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Un sénateur parle du climat scolaire et des affectations en ZEP (site du Sénat)

27 novembre 2004

Extrait du site du Sénat du 27.11.04 : un sénateur parle des ZEP

Sénat : avis, séance du 25 novembre 2004, présenté au nom de la commission des Affaires culturelles sur le projet de loi de finances pour 2005, ADOPTÉ PAR L’ASSEMBLÉE NATIONALE, TOME IV, ENSEIGNEMENT SCOLAIRE, par M. Philippe RICHERT, Sénateur.

(…)
La violence scolaire : une réalité complexe et préoccupante
L’ampleur du phénomène est en effet préoccupant, et les plans
successifs de prévention mis en place (6 depuis le début des années 1990)n’ont pas contribué à la réduire : après un recul en 2002-2003,les résultats de l’enquête Signa2 pour l’année 2003-2004 révèlent une hausse de 12,8 %, avec 80 924 incidents recensés, soit leur niveau de 2001-2002.

Les principaux actes signalés correspondent à des violences
physiques sans armes (29 %), des insultes ou menaces graves (24 %), des vols ou tentatives de vol (10 %), mais on note également une forte progression des violences à caractère sexuel et de la consommation ou du trafic de stupéfiants.
Les acteurs et victimes sont de plus en plus jeunes, en moyenne 13 ou 14 ans. Les collèges sont en première ligne, avec 70 % des déclarations, contre 15 % par les lycées généraux et technologiques et 14 % par les lycées professionnels. Néanmoins, près de la moitié des incidents déclarés se concentrent dans 10 % des établissements, presque tous situés en ZEP ou REP.

Les élèves eux-mêmes en sont les principales victimes (plus de 80 % des cas). En outre, on rappellera que ces données ne reflètent pas toute l’ampleur du phénomène, dans la mesure où nombre de faits échappent aux statistiques officielles : ce sont en effet la fréquence et la répétition des incivilités, brimades, insultes, attitudes irrespectueuses, etc, qui rendent la situation peu supportable pour les équipes éducatives.

(…)
Toutefois, alors que la cohésion des équipes éducatives est essentielle face à la violence scolaire, l’institution scolaire accumule un certain nombre de lacunes qui contribuent, de facto, à accentuer ces difficultés :
 la formation des enseignants en IUFM, trop théorique, et ne laissant pas suffisamment de place aux expériences de terrain, est déconnectée de la réalité. Il est pourtant essentiel de former les enseignants à la gestion des conflits. En ce sens, le président de la Conférence des directeurs d’IUFM,
auditionné par notre commission, s’est prononcé en faveur d’un allongement de la formation professionnelle, sur 2 ans après le concours, la formation disciplinaire étant assurée par l’université. En effet, la part laissée aux stages est réduite, à l’heure actuelle, à la 2e année, soit environ 7 mois.
 les procédures d’affectation sur les postes les plus difficiles sont paradoxales. Chaque année, la majorité des sortants d’IUFM, soit des jeunes enseignants inexpérimentés, sont nommés dans les zones les plus sensibles : 26 % des enseignants de collèges situés en ZEP ont moins de 30 ans, contre 16 % dans les autres établissements ; le « turn-over » y est, de fait, plus important qu’ailleurs ;
 il existe un manque de reconnaissance et de valorisation de la
difficulté et des exigences des postes en établissements difficiles. Néanmoins, quelques avancées se dessinent en ce sens, à partir d’un dispositif expérimental mis en place en Ile-de-France à la rentrée 20011 : dans 102 établissements identifiés les plus exposés à la violence, des Postes à Exigences Particulières (PEP) font l’objet d’une gestion spécifique (en matière de conditions d’avancement et d’ancienneté, d’aide à l’installation et au logement des jeunes enseignants, possibilité pour le recteur de procéder à des affectations groupées à la demande des agents pour favoriser la constitution d’équipes…). Sur ce modèle, le ministère envisage de créer, pour la rentrée 2005, une « affectation à caractère prioritaire justifiant une valorisation » (APV), remplaçant l’ensemble des bonifications antérieures1 ;
 enfin, il existe un manque criant de personnels médico-sociaux (…)

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