c’est une tonalité positive sur l’école qui est annoncée comme une priorité, même si le diagnostic insiste parfois un peu trop sur la crise et pas suffisamment sur les réussites".

Plus ironiquement, le secrétaire général du Syndicat général de l’Education nationale (Sgen-CFDT), Jean-Luc Villeneuve, remarquait qu’on "se soucie beaucoup, depuis quelque temps, du monde enseignant". "Il doit y avoir quelque arrière pensée électorale", a-t-il dit à l’AFP.

Sur le détail des propositions, tous les trois "attendent de voir", et seront attentifs aux discours sur l’éducation, de la maternelle à l’université, que la candidate socialiste a annoncés pour la fin de la semaine.

Mais parmi les propositions qu’elle a formulées dimanche dans son "pacte présidentiel", ils ont d’abord noté avec appréhension celle d’une "révision de la carte scolaire pour supprimer les ghettos scolaires" et "assurer la mixité sociale".

"La carte scolaire ne peut être retouchée sans beaucoup de précautions", a mis en garde M. Gonthier, tandis que M. Villeneuve expliquait qu’il fallait "remettre à plat la carte scolaire, pas la supprimer". "Accroître la mixité sociale : oui. Toute la question est de savoir comment on fait", a renchéri Bernard Boisseau.

La présence d’un deuxième adulte dans les classes difficiles n’a pas non plus suscité l’enthousiasme. "C’est de la poudre aux yeux", a estimé M. Villeneuve, qui a insisté plutôt sur la nécessité d’un véritable travail en équipe des enseignants, que la candidate a d’ailleurs évoqué.

M. Boisseau a de son côté plutôt prôné un "encadrement éducatif renforcé", avec davantage de surveillants et d’éducateurs dans les établissements.

Tous se sont dits d’accord sur l’allocation jeunesse, la scolarisation obligatoire à 3 ans ou la limitation à 17 du nombre d’élèves par classe en CP et en CE1 dans les ZEP mais restaient en revanche perplexes sur le sens à donner aux "emplois-parents".

Quant à une plus grande autonomie des universités, elle est accueillie avec beaucoup de prudence. De même que les "répétiteurs" pour le soutien scolaire gratuit sur lesquels les responsables syndicaux s’interrogent.

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Extraits de «  Libération », le 13.02.07 : Royal teste ses mesures auprès des enseignants

Hier, dans un lycée de Seine-Saint-Denis, les profs lui ont demandé un « signal fort ».

Après la théorie politique, les travaux pratiques. Au lendemain de la proclamation de son « pacte présidentiel », Ségolène Royal a, sans tarder, voulu confronter ses propositions aux réalités du terrain. Sur une thématique qui avait constitué un, sinon le point clé de son discours programmatique : la jeunesse, la banlieue et la question scolaire. « L’éducation, encore l’éducation, toujours l’éducation », avait-elle martelé, dimanche.

C’est donc à Dugny (Seine-Saint-Denis), au lycée hôtelier Rabelais, que la candidate socialiste a effectué sa première sortie. Une table ronde face à une petite trentaine de profs du « 9-3 », opportunément sélectionnés par deux chefs d’établissement du département soutenant la candidate. Pas foncièrement hostiles, donc, mais pas forcément conquis non plus.

Le dossier qui fâche, celui des 35 heures au collège, préconisées par la candidate dans une vidéo qui avait circulé pendant la primaire socialiste, n’a pas été directement évoqué. Mais c’est bien de lui, et au-delà de la considération du corps enseignant, qu’il a, d’emblée, été question. « Les enseignants sont démobilisés. Ils ont l’impression que leur utilité sociale est mise en cause, qu’il se répand l’idée qu’ils ne travaillent pas assez », lâche un prof de Livry-Gargan. Les déclarations d’estime de la candidate, la veille, ¬ « votre place sera mieux reconnue » ¬ n’auraient-elles pas suffi ?

Promesse.

« Les profs attendent un signal fort de la gauche et particulièrement de la candidate », poursuit cet enseignant, qui suggère qu’ « au prochain meeting soit faite cette annonce : remettre en cause les suppressions de postes prévues par la droite » L’ex-ministre à l’Enseignement scolaire, d’abord, répond pédagogie : « Plutôt que d’annoncer brutalement le rétablissement des postes, il serait plus intéressant de dire ce qu’on en fait. » Un peu plus tard, tout en se défendant de toute démagogie, elle consentira à rassurer, d’une promesse, cette importante fraction de l’électorat socialiste : « Je ne peux pas me comporter en guichet, répondre que je vais faire ci ou ça. Mais tout ce que je pourrais rétablir, je le ferais. »

« Dynamite ».

Et puis, bien sûr, il y a la carte scolaire. « L’idée est d’assouplir pour empêcher les ghettos », explique Ségolène Royal, qui parle « redécoupage à partir de la réalité du terrain. » Mais ses interlocuteurs ne semblent pas avoir retenu la leçon. Réplique d’un proviseur : « La dérogation profite toujours à ceux qui ont le pouvoir et l’argent. La carte scolaire, c’est de la dynamite, à manier avec précaution. » La candidate socialiste ne lâche pas, qui annonce déjà un « an de réflexion. La carte scolaire ne pourra être instaurée avant l’été. Nous prendrons le temps de l’année scolaire » .

En attendant, toute la semaine de la candidate a été pensée pour décliner cette thématique, et profiter de l’effet du discours de dimanche : un forum sur le sport mercredi à Marcoussis, un déplacement sur le thème de l’éducation jeudi à Dunkerque, et un autre sur la recherche vendredi à Strasbourg. Quant au TP d’hier, il s’est achevé avec une séquence créativité, un enseignant ayant forgé le néologisme de « présentéisme ». Bon point décerné par la candidate : « C’est presque comme la bravitude. »

David Revault d’Allonnes

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Extraits de « L’Humanité » du 13.02.07 : Les neuf chapitres du programme décryptés

Regroupant par thème ses propositions, la candidate a dressé la liste de ses engagements électoraux en cherchant à leur donner un ton plus combatif

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Réussite éducative

Pour Ségolène Royal, l’école « doit tenir la promesse républicaine d’égalité scolaire ». Cela passe par des « États généraux des enseignants » pour reconnaître leurs missions, préparer un plan annuel de recrutement (qui reste à chiffrer), résorber l’emploi précaire. Mise en place d’un service public de la petite enfance et école obligatoire dès trois ans. Dix-sept élèves par classe en CP et en CE1 dans les ZEP ; + 25 % de dotation par élève en difficulté.

Après avoir défendu la suppression de la carte scolaire, Ségolène Royal propose de la « réviser » pour « supprimer les ghettos scolaires » et d’ajouter un deuxième adulte dans les classes « lorsque ce sera nécessaire ». Création des « emplois-parents » pour épauler les parents en difficulté (proposition inspirée des cahiers de doléances du collectif ACLEFEU), généraliser les « écoles de parents ».

Pour l’université, la candidate propose une « loi de programmation » (non chiffrée) mais aussi un surcroît d’« autonomie dans le cadre national » et la mise à contribution des régions pour la « remise à niveau » des bâtiments et du logement étudiant.

Elle souhaite la mise en place d’une allocation d’autonomie pour les jeunes (sous condition de ressources) associée à un « contrat ». Côté culture, les propositions mentionnent le soutien à « la création et l’emploi culturels » et un « plan national » d’équipements culturels dans les universités et lycées.

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Décryptage réalisé par Sébastien Crépel, Pierre-Henri Lab et Ludovic Tomas

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Extraits du site « Yahoo », le 15.02.07 : Ségolène Royal veut reconquérir le vote enseignant

PARIS (Reuters) - Avant un meeting consacré à l’éducation ce jeudi à Dunkerque, Ségolène Royal multiplie cette semaine les rencontres avec les enseignants pour tenter de renforcer les liens avec cet électorat traditionnellement porté à gauche, à dix semaines du premier tour.

Selon Jack Lang, porte-parole de la candidate socialiste, le discours de Dunkerque « marquera un engagement très fort en faveur de l’école et des enseignants ».
"Il y aura des engagements, en particulier sur le recrutement et la formation des maîtres", a expliqué à Reuters l’ancien ministre de l’Education, assurant que "notre engagement pour l’école n’est pas dicté par des considérations électorales mais par une conviction, une volonté, un idéal".

Une semaine après une grève qui a mobilisé près de 30% des enseignants selon le ministère de l’Education, les attentes de la profession sont fortes.

"Il y a une forme de scepticisme et d’interrogations sur ce que propose le PS, a déclaré à Reuters Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, première organisation syndicale dans l’Education nationale, qui a rencontré Ségolène Royal mercredi.

"Elle était en situation d’écoute plus qu’en situation de réponse. J’en tire le sentiment qu’elle est en train de préciser, d’affiner le détail de ses propositions", a-t-il ajouté.

La candidate, qui a plusieurs fois affirmé sa volonté de placer l’éducation "au coeur de tout", s’est engagée dimanche, dans son discours de Villepinte, à organiser des états généraux des enseignants pour préparer un "plan pluriannuel" de recrutement et à mettre en place le soutien gratuit pour tous les élèves "grâce à des répétiteurs".

"Il y a toute une série de mesures et d’annonces qui restent souvent ambiguës, sur la carte scolaire, le rôle des répétiteurs et la répartition des moyens supplémentaires, a ajouté Gérard Aschieri.

Un « rapport d’amour distendu »

Ségolène Royal a maintenu dimanche sa proposition controversée de réviser la carte scolaire afin de "supprimer les ghettos scolaires et d’assurer la mixité sociale", précisant ensuite qu’elle voulait que "chaque famille ait le choix entre plusieurs établissements".
La FSU est "hostile à un assouplissement de la carte scolaire qui permettrait aux familles de choisir entre plusieurs établissements mais d’accord sur des redécoupages au cas par cas pour qu’il y ait plus de mixité", a précisé Gérard Aschieri.

Sur le redécoupage, la candidate a indiqué lundi lors d’une rencontre avec des professeurs en Seine-Saint-Denis que "les solutions ne seront pas uniformes sur l’ensemble du territoire" et qu’il faudrait prendre "un an de réflexion" avant la réforme.

Elle ne s’est pas non plus prononcée clairement sur les 5.000 suppressions de postes annoncées à la rentrée prochaine dans l’Education nationale, déclarant qu’elle ne voulait pas être "dans une logique de guichets". "Tout ce que je pourrai rétablir, je le ferai", a-t-elle toutefois ajouté.

Selon Gérard Aschieri, les professeurs demandent surtout à la candidate un projet d’ensemble sur l’éducation, "sur quoi met-on l’accent ?".

"Pour nous, ce doit être sur l’éducation prioritaire", a-t-il dit.

Avant l’arrivée de 80.000 nouveaux adhérents à la faveur d’une offre sur Internet, on estimait entre 15% et 20% la proportion d’enseignants au PS.

"Le PS ne fera pas rentrer les enseignants au bercail simplement en leur disant ’revenez chez nous’ mais en étant en adéquation avec leur représentation de l’idéal de la société française et de la République", a expliqué à Reuters Jean-Daniel Lévy, de l’institut de sondages CSA.
Revenant sur l’épisode de la vidéo de Ségolène Royal et des professeurs sur les 35h, il a ainsi jugé que "le problème n’est pas tant sur la vidéo ou son contenu mais sur l’articulation avec l’ensemble du processus qui est proposé".

Selon lui, "le rapport des enseignants au PS est un rapport d’amour distendu". "Il n’y a plus de lien naturel de vote entre les enseignants et le PS", a-t-il ajouté.
Au premier tour de la présidentielle de 2002, un nombre "non négligeable" d’enseignants s’était tournés vers Olivier Besancenot, Noël Mamère, Christiane Taubira, Jean-Pierre Chevènement, a-t-il rappelé.

"Il y a peut être eu un malentendu à un certain moment", a estimé Jack Lang, "mais les professeurs savent très bien qui a mieux servi l’éducation, qui a fait quoi et surtout qui a défait".

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